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La rentrée littéraire à la maison Dilettante


Par Rédigé le 01/10/2016 (dernière modification le 01/10/2016)

Le Dilettante miaule, les lecteurs sont aux abois. Cette célèbre maison d’éditions et librairie d’occasion a attiré l’attention jeudi 22 septembre 2016 en faisant une rentrée littéraire peu ordinaire.


Photo courtoisie © LELAN
Photo courtoisie © LELAN
itw_auteurs_la_dilettante.mp3 Dilettante.mp3  (3.19 Mo)

Au 7 place de l’Odéon à Paris, le Dilettante s’apprête à recevoir les auteurs: Sylvie Dazy, Laurent Saulnier, Frédéric Chouraki ainsi que Jean-Yves Lacroix lors d’une soirée animée par François Angelier. Respectivement, les lecteurs allaient débattre des livres "Métamorphose d’un crabe", "Bonneville", "Les nuits de Williamsburg" et "Pechblende".


Interview de Sylvie Dazy pour son livre "La métamorphose d’un crabe"

F.A.: Après la Métamorphose des cloportes d’Alphonse Boudard, vous réalisez Métamorphose d’un crabe. Pourquoi ce titre?
S.D.: C’est une vieille expression qui qualifiait les surveillants de prison de l’époque car ils marchaient comme des crabes. Maton était aussi employé et l’est toujours mais c’est péjoratif d’utiliser ce terme.
F.A.: Votre livre évoque le monde carcéral. Comment en êtes-vous arrivés là?
S.D.: Le personnage principal de ce livre a été inventé mais sa trajectoire a réellement été vécue par Christo. Un surveillant de prison que j’ai rencontré en étant dans le secteur médical carcéral, ce vers quoi je me suis tournée après m’être vue refuser le seul concours que je voulais. Celui d’éducateur.
F.A.: Vous avez eu envie d’en faire un récit sociologique ou anthropologique?
S.D.: Uniquement l’envie d’écrire sur la prison. J’ai d’ailleurs écrit sur un surveillant de prison plus qu’un éducateur car le second connaît une proximité psychique avec le prisonnier, c’est dangereux d’en parler.
F.A.: Texte fictif, univers imperméable. Vous parlez à l’intérieur d’une tentative de séduction ainsi que le lien professionnel et particulier entre détenus et employés mais aussi de l’attache aux objets offerts comme par-exemple ce foulard offert à l’un des surveillants par un prisonnier avant de mourir. Vous êtes-vous servis des mots pour gérer ce passé et prendre une distance?
S.D.: Oui, lorsque je me suis dit "il faut que je m’en aille". J’ai passé mon Capes de lettres et écrit ce livre. C’est ce qui m’a délivrée de ces souvenirs.
F.A.: À certains moments vous prenez le ton de l’humour, vous entrez dans la comédie.
S.D.: Oui, je ne voulais pas les plaindre, qu’ils soient perçus comme des âmes détruites.

Puis Frédéric Chouraki, auteur de "Les nuits à Williamsburg" est à son tour interrogé

F.A.: Pourquoi cette couverture?
F.C.: C’est une photo de Jack Kerouac s’inspirant de Beat Génération. Herbert Huncke disait souvent "I’m Beat" ce qui signifie "je suis crevé". C’est devenu une expression universelle. Cassidy a rapidement sombré dans un tas de choses alors que Jack Kerouac, lentement. Ginsberg lui était détesté par ce dernier et considéré comme un demi-hippie d’une extrême mollesse. Les personnages à l’intérieur sont à la jonction du judaïsme et de la Beat Génération.
F.A.: Et ce mot, Williamsburg?
F.C.: C’est un peu inspiré du départ d’Abraham. Cette fois, le personnage principal suit son ami grec jusque Williamsburg.
F.A.: Vous mélangez la réalité et la fiction?
F.C.: Oui, comme dans les films japonais.
F.A.: Vous localisez toujours l’action?
F.C.: Effectivement, je donne importance à la psycho-géolocalisation.

Laurent Saulnier et son livre "Bonneville"

F.A.: Pourquoi le Dilettante?
L.S.: Car ses refus de manuscrits sont motivés.
F.A.: Quel est votre parcours?
L.S.: La poésie de Valéry et Mallarmé.
F.A.: C’est l’amour d’une voiture qui vous a poussé à écrire ce livre?
L.S.: C’est une anecdote, un jour avec ma femme on a traversé une voie ferrée et une merveilleuse Pontiac s’y trouvait. C’est à partir de ça qu’est né "Bonneville". C’était également l’instrument préféré de mon père, il chérissait sa voiture.
F.A.: Vous envisagez une suite?
L.S.: Oui, mais en ce moment je suis sur un autre projet.

Place à Jean-Yves Lacroix et son roman "Pechblende"

F.A.: C’est un roman balzacien par son côté ouvrage social. Il est étonnant sur les années 30.
J-Y.L.: C’est en fait, la rencontre entre la poésie et l’atome, point central de la guerre et métaphore de l’homme moderne. Pechblende signifie la représentation principale du minéral d’uranium.
F.A.: Il y a une dimension de coquinerie?
J-Y.L.: Un rapport avec le matériau, ses odeurs, les apparences. Ce matériau, le pechblende doit recevoir un traitement particulier. Ce roman évoque la totalité d’une France paysanne avec une économie fondée sur le viol et le crime de masse.
F.A.: C’est aussi une histoire sur les librairies durant l’occupation?
J-Y.L.: Oui, d’un individu dépossédé de ses droits au travers de l’histoire.
F.A.: Les noms des libraires ont été effacés, oubliés?
J-Y.L.: Les librairies de l’époque avaient un système de spoliation des bibliothèques. Un système également de troc général dans lequel a été conçu les marchés locaux du livre. L’ancien marché du livre de Paris est une belle époque pour les vendeurs et les chercheurs scientifiques. C’est ainsi que la connaissance s’est propagée.

Anna Gavalda

Anna Gavalda est présente et ravit ses innombrables fans. Après le débat vient l’échange sans distinction entre auteurs et lecteurs. Le tout dans une ambiance des plus conviviales.








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