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POLITIQUE - La discorde entre la Hongrie et la Slovaquie monte encore d'un cran


Par Christophe Perron Rédigé le 13/11/2008 (dernière modification le 13/11/2008)

Lundi, des membres du parti d'extrême droite du Jobbik ont bloqué la frontière entre les deux pays pour protester contre l'arrestation de 28 membres de la «garde hongroise», milice du parti chargée «de défendre la Hongrie sur le plan physique, moral et intellectuel». Ce nouvel incident ravive encore de vieux démons et met en question le comportement des deux gouvernements au pouvoir face à ce conflit.


La solution viendra tant de Bratislava que de Budapest (wikipedia.org)
La solution viendra tant de Bratislava que de Budapest (wikipedia.org)
Pour le quotidien conservateur hongrois Magyar Nemzet, le gouvernement hongrois fait preuve de faiblesse en marginalisant ces actions anti-slovaques alors que le ton utilisé par les autorités slovaques à l'égard de la Hongrie est souvent aussi virulent que celui des extrémistes. Ainsi la tribune de mardi appelle à une attitude moins passive, «toute nation qui n'est pas capable de défendre ses intérêts et manque de confiance en soi, sera méprisée par ses voisins. Il serait grand temps de le reconnaître. Réveille-toi, Hongrie!».
En tout cas, la médiatisation importante de ces événements et les réactions impulsives des deux gouvernements permettent aux extrémistes des deux pays d'occuper le devant de la scène. C'est ce que souligne le quotidien de gauche hongrois Népzsabadsag : «les extrémistes de droite, qui s'érigent en héros nationaux et en martyrs, ont réussi à obtenir ce qu'ils veulent : quiconque veut apparaître aujourd'hui comme un bon Hongrois n'ose plus s'opposer à eux». Pour Népzsabadsag, les dirigeants slovaques dont le premier ministre Robert Fico instrumentalisent l'action des extrémistes en faisant porter la responsabilité au gouvernement de Ferenc Gyurcsany alors même qu'ils savent très bien que ce dernier dénonce les agissements du Jobbik. Du côté slovaque, le quotidien progressiste Sme commente également de manière critique la situation : «il n'est pas possible de faire taire, depuis la Hongrie, les hommes politiques slovaques qui veulent faire revivre le passé. C'est pourquoi il est important que l'opinion publique se fasse entendre et les ramène à la raison ».

Pas d'accords en vue
L'Union européenne semble de plus en plus préoccupée par l'escalade des déclarations et des actions hostiles entre les deux pays. Des hommes politiques tchèques ont ainsi proposé d'envoyer des médiateurs. Le sommet de Visegrad en Hongrie, organisé pour trouver un terrain
d'entente entre les deux dirigeants, n'a pas vraiment eu l'effet escompté. Pour le quotidien progressiste de gauche Pravda, «la clé des relations hungaro-slovaques n'est ni Fico ni Gyurcsany, mais la direction de la minorité hongroise en Slovaquie. Et il lui importe actuellement d'attiser le feu. Sa récente déclaration indiquant que les Hongrois de Slovaquie devaient craindre pour leur vie n'était pas un appel à l'aide, mais plutôt un cri de guerre».







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