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Cameroun: situation sociopolitique et économique

L’UPC fustige le pouvoir


Par Max Dominique Ayissi Rédigé le 13/04/2009 (dernière modification le 14/04/2009)

Le Secrétaire Général de l’Union des Populations du Cameroun a passé en revue la situation sociopolitique et économique du Cameroun, au cours d’une Conférence de presse donnée le 10 avril dernier, à l’occasion du 61e anniversaire de son parti.


Augustin Frédéric KODOCK, le Secrétaire Généralde de l'UPC ( photo: postnewsline.com)
Augustin Frédéric KODOCK, le Secrétaire Généralde de l'UPC ( photo: postnewsline.com)
C’est une tradition, au sein du plus vieux parti politique camerounais, d’observer, ce que Augustin Frédéric Kodock, le Secrétaire Général de l’UPC, appelle un arrêt, « pour commémorer l’initiative de liberté du peuple tout entier, mais aussi donner, à l’opinion, nationale et internationale, sa vision et son projet, pour un mieux être commun ». Pour lui, « la liberté, la paix, la démocratie et la prospérité pour tous et pour chacun », qui avaient concouru à la mise sur pied de cet ancien mouvement de lutte pour l’indépendance du Cameroun, restent d’actualité.
Des idéaux dont i[« la mise en œuvre semble [devenue] le cauchemar des adversaires de l’UPC »]i. Ce qui expliquerait que tous les moyens soient utilisés, « pour empêcher l’UPC à les réaliser ». C’est ainsi qu’il considère « comme acquis, la liberté de la nation ». Mais « les libertés individuelles connues, le droit de participer librement aux choix de ses gouvernants demeure une préoccupation ». L’Union des Populations du Cameroun s’insurge surtout contre son exclusion, dans l’installation des différents pouvoirs qui ont jusqu’ici gouverné le Cameroun. Des dirigeants qui « n’étaient pas préparés à assumer les responsabilités de souveraineté, dans l’intérêt du peuple Camerounais ».

« La culture de l’illusion »

Pour Augustin Frédéric Kodock, « qu’il s’agisse de la liberté, de la démocratie, du développement économique ou de la justice sociale, l’entretien des illusions est la politique actuellement observée ». Le SG affirme que « des forces extérieures continuent à déterminer, de façon permanente, l’évolution de pays. La souveraineté nationale demeure hypothétique, par des engagements hasardeux, avec des partenaires n’ayant que leur propre intérêt à préserver ». « Toutes les violations des lois adoptées, pour la protection des libertés, sont tolérées, dans le but de protéger des pouvoirs installés, hostiles à leur peuple. La démocratie est ainsi sabordée par un système électoral dominé par l’achat des consciences, la fraude, la corruption et le retour graduel et méthodique du parti unique », ajoute-t-il.
L’actualité institutionnelle n’est qu’un « théâtre politique », où s’éveille un « régionalisme qui menace gravement l’unité nationale ». Un sentiment régionaliste exacerbé qui remet en cause le développement global du Cameroun. L’UPC constate que la « navigation à vue continue d’être l’essentiel de la politique actuellement observée » et suggère une adéquation au discours officiel, par la i[« poursuite des objectifs définis par [une] politique nationale, ce qui engage la responsabilité de tous »]i. Cet « entretien de l’illusion » est encore plus perceptible dans le social où « la corruption et le favoritisme ont définitivement hypothéqué les chances d’une grande majorité des Camerounais, qui croulent dans la misère. A cause des calculs que des groupes organisés ne cessent d’échafauder, pour le contrôle du pouvoir de l’Etat ».

Un exemple vivant de gouvernance, à la camerounaise

L’Union des Populations du Cameroun est, pour nombre d’observateurs de la scène politique camerounaise, le symbole même de la dérive structurelle et systémique du Cameroun. Le parti du Crabe, de son emblème, est aujourd’hui fractionné, au gré des intérêts et alliances d’avec le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC). Au point où parler de l’UPC associe forcément un attribut, qui est généralement le nom d’une de ses têtes de file. Leur excellence semble fonction de leur allégeance au pouvoir en place. C’est ce qui explique que le « parti historique », une appellation pourtant pas usurpée, se retrouve sans un seul député à l’Assemblée Nationale et sans exécutif municipal propre. Des soupçons de détournements de fonds publics, certes jamais confirmés mais abondamment relayés par la presse locale, sont même venus flétrir le charisme de l’emblématique Augustin Frédéric Kodock, plus que jamais seul argument à faire valoir de l’ainée des formations politiques en exercice, au Cameroun.
L’UPC est née le 10 avril 1948, créée par un groupe de douze jeunes syndicalistes Camerounais, pour lutter contre « l’exploitation sauvage » qui était faite des hommes et ressources, de leur pays, par le colon. C’est le début d’un chassé-croisé avec l’administration coloniale et une guerre sans merci pour l’indépendance, le fameux maquis. A la faveur de l’ouverture démocratique, des années 90, le parti a fait son retour dans la légalité, mais n’a visiblement pas su capitaliser la mémoire de ses héros réhabilités. Si le bilan, que Augustin Frédéric Kodock et ce qu’il lui reste de camarades font de la situation du Cameroun, est vérifiable, en ce que le système en place est maître dans toutes sortes de manipulations, il n’en est pas moins et c’est peut-être là que pourrait se trouver la solution de leurs malheurs, que l’UPC est trop facilement manipulable.
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