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Cameroun: Paul Biya choisit Niat Njifenji comme président du Sénat


Par Rédigé le 17/06/2013 (dernière modification le 16/06/2013)

A 79 ans, selon les mécanismes éprouvés par le Rassemblement démocratique du peuple camerounais au pouvoir, et en conformité avec la loi, Marcel Niat Njifenji a été élu le 12 juin président de la chambre haute du parlement. L’ancien Vice premier ministre peut désormais assurer l’intérim du président de la République, en cas de vacance de pouvoir à la tête de l’État.


Marcel Niat Njifenji (c) Dtseekstruth
Marcel Niat Njifenji (c) Dtseekstruth
niat_senat.mp3 Niat_Senat.mp3  (2.02 Mo)

Déroutant Paul Biya. La désignation de Marcel Niat Njifenji, comme candidat du Rdpc au poste de président du Sénat, puis son élection à cette fonction de la chambre haute du parlement, ont pris de cours les pronostics les plus inspirés qui alimentaient les débats au Cameroun, depuis les sénatoriales du 14 avril 2013. Comme il est d’usage au sein du parti au pouvoir, le président a écrit une partition exécutée par ses partisans, pour le triomphe de M. Niat, qui entre dans l’Histoire comme le tout premier président d’une institution prévue par la constitution depuis 1996. Pendant de longues semaines, faute d’indicateurs fiables, des analystes et des politiques paraient, dans un étonnant chœur, sur la personnalité de Peter Mafany Musongè, jusque-là Grand chancelier des ordres nationaux. L’ancien premier ministre, anglophone issu de la Région du Sud-Ouest, nommé sénateur par un décret du président de la République, devra se contenter du costume de président du Groupe parlementaire de Rdpc.

Une nouvelle carrière s’ouvre donc pour M. Niat. Ancien Vice premier ministre en charge du secteur de l’Eau et de l’énergie, ce quasi octogénaire qui présida un temps aux destinées de la Société nationale d’électricité avant sa privatisation, connaissait jusque-là l’Assemblée nationale pour y avoir séjourné comme député. Depuis le 12 juin, il est investi de la fonction protocolaire de "deuxième personnalité de l’État". Ce statut n’est pas dénué d’enjeux politique, puis que d’une part, au terme de la loi, "En cas de vacance de la présidence de la République pour cause de décès, de démission, ou d’empêchement définitif constaté par le Conseil constitutionnel, l’intérim du président de la République est exercé de plein droit jusqu’à l’élection du nouveau président de la république par le président du Sénat". D’autre part, exclu lui-même de la compétition, c’est le président du Sénat qui encadre le processus électoral devant conduire à la désignation d’une nouveau président de la république.

Au Cameroun, où l’occupation des sites de pouvoir est scrutée à l’aune des critères d’une géopolitique locale très sensible, "l’élection" de M. Niat n’a pas dérogé à la règle. "La formation du Bureau du Sénat me paraît s’inscrire dans trois ou quatre directions. Il s’est agit pour le président Biya d’une forme de correction vis-à-vis de la Région de l’Ouest. C’est également la mobilisation de la capacité de cooptation du chef politique du Rdpc qu’il est. Au-delà, on peut aussi y voir une manière de structurer l’espace politique en essayant de contenir une éventuelle percée du MRC à l’Ouest et d’anticiper sur l’éventuelle mise en place d’une formation politique du Grand Nord", explique le socio-politiste Mathias Eric Owona Nguini, chercheur à la Fondation Paul Ango Ela à Yaoundé.
Suite à une décision de la Cour suprême statuant comme Conseil Constitutionnel, la liste du Rdpc avait été disqualifiée des sénatoriales. Le parti au pouvoir avait d’ailleurs appelé à voter avec succès, pour le Social democratic front, le principal parti d’opposition, "pour des raisons républicaines". Une grande frustration avait envahi les rangs du parti au pouvoir dans cette partie du pays. Bien avant les sénatoriales, l’Universitaire Maurice Kamto, originaire de l’Ouest, avait créée le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun, quelques mois après sa démission fracassante du gouvernement ; se positionnant ainsi comme un adversaire du régime en place.
Sur un autre plan, depuis quelques semaines, l’idée de la création d’un parti politique rassemblant les "fils et fils" de la partie septentrionale du Cameroun est évoquée avec insistance dans les milieux politiques informés.
Les législatives et municipales attendues au courant de cette année permettront de tester la fiabilité des premières analyses qu’inspire le choix de M. Niat à la tête du Sénat.








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