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Brian de Palma : la guerre du faux a commencé !


Par Lea Raso della Volta Rédigé le 14/01/2010 (dernière modification le 14/01/2010)

L’association Cannes-Cinéma propose pour sa soirée cinéma deux films du réalisateur Brian de Palma : Blow out sorti sur les écrans en 1981 et Redacted (2007). L’œuvre de Brian de Palma sera décryptée par un spécialiste du cinéma, Daniel Rocchia, vice-président de l’association Cannes-Cinéma. Les films seront projetés le 14 janvier à partir de 18 :30 à l’Espace Miramar de Cannes.


Brian de Palma : la guerre du faux a commencé !
"Le cinéma ment 24 fois par seconde" selon Brian De Palma, une phrase légèrement détournée pour coller au mieux aux préoccupations du réalisateur américain ; une phrase qui fut à l’origine prononcée par Jean-Luc Godard, qui affirmait dans les années soixante : "le cinéma c’est la vérité 24 fois par seconde".

Brian de Palma, comme le philosophe grec, Platon, quelques siècles avant lui s'est penché sur ce que nous appelons la "réalité" et qui n'est en fait que le résultat de nos perceptions. Et ce que le spectateur retrouve dans ses films n'est rien d'autre que l'illustration du principe qui veut que le spectateur voit, sans être forcément conscient de ce qu’il est en train de voir ; comme subjugué par l’habileté d’un magicien qui réussit à capter son attention par des détails alors que l’essentiel se joue devant ses yeux.

L’association Cannes-Cinéma a choisi de projeter deux films tournés à plus de trente ans d’intervalle : Blow out (1981) et Redacted (2007), dernier film du réalisateur reliés par ce fil conducteur de la manipulation de nos sens.

« Blow out » une référence assumée à Antonioni

Dans les années soixante, le film d’Antonioni, Blow up avait fait grand bruit, on y voit une Vanessa Redgrave dans le rôle troublant de Jane qui après avoir été surprise par l’œil indiscret de Thomas, un photographe de mode, en train d'embrasser peut-être son amant, va tout faire pour récupérer la pellicule compromettante au point même de relancer Thomas chez lui et d'aller jusqu'à s'offrir à lui.Thomas lui donne, alors une pellicule, mais qui n'est pas la bonne. Il développe les photographies du parc, et réalise par agrandissements successifs qu'il a en fait été le témoin d'un meurtre.

Œuvre d'une grande modernité, Blow-Up questionne les rapports qu'entretiennent le réel et l'illusion, à travers le parcours de Thomas photographe de mode, qui redécouvre en sortant de son studio, l'épaisseur d'une réalité qui lui échappe.

Brian de Palma va reprendre à son compte l’intrigue de Blow-Up "une référence assumée au film d’Antonioni" comme le précise Daniel Rocchia, professeur de cinéma et vice-président de l’association Cannes-Cinéma ; il va faire de son héros, Jack, incarné par John Travolta, un preneur de son et bruiteur à la recherche d’un bruit effroyable, qui sera le témoin auditif d’un attentat contre un homme politique dont il parviendra à sauver la compagne. Il apprendra par la presse qu'un photographe a saisi la scène sur film. Il va tenter de joindre sa bande son aux images afin de révéler l'attentat... Avec en toile de fond, la sempiternelle question : "qu’est-ce qui relève de l’imagination dans ce que Jack est en train de vivre ?".

La guerre du faux

Avec Redacted, Brian de Palma poursuit sa réflexion sur la profusion des moyens de diffusion d’images qui existent aujourd’hui, avec cette vision de la guerre irakienne. Tourné à la manière d’un documentaire, il réunit les diverses sources d’image ; mais la trame, inventée, est proche d’un film précédent de Brian De Palma sur la guerre du Vietnam, Outrages, Redacted suscite un débat sur le faux et le réel.

Le film raconte une histoire fictive inspirée de faits réels. Un petit groupe de soldats américains sont en poste à un point de contrôle de Samarra en Irak et la succession de leurs points de vue permet de confronter l'expérience de ces jeunes soldats sous pression, avec ceux de journalistes ou collaborateurs des média, des relations avec la communauté irakienne.… Tout cela dans le but de faire la lumière sur les conséquences du conflit actuel.
ne nous mettent pas forcément à l'abri de la manipulation !

Réalisés à plus de trente ans d’écart, ces deux films nous mettent en garde contre nos certitudes ; deux films reliés entre eux par ce fil d’Ariane : le fameux mythe de la caverne de Platon, plus que jamais d’actualité ; car les moyens de communication modernes méfions-nous de ce que l’on veut nous faire croire !

La soirée aura lieu jeudi 14 janvier à l’Espace Miramar de Cannes à partir de 18:30. www.cannes-cinema.com / 04 97 06 45 15









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