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Nigeria: L'ampleur terrifiante de l'attaque de Boko Haram

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Par J.N.B.L. Rédigé le 17/01/2015 (dernière modification le 16/01/2015)

Des images satellite rendues publiques par Amnesty International jeudi 15 janvier fournissent des éléments de preuve irréfutables et choquants sur l'ampleur de l'attaque menée la semaine dernière par les extrémistes de Boko Haram contre les villes de Baga et Doron Baga.


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Des images de ces deux villes voisines, Baga (située à 160 km de Maiduguri) et Doro Baga (également connue sous le nom de Doro Gowon, à 2,5 km de Baga), prises avant et après les faits, les 2 et 7 janvier, montrent l'effet dévastateur de ces attaques, qui ont endommagé voire totalement détruit plus de 3.700 structures. D'autres villes et villages des alentours ont eux aussi été attaqués à ce moment-là.
"Ces images détaillées donnent à voir une destruction d'une ampleur catastrophique dans deux villes, dont l'une a quasiment été rayée de la carte en l'espace de quatre jours. Sur toutes les attaques de Boko Haram analysées par Amnesty International, celle-ci est la plus massive et la plus destructrice à ce jour. Il s'agit de violences délibérées contre des civils, dont les maisons, centres médicaux et écoles sont désormais des ruines calcinées", a déclaré Daniel Eyre, spécialiste du Nigeria à Amnesty International.

L'analyse ne porte que sur deux des nombreux villages et villes qui ont été victimes de la série d'attaques menées par Boko Haram depuis le 3 janvier 2015.
À Baga, ville densément peuplée dont la superficie est inférieure à 2 km², quelque 620 structures ont été endommagées ou complètement détruites par le feu.
À Doron Baga, plus de 3.100 structures ont été abîmées ou annihilées par le feu, ce qui représente la majeure partie de cette ville d'une superficie de 4 km². Un grand nombre des bateaux de pêche en bois visibles le long du rivage sur les images du 2 janvier ne sont plus présents sur celles du 7 janvier, ce qui confirme les témoignages selon lesquels des résidents ont fui en bateau de l'autre côté du lac Tchad.

Des milliers de personnes ont fui les violences en se rendant au Tchad et dans d'autres zones du Nigeria, notamment Maiduguri, la capitale de l'État de Borno. Ces personnes viennent rejoindre les centaines de milliers de personnes déplacées et de réfugiés, afflux mettant déjà à rude épreuve les capacités d'accueil de leurs hôtes et des autorités gouvernementales. Amnesty International demande aux gouvernements nigérian et tchadien de veiller à ce que ces personnes déplacées soient protégées et reçoivent une assistance humanitaire digne de ce nom.

La destruction visible sur les images correspond aux terribles témoignages qu'Amnesty International a recueillis. Les déclarations des témoins, des représentants des autorités sur place et des militants locaux des droits humains semblent indiquer que les extrémistes de Boko Haram ont tiré sur des centaines de civils.
Ceux qui ont fui disent avoir vu beaucoup d'autres corps dans la brousse. "Je ne sais pas combien il y en avait, mais nous étions entourés de cadavres, à perte de vue", a dit une femme à Amnesty International.

Après l'attaque à Baga, des témoins ont expliqué que les hommes de Boko Haram se sont rendus dans la brousse en voiture pour rassembler les femmes, les enfants et les personnes âgées qui s'étaient échappés. Selon une femme qu'ils ont privée de liberté pendant quatre jours, "les hommes de Boko Haram ont pris environ 300 femmes et nous ont gardées dans une école à Baga. Ils ont laissé partir les femmes plus âgées, les mères et la plupart des enfants au bout de quatre jours mais les femmes les plus jeunes y sont encore".

Amnesty International demande à Boko Haram de mettre un terme à l'ensemble des attaques contre les civils. L'homicide délibéré de civils et la destruction de leurs biens par Boko Haram sont des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité, et doivent faire l'objet d'enquêtes.

Le gouvernement doit prendre toutes les mesures légales en son pouvoir afin de rétablir la sécurité dans le nord-est et de garantir la protection des civils.

Cliquez ici pour voir les images satellite d'Amnesty International









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