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Devenir enseignants? Non merci!

Écoutez un regard décalé


Par Rédigé le 08/07/2015 (dernière modification le 08/07/2015)

Vous ne m'en voudrez pas de revenir à l'occasion de ce nouveau papier sur la situation plus que burlesque que vivent certains - je vais essayer de ne pas généraliser - enseignants en France. Pourtant, il n'y a rien de drôle, mais vous connaissez mieux que moi la célèbre phrase de Beaumarchais, inscrite au fronton du Figaro... "je me presse de rire de tout avant d'être obligé d'en pleurer".


regard_decale_enseignants_1.mp3 Regard décalé enseignants.mp3  (630.45 Ko)

Je ne vous citerai pas les nombreuses perles qui pullulent au lendemain d'examens et autres concours sur Internet. Se moquer des autres est un exercice dangereux qui peut vite se retourner contre soi. En effet, qui est à l'abri d'une erreur, personne heureusement. Mieux vaut donc rire seul devant son ordinateur, sans plus.
Aucune surprise par contre, dans le fait que les concours de professeurs 2015 ne pourvoit que 23% des postes ouverts dans le secondaire. Comment pourrait-il en être autrement? Quoi de plus difficile que d'enseigner à des adolescents? Leur ingratitude est entendue depuis longtemps et personne ne peut leur en vouloir puisque nous sommes tous passés par ce stade de notre enfance. Comment accepter en effet pour un bon pourcentage d'entre eux d'apprendre la vie par des "vieux" interposés. En l'occurrence ici les vieux ce sont les enseignants dont les plus jeunes n'ont pas forcément 25 ans. Ballottés entre crise existentielle, hormones explosives et autres problèmes liés à leur âge, nombre d'adolescents n'ont que faire de ce que les adultes peuvent leur enseigner, ceux-là même qui ont si vite oubliés cet âge difficile.
Le plus difficile des métiers du monde n'est pas considéré dans nos sociétés occidentales et l'est de moins en moins ailleurs. Devenir enseignants dans le secondaire pour les vacances est une hérésie et aujourd'hui cela ne fait heureusement plus recette. S'il y a eu escroquerie, c'est bien à l'époque de ces négociations entre ministère et enseignants. En son temps avoir négocié de bas salaires de fonctionnaires de l'enseignement en échange de longues vacances a pu sembler être une bonne affaire. Aujourd'hui, il semble évident que ce n'est plus le cas. L'évolution normale de la société a fait que les enfants ne sont plus des béni oui-oui qui acceptent tout sans rechigner. L'animal est récalcitrant et il faut composer avec lui...
En bons fonctionnaires, les enseignants sont soumis depuis plusieurs années au gel du point d'indice. Leurs salaires sont considérés bas pour des métiers qui recrutent au niveau bac+5 depuis la réforme de 2010, au lieu de bac+3 précédemment. Et encore ce sont pour les chanceux, pour ceux qui sont entrés dans le métier sans passer par la case concours capes ou agrégation, pour les autres, quel que soit leur diplôme, Master ou doctorat, ils ne sont considérés que comme des vacataires, remplaçants et autres contractuels, et là autant dire qu'ils n'ont même pas le droit au premier barreau de l'échelle d'indice... j'exagère à peine.
Il faut dire que face à ce déficit, le ministère de l'Enseignement et les académies et autres rectorats y mettent beaucoup de bonne volonté. Je ne peux m'empêcher de vous relater une petite anecdote qui vient d'arriver à ma connaissance. Une enseignante est convoquée pour corriger des copies de brevet des collèges. Elle n'a pas le choix, elle doit se rendre à une heure et demie de son domicile pour corriger des copies d'élèves qui ne doivent pas être les siens. Cet exercice donne droit à des remboursements de frais de déplacement. Le rectorat lui apprend tout d'abord que les frais ne seront remboursés que depuis le lieu le plus proche du centre de correction. Pas de chance, c'est son lieu de travail et comme elle ne dort pas sur place... Elle doit ensuite entrer sur un site dédié à ces remboursements, y taper son identifiant et son mot de passe... pas de chance encore une fois, cela ne fonctionne pas. Mais le comble, c'est lorsqu'on lui demande d'appeler le service de maintenance informatique du rectorat et qu'elle doit payer la communication pour avoir une chance de se faire rembourser ses frais de déplacements.
Les salaires sont manifestement indécents lorsqu'ils sont payés en temps et en heure - chaque année les contractuels ne sont payés que début novembre et doivent pendant deux mois patienter... une société privée serait déjà traduite devant les prud'hommes - les remboursements sont payants et quoi encore?








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