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Edito : Ecoutez un regard décalé


Par Rédigé le 13/01/2011 (dernière modification le 13/01/2011)

Deux poids, deux mesures. C'est l'expression qui nous vient tout de suite à l'esprit quant à la façon dont la France et l'Union européenne ont réagi face aux événements du Maghreb. Alors que Paris et Bruxelles crient à hue et à dia contre la Hongrie et sa loi liberticide contre les médias, silence presque total en ce qui concerne les émeutes meurtrières en Tunisie et en Algérie.


Edito : Ecoutez un regard décalé
Cela fait pourtant trois semaines que Mohamed Bouazizi, jeune diplômé au chômage, s'est immolé. Il est décédé mardi. En Tunisie, en France, en Europe, on s'inquiète de ce silence, de ces déclarations timides, voire bienveillantes. Aucun jugement de valeur sur les régimes de Ben Ali ou Bouteflika, comme on a pu le lire ou l'entendre sur la Hongrie et pourtant l'enjeu est loin d'être le même. Non, juste des appels à l'apaisement, à la retenue, comme le précise les propos de la ministre française des Affaires étrangères Michèle Alliot-Marie qui rappelle "que la France n'a pas a donné de leçons à la Tunisie". Elle a raison, mais elle et nous savons que c'est un peu plus compliqué que cela, qu'il faudrait un peu rationaliser les interventions de la France sur l'actualité à l'étranger pour que les dites interventions n'aient pas l'air intempestives. La coïncidence entre les événements hongrois et maghrébins montrent à quels points les interventions politiques tombent trop souvent mal à propos et sont surtout le reflet des situations intérieures et nationales. Il est évident que les relations qu'entretiennent la France, l'Union européenne avec le Maghreb ne sont pas les mêmes qu'avec les pays d'Europe centrale que sont la Hongrie qui préside, ou la République tchèque qui a présidé le Conseil de l'UE, la Roumanie ou la Bulgarie rejetées des frontières de Schengen. Beaucoup de maladresses, de complexes, de susceptibilités froissées sur fond de méconnaissance d'une Europe par l'autre. Il est clair que l'Europe centrale connait mieux l'Europe occidentale, l'une s'étant toujours plus intéressée à l'autre et même si ce fut trop souvent sur fond de fantasmes et d'idées reçues.
Mais revenons au cas de la Tunisie et de l'Algérie. La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton fut la plus claire dans la manifestation de son inquiétude sur les événements tunisiens et algériens. Et pourtant, les Etats-Unis sont de grands amis de la Tunisie... comme la France et l'Union européenne. Mais la situation entre la France et ces pays est tellement plus complexe. Ce maudit passé colonial qui interdit à la classe politique – dont une partie est née là-bas – d'intervenir ouvertement de peur d'être accusé de néo-colonialisme. Les liens du passé, mais aussi parfois ceux du sang. Dans ce cas là, quoi qu'elle fasse, la France fera mal. Pourtant, elle ne doit pas se cacher derrière ce prétexte et doit dénoncer les assassinats de la population, au risque de fragiliser ces pouvoirs en place qui ne méritent plus de l'être. La population, les organisations de défense des droits de l'homme, l'opposition si faible soit-elle interpellent Paris pour prendre position. Mais l'Union européenne et Paris n'ont pas bougé face aux émeutes de Laayoune, face aux exagérations du régime égyptien alors pourquoi le feraient-elle pour l'Algérie et la Tunisie ? Ne rien dire n'est-ce pas, ne rien faire...., cette realpolitik qui excuse tout. Seuls les députés européens semblent réagir, demandent des enquêtes qui n'aboutiront pas et même dans le cas contraire, cela servirait à quoi ? Aujourd'hui, il semblerait que ce soit l'islamisme qui a bon dos. Ne rien faire sinon ce serait faire justement le lit des musulmans radicaux. Les régimes tunisien et algérien sont assurés de la non-intervention des démocraties occidentales, jouant le rôle de garant contre l'islamisme et l'émigration. Avec succès ? Je ne sais pas. Pas pour tous du moins, car nous entendons tellement de discours sur les dangers de l'islamisme et de l'émigration en France et sur le reste du continent que l'on est en droit de se le demander. Les politiciens joueraient-ils sur nos peurs ? Les instrumentaliseraient-ils ? Ce ne serait malheureusement pas une découverte.
hongrietunisiealgerie.mp3 Hongrie_Tunisie_Algerie.mp3  (3.72 Mo)










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