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Hongrie : on prend les mêmes et on recommence ?


Par Rédigé le 05/05/2010 (dernière modification le 07/05/2010)

En début de semaine, le Premier ministre hongrois Viktor Orban a nommé les membres du gouvernement. Réduit à huit ministères pour montrer l’exemple dans sa volonté politique de réduire les déficits publics, trois d’entre eux ont déjà été ministres lors du premier cabinet de Viktor Orban entre 1998 et 2002.


Le Fidesz a désormais les deux tiers de députés au parlement (c) Michael Krahe
Le Fidesz a désormais les deux tiers de députés au parlement (c) Michael Krahe
Le travail qui attend ce nouveau gouvernement est impressionnant et les attentes qu’ont placées les électeurs hongrois en lui ne l’est pas moins. Face à une situation économique et sociale plus que critique, il faut espérer que le nouveau gouvernement sera à la hauteur.
Pour relever le défi, Viktor Orban s’est entouré de huit ministres et de deux vice-Premier ministres. Ce sont de nouvelles fonctions qui n’existaient pas depuis le régime communiste. Pour les réintroduire dans la structure gouvernementale, il est donc nécessaire de modifier la Constitution ce qu’a déjà prévu de faire le nouveau Premier ministre depuis qu’il sait qu’il en a la possibilité avec plus des deux tiers de députés du Fidesz au parlement. Le premier de ces vice-Premier ministre est Tibor Navracsics qui n’est pas un inconnu puisque lors du précédent cabinet de Viktor Orban, il faisait déjà parti de sa garde rapprochée. Ce professeur de sciences politiques a donc une promotion puisqu’il sera aussi ministre de la Justice. Ce qu’il faut comprendre dans cette nomination c’est que Navracsics devrait servir de bouclier contre les mécontentements des électeurs quand ceux-ci s’apercevront que les promesses faites lors de la campagne ne pourront toutes être tenues. Une sorte de Premier ministre, qui devrait permettre au leader du Fidesz de garder impact sa «virginité politique».
Le deuxième vice-Premier ministre est Zsolt Semién, le chef du parti populaire-chrétien qui a gagné aux côtés de Viktor Orban les élections d’avril. En acceptant ce poste, Semién devra veiller à ne pas se faire phagocyter par le nouveau Premier ministre qui fort de sa première expérience en 1998-2002, avait agit de même avec l’ancien leader des Petits-propriétaires József Torgyan. Présent au parlement avec 48 sièges en 1998, Torgyan avait accepté une coalition avec Orban en devenant membre de son gouvernement en tant que ministre de l’Agriculture. Depuis, ce parti a pratiquement disparu de la scène politique et n’a remporté aux dernières élections que 2,71% de voix.

Les ministères

Dans un pays où la situation économique est encore très fragile, il n’y aura pas de ministère des Finances. György Matolcsy dirigera le ministère national de l'Économie. Il connaît les lieux, il était déjà le responsable de ce portefeuille entre 2000 et 2002 où il n’a d’ailleurs pas impressionné par ses compétences puisque lors des élections suivantes, il a laissé aux socialistes un pays dont le déficit était près de 10%. Il est surtout le père du Plan Széchenyi pour ceux qui s’en souvienne. Mihály Varga, ancien ministre des Finances devra lui se contenter de travailler au Bureau du Premier ministre. Parallèlement au ministère de l'Économie, se trouve celui du Développement national. Tamás Fellegi – homme d’affaire millionnaire (encore un !) a expliqué qu’il serait celui qui met en œuvre les stratégies économiques de son collègue Matolcsy.
Plus original, sera le ministère des ressources nationales qui regroupera la santé, l’éducation, la protection sociale, la culture et les sports. Il est dirigé par un professeur de médecine, ancien président de la faculté de médecine à Budapest de 71 ans sans expérience politique, Miklós Réthelyi.
Le ministère de la Défense sera dirigé par Csaba Hende, anciennement membre du MDF. Dès sa nomination, le ministre a déclaré être : " déterminé à rétablir la discipline et l'ordre" et prévoit de réorganiser son ministère et de veiller plus particulièrement à la sécurité des soldats hongrois en mission à l’étranger où il a d’ailleurs prévu de se rendre.
Le ministère de l'Intérieur a été ressuscité et sera à nouveau dirigé par Sándor Pintér, un ancien policier de haut rang sous le régime Kádár puis de la police. Très populaire auprès des policiers, on ne voit pas très bien comment il pourra aussi les remettre en cause lors de l’enquête qu’a promis de mener Viktor Orban contre les violences policières de l’automne 2006. L’homme a une réputation très controversée.
Le ministère de l’Agriculture devient ministère de la Campagne et est désormais dirigé par un avocat, Sándor Fazekas.
Enfin, le ministère des Affaires étrangères est pris en main par János Martonyi qui a déjà occupé le poste entre 1998 et 2002. L’Europe est rassurée puisque la Hongrie la dirigera en janvier 2011. Mais si la communauté internationale est soulagée, il reste à Martonyi à démontrer que le Fidesz a fait des progrès en matière de politique étrangère depuis huit ans. Viktor Orban a déjà effectué aux États-Unis et en Russie un premier voyage de reprise de contact, dont les résultats ne sont pas impressionnants, mais c’est un premier pas, reste à János Martonyi à faire le reste ce qui ne sera pas chose aisée et quelque peu schizophrénique entre une politique nationaliste prônée par Viktor Orban et une politique réaliste prônée par les nécessités des faits.
Quid des questions environnementales, urbaines, du transport, de la fonction publique, de l’emploi, etc.. et de la représentation féminine au sein dudit gouvernement !
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