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Première Journée mondiale des toilettes: Haro sur la violation de la dignité des femmes et des filles


Par Rédigé le 21/11/2013 (dernière modification le 21/11/2013)

Le monde a célébré le 19 novembre 2013, la première Journée mondiale des toilettes. Plus qu’un combat contre la défécation à l’air libre, les Nations Unies, dans le rapport intitulé "We Can’t Wait", invitent désormais à mettre fin à l’indignité que subissent les femmes et des filles sans accès aux toilettes.


Photo (c) Wsscc / Katherine Anderson
Photo (c) Wsscc / Katherine Anderson
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Le monde s’éveille enfin. C’est la lecture qu’il convient de faire du rapport "We Can’t Wait", rendu public pour briser le silence face à la situation des femmes et filles sans accès aux toilettes, longtemps restées sans défense.

En effet, selon le rapport conjointement publié par le Conseil de concertation pour l’approvisionnement en eau et l’assainissement (Wsscc), une organisation hébergée par les Nations Unies, l’organisation de développement international WaterAid et Domestos, la marque de produits WC de renom d’Unilever, si plus de 2,5 milliards de personnes n’ont toujours pas accès à des toilettes appropriées dans le monde, les femmes et les filles payent le plus lourd fardeau. Parce que, en plus des conséquences dévastatrices, notamment sur leur bien-être, la santé, l’éducation l’autonomisation, elles restent presque condamnées à subir la honte, les maladies, le harcèlement et même les agressions parce qu’elles n’ont pas d’endroit sûr où se rendre aux toilettes. Sur la planète, elles sont estimées à 526 millions de femmes et chaque année, elles passent 97 milliards d’heures à chercher un endroit où faire leurs besoins. Un véritable drame social que dénonce la communauté internationale à l’occasion de cette 1e journée consacrée aux toilettes.

Dans le rapport, le vice-secrétaire général des Nations Unies Jan Eliasson et Paul Polman, président-directeur général d’Unilever ont déclaré qu’"une personne sur trois n’a pas accès à un assainissement adéquat. Ceci débouche sur la propagation de maladies et sur un nombre considérable de décès, tout particulièrement chez les enfants, et à une marginalisation sociale, les femmes étant les plus touchées par ce problème". Déjà, au cours de l’adoption de cette journée par l’Assemblée Générale des Nations Unies, M. Eliasson a jugé "inacceptable que les femmes courent le risque de viol ou d’abus pour satisfaire les besoins les plus pressants". Et ce, en dépit des progrès accomplis pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).

Il n’y a donc plus de doute, un assainissement médiocre expose les femmes au risque d’agression. Et de soutenir que "nous ne pouvons tout simplement plus attendre. En agissant avec fermeté, nous pouvons dès à présent avoir un impact positif sur la santé, l’éducation, la sécurité des femmes, l’égalité sociale et la croissance économique à l’échelle mondiale pour les générations futures", martèlent-ils. La sonnette d’alarme par rapport à la situation des femmes sans toilettes est le fruit d’études de cas qui ont révélé un impact considérable qui ne peut laisser personne indiffèrent.

Si à l’institution de cette journée par les Nations Unies, le sujet a fait rire certaines personnes et de nombreux journaux ont traité l’événement dans leur rubrique "insolite", il reste que 1,1 milliard de personnes font leurs besoins dans la nature. Et les chiffres indiquent que "fournir des toilettes pourrait permettre de sauver la vie de plus de 200.000 enfants chaque année". Une raison de passer vite à l’action.


Une batterie de mesures préconisées

Illustration (c) Tonakpa
Illustration (c) Tonakpa
Dans la recherche des solutions pour mener le combat pour l’accès de tous aux toilettes, le rapport propose plusieurs approches de solutions. Dans un premier temps, sans détour, il invite tous les gouvernements à faire de la question de l’assainissement, une priorité "immédiate et urgente" dans leur agenda post-2015. Ensuite, ils les invite à respecter leurs engagements pris aux niveaux national, régional (AfricaSan, SACOSAN) et mondial (Assainissement et eau pour tous). Ceci, en augmentant les ressources consacrées à ce secteur qui, longtemps, a été le parent pauvre. Dans cette démarche, les gouvernements devront dans leur agenda post-2015, se "fixer des objectifs ambitieux pour parvenir à l’accès universel à l’eau, à l’assainissement et à l’hygiène, et réduire progressivement, jusqu’à les éliminer, les inégalités en matière d’accès et d’utilisation". De même, au nombre des mesures préconisées, la communauté internationale invite les dirigeants à intégrer l’assainissement dans la politique éducative et dans les curricula de l’enseignement primaire. Toute chose qui devrait permettre de doter tous les établissements scolaires d’installations sanitaires adéquates, avec des dispositifs de lavage des et de toilettes séparées pour les filles et pour les garçons, dotées d’un accès pour les élèves handicapés. Aussi, la promotion de l’hygiène doit occuper une place importante dans le programme scolaire dans les écoles et lycées. Enfin, le recours au partenariat public-privé dans ce combat contre "la crise de l’assainissement" est encouragé pour amener les acteurs du secteur privé à investir dans ce domaine pour accélérer les progrès réels.

Au total, la directrice générale de WaterAid, Barbara Frost, indique qu’"au tournant du millénaire, les dirigeants mondiaux ont promis de réduire de moitié la proportion de personnes vivant sans accès à des toilettes de base d’ici 2015. Au rythme actuel des progrès, environ un demi-milliard de personnes devront attendre une autre décennie avant d’obtenir ce service de base qui leur a été promis. Chaque heure, 70 femmes et filles meurent de maladies imputables au manque d’accès à l’assainissement et à l’eau. Nous pouvons et devons faire mieux – il s’agit de services de base qui peuvent transformer des vies". Un véritable appel de pied à l’endroit des décideurs, que Jean-Laurent Ingles, vice-président senior d’Unilever Household Care, conseille a "un effort concerte qui associe l’expérience, les connaissances et les ressources des organisations des secteurs public et privé pour fournir un assainissement sûr à des centaines de millions de personnese. Pour le directeur général du Conseil de concertation pour l’approvisionnement en eau et l’assainissement, Dr Chris Williams, "L’assainissement et l’hygiène sont les moteurs du développement économique, social et sanitaire dans le monde. Penser qu’il est possible d’atteindre d’autres objectifs de développement au sein d’un environnement dépourvu d’assainissement et d’eau propre relève du domaine du rêve. C’est le moment d’agir!", conclut-il.








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