Actu à la une - Le Vénézuela pleure Hugo Chávez et décrète 7 jours de deuil national

Hugo Chávez, lors de sa réélection pour un troisième mandat en octobre 2012, déclarait: "Mon destin politique est celui de ma vie". Cette carrière politique a démarré en 1994 pour ce lieutenant-colonel de l'armée vénézuélienne, après être sorti de prison pour une tentative de coup d'État menée en 1992, gracié alors par le président Rafael Caldera. Il arrive à la tête du pays en 1998. Investi en février 1999, il fait adopter une nouvelle Constitution, qui fait du Venezuela la République Bolivarienne du Venezuela. Son nouveau cap est 2003, en direction de l'interventionnisme économique, le contrôle implacable du marché des changes -, comme la série de réformes qui ont permis d'augmenter les recettes de l’État dans le cadre de l'ouverture pétrolière aux multinationales, ou les mesures légales fixant le prix des aliments de base comme le riz, la farine et le lait. Le président Chávez devient ainsi très populaire auprès des couches les plus défavorisées de la population. Il distribue aux paysans des millions d'hectares de terre, et crée des écoles et des dispensaires médicaux gratuits dans les quartiers les plus pauvres. Sous son règne la pauvreté baisse de 44%, l'inégalité de 54%, et le pays connaît une croissance moyenne de 12% par an. Le "commandante presidente" s'est employé essentiellement dans la seconde moitié de sa présidence à transformer le Venezuela en un État socialiste.

Hugo Chávez, homme politique charismatique, hyperactif, fervent catholique, restera dans l'histoire de la démocratie, même si en 2013 son gouvernement n'a pas réussi à contrôler l'inflation ni à éviter la pénurie cyclique des produits de base qui affectent surtout les classes populaires qu'il voulait protéger. Quant à Henrique Capriles, le leader de l'opposition, il a plaidé pour l'unité des Vénézuéliens, estimant qu'il avait été "l'opposant d'Hugo Chávez, mais jamais son ennemi".

Le chef de file de la gauche latino-américaine ne faisait toutefois pas l'unanimité dans la classe politique internationale, mais l'heure est au recueillement et les hommages pleuvent du monde entier: le président Obama évoque "un nouveau chapitre de l'histoire du Venezuela" et qui espère "des relations constructives à l'avenir"; le président français François Hollande fait part de ses "condoléances les plus attristées au peuple vénézuélien"; la Colombie témoigne sa "profonde tristesse"; l'Équateur pour sa part dit "cette disparition est une perte irréparable"; pour la présidente du Brésil, Dilma Rousseff, "il était un ami du peuple brésilien"; le président russe, Vladimir Poutine, qualifie Hugo Chávez d'"homme hors du commun et fort. Il regardait vers l'avenir et était toujours extrêmement exigeant envers lui-même, ami proche de la Russie, il a permis de poser des bases solides pour un partenariat russo-vénézuélien".

Le gouvernement vénézuélien a déployé mardi l’armée et les forces de police boliviennes dans le pays pour "garantir la paix" après l’annonce du décès du président Hugo Chávez. Les funérailles nationales sont prévues vendredi 8 mars 2013.

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