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CRISE OU PIRE ? Première partie


Par Haroun A. Metwalli Rédigé le 21/10/2008 (dernière modification le 08/12/2008)

Milton Friedman et John Maynard Keynes sont à la base des systèmes économiques pratiqués au 20ème siècle. Proposant des solutions postérieures aux créations du capitalisme et du marxisme, les applications furent interprétées au travers du prisme des convictions politiques. De passage au Caire, un célèbre économiste français, sous couvert de garantie d’anonymat nous répond sur la « CRISE » en oubliant sa langue de bois habituelle. Nous l’appellerons ici : Milton Keynes.


John Maynard Keynes, célèbre économiste anglais
John Maynard Keynes, célèbre économiste anglais
LPJ : Pouvez-vous nous donner votre définition de la crise actuelle ? Économique, systémique, de confiance ?
Milton Keynes :
D’abord, ce n’est pas une crise, une crise est passagère, de durée plus ou moins longue mais limitée. Ensuite, on ne peut séparer les choses, nous faisons partie d’un Tout et les innombrables connexions, qui relient les gens comme les évènements, sont invisibles mais réelles. L’économie est une toute petite partie de ce Tout qui nous lie les uns aux autres. L’instauration de systèmes à permis de croire que le Tout pouvait être manipulé, l’économie étant un des outils de la manipulation. Mais le système n’est pas le Tout, il est ce qui essaie de gouverner le Tout. La période qui vient de commencer est une révolution d’éthique.

LPJ : Vous nous parlez de philosophie et nous devons résoudre des problèmes de survie, nous sommes à des années lumières de vos travaux habituels, que sont ce TOUT dont vous parlez et la révolution d’éthique ?
MK :
Le Tout, c’est l’Humanité, c’est l’ensemble des êtres de cette planète minuscule. C’est l’agrégat de toutes nos différences, c’est l’amalgame des pensées de chacun et des richesses, pas financières, qu’elles créent. La révolution d’éthique est le bouleversement résultant du non respect des valeurs de base qui permettent la survie de notre espèce animale.

LPJ :
Soyez plus clair, donnez-nous un exemple de ce non respect.
MK : Puisqu’on est dans un problème financier mondial, prenons l’exemple du système bancaire. Les banquiers étaient, jadis, des rassembleurs d’épargne et des distributeurs de crédit. Vous placiez vos économies et le banquier les prêtait contre une rémunération que vous partagiez avec lui. Maintenant, les banques n’ont plus besoin d’épargne car, grâce aux outils spéculatifs créés ex nihilo, elles créent l’argent dont elles ont besoin, les banques nationales étant les pires élèves de la classe. Votre épargne, au lieu d’être placée dans des investissements traditionnels (crédit aux entreprises ou à la consommation par exemple) est mise sur un marché aux outils machiavéliques mis à notre disposition par les réseaux financiers. En résumé, l’argent crée de l’argent, sans travail, sans valeur ajoutée basée sur la production de biens ou de services réels. Cet argent est virtuel et n’est pas éthique. Il peut de plus être perdu, regardez les 600 millions de la Caisse d'Épargne en 4 jours. Et le gouvernement ainsi que la direction de la banque veulent nous faire croire que quelques individus peuvent gagner ou perdre des milliards sans aucun contrôle. Si c'est le cas allons tous chercher notre argent dans nos banques, aucun espoir n'est permis. Le manque de contrôle est pire que l'erreur de stratégie.

Les 10 dernières années du CAC 40
Les 10 dernières années du CAC 40
LPJ : Cet argent virtuel d’où vient-il et qu’est-il devenu ?
MK :
Schématiquement, il vient de nulle part et y est retourné. En clair, vous achetez un papier qui vaut 10, le lendemain ce papier vaut 11. La différence n’existe que parce que quelqu’un a décidé de payer ce prix. L’argent du paiement provient lui aussi d’un gain réalisé de la même façon, et, plus vous avez de gains plus vous pouvez acheter et la bourse s’emballe à la hausse. Ces hausses spectaculaires et presque continues ont permis à des gens d’investir de l’argent emprunté pour participer à cette course folle. Parmi ces gens se trouvent les plus grands banquiers de notre monde. Quand, par malheur, on cumule les erreurs du subprime avec les erreurs de la spéculation effrénée, le grain de sable (ou plutôt la plage du subprime) immobilier est le détonateur qui fait exploser un système monté à l’envers. Prêter de l’argent qui ne vous appartient pas à des gens que l’on sait incapables de le rembourser, prêter de l’argent à un joueur de casino sont 2 crimes contre l’éthique. L’argent est un outil qui permet la survie de l’humanité par les échanges qu’il facilite. Ne confondons pas l’outil avec l’objectif. Cette confusion a rendu au néant cet argent.

LPJ : Néant, que voulez-vous dire ?
MK : Par néant j’entends que cet argent existe sur le papier, des gens avaient des millions qu’ils n’ont plus car les cours ont baissé, mais toujours sur le papier, sur des relevés de compte. Cet argent n’est pas sorti de sa virtualité, n’a pas été investi dans des travaux, des usines ou dans la recherche. Il restera à jamais qu’une trace écrite d’une richesse passagère. Si le propriétaire de ces relevés de compte a emprunté de l’argent à sa banque sur la garantie de ses futurs profits et a investi l’emprunt de la même façon, vous voyez qu’il n’y a pas d’autre solution que la faillite en cas de problème. Et problème il y a eu. Seconde partie demain...








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