Depuis 2015, dans ce pays de l'Afrique de l'Ouest, l’âne est une espèce menacée bien qu'il soit très utilisé pour le transport et les travaux agricoles. Que s'est-il donc passé? Tout semble avoir commencé dans la localité de Djibasso, dans la région de la Kossi, à l'ouest du pays, limitrophe du Mali. Un Chinois y organise la collecte des peaux d’âne. Il est à la tête d'un réseau de rabatteurs qui parcourent les villages pour les acheter. En conséquence, les vendeurs sont nombreux et le prix unitaire d’une peau d’âne varie de 17.500 à 40.000 CFA soit de 26 à 60€, auparavant elle valait 2.000 CFA, soit 3€. A quoi servent-elles? A la confection de chaussures ou de sacs sas doute…. A Tombodougou, toujours dans la Kossi, un boucher a confirmé que le trafic des cuirs d’âne était devenu une réalité. Et il précise "Il y a bien longtemps, ma spécialité était la boucherie des cochons, mais, les maladies porcines ont presque ravagé ces derniers qui sont devenus de plus en plus rares; même si nous en trouvons, c’est cher et les clients se plaignent. C’est pour satisfaire la demande de la clientèle que nous avons commencé à vendre la viande d’âne. Aussi, il ne faut pas ignorer que la viande d’âne soigne le diabète, la faiblesse sexuelle et d’autres maladies". Les gens vendent leurs ânes quand ils sont sûrs de repartir avec la peau, condition sine qua non pour la cession de l’animal. Devant cette hécatombe, les autorités de Burkina Faso ont pris la décision d'interdire l'exportation des peaux vers la Chine où on leur attribue des propriétés médicinales. L'an dernier, le Burkina lui a vendu 65.000 peaux. Le ministère des Ressources animales et Halieutiques, MRAH, a interdit aussi la vente de la peau des chevaux et des dromadaires. Ainsi, le pays espère protéger ces différentes espèces.