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Sud-Kivu: Des officines qui font peur à la population, enfin fermées

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Par Fidèle Mutchungu Rédigé le 23/10/2014 (dernière modification le 23/10/2014)

De nombreuses faiblesses constatées auprès des gestionnaires des officines ont poussées l’Inspection provinciale de la santé au Sud-Kivu, depuis le début de cette année, de lancer une opération de contrôle, sur la qualité du gestionnaire, la conformité et la qualité des médicaments et sur les conditions de service auprès de celles-ci. Une mesure saluée par la population.


Des mesures louables

Image d'illustration. Photo (c) Zenman
Image d'illustration. Photo (c) Zenman
Plus de 120 officines non viables fermées. Résultat provisoire d’une opération menée actuellement par l’Inspection Provinciale de la santé à travers le bureau chargé des pharmacies au Sud-Kivu. Résultat provisoire d’une opération menée actuellement par l’Inspection Provinciale de la santé à travers le bureau chargé des pharmacies au Sud-Kivu.

C’est dans un environnement sans précèdent que fonctionnent bon nombre des pharmacies au Sud-Kivu. A chaque coin d’une rue de la ville de Bukavu il y a une officine, la plupart administrée par une personne non experte. Pour nombreux tenanciers, il suffit seulement d’avoir un capital pour se lancer à la recherche d’un permis d’exploitation et d’un procès-verbal ou d’une autorisation d’ouverture, pour qu’une pharmacie fonctionne. Peu importe l’origine de ces documents, ainsi que les conditions dans lesquelles sont vendus et achetés les produits pharmaceutiques.
"C’est vraiment inconcevable qu’une personne, en premier lieu, non experte, utilise un petit seau en plastique pour vendre les médicaments. Je crois qu’il est grand temps pour frapper et sans moratoire. Ces personnes mettent leurs propres intérêts en avant. Pour moi, c’est une bonne mesure", déclare Christian Cikuru, un ancien étudiant de l’Université Ouverte de Bukavu, aujourd’hui, pharmacien de formation.

La recherche de lucre passe avant tout. La formation et la qualité du vendeur n’est guère la priorité du propriétaire de l’unité. Mweze Amanni, un habitant de la ville, fait ses aveux: "Ça fait plus de trois ans que je vends les médicaments, après mes études en sciences économiques. Aujourd’hui, après ce contrôle, j’ai fermé les portes de ma pharmacie. Il s’est avéré que la température était au-delà de 8°c à l’intérieur. Et que je n’étais pas habilité pour vendre les produits pharmaceutiques".

Cette façon de travailler a occasionné la circulation des produits avec de dates de fabrication déjà modifiées sur les marchés noirs de la province. Ce qui présente un danger pour les habitants qui s’approvisionnent en médicament auprès des vendeurs non autorisés. "Le médicament c’est un couteau à double tranchant, il peut vous guérir et aussi vous tuer. Il peut vous tuer lorsqu’il est administré par une personne non autorisée et ou non experte, et lorsqu’il est mal conservé. Lorsque celui qui le délivre aux malades, il le ramasse n’importe où", précise Patrick Cizungu, inspecteur provincial de la santé au Sud-Kivu. "Lorsqu’on donne un médicament à un malade, on doit être en mesure de lui donner les conseils", renchérit-il. Actuellement, cette situation permet à certains propriétaires d’améliorer la qualité de médicaments dans la province et de service dans les officines.

Cette enquête a été menée aussi dans le territoire d’Uvira, dans la plaine de Ruzizi, où des pharmacies non viables ont subi le même sort. La mesure est saluée par la majorité de la population du Sud-Kivu. Selon Julienne Manga, femme agricultrice: "Cela nous évitera d’énormes risques. Et qu’on insiste aussi sur le fait de ne plus livrer les produits pharmaceutiques aux adolescents et aux adultes qui se pointent sans ordonnance médicale".
"C’est important, parce que ça va permettre aux patients de se faire accompagner par les conseils du pharmacien lors pendant l’achat de médicaments", a déclaré Alphonse Bulambo, résident à Uvira.

Les pharmacies sont la source des approvisionnements en médicaments, il est incontournable dans le parcours des populations, surtout les patients. Sa gestion par des hommes non experts nuit incontestablement à l’observance des patients et elles méritent d’être bien administrées. "Leur fermeture ne nous donnera plus accès à des nombreux médicaments douteux. Et donc, pour moi, cette mesure est avantageuse pour la bonne dispensation des médicaments", ajoute Boniface Mulumeoderwa, un habitant de la ville de Bukavu.









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