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Le Podcast Edito - Iran, Syrie, Hezbollah: l’axe du mal a-t-il déjà perdu?


Rédigé le 06/11/2011 (dernière modification le 13/11/2011)

Sortie de crise avortée en Syrie qui poursuit sa violente répression des manifestations, possible éclatement du gouvernement libanais sur la question du financement du Tribunal Spécial pour le Liban avec le risque d’une nouvelle vague d’assassinats au pays du cèdre, publication cette semaine d’un rapport accablant de l’Agence Internationale pour l’Énergie Atomique sur l’Iran, préparatifs discutés pour la première fois publiquement en Israël d’une attaque préventive contre les installations nucléaires iraniennes et qui semblent recueillir un écho moins réticent aux États-Unis et en Grande-Bretagne: l’axe du mal aurait-il déjà perdu la partie?


Le Podcast Edito - Iran, Syrie, Hezbollah: l’axe du mal a-t-il déjà perdu?
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Il ne fallait pas être devin pour prédire que l’initiative de la Ligue arabe "acceptée sans réserve" par la Syrie resterait lettre morte. Et qu’une impitoyable répression se poursuivrait sans relâche dans plusieurs villes du pays à peine le document signé. "Taqiya" syrienne oblige: c’était aussi mal connaître le système alaouite que d’attendre quoi que ce soit de ce plan arabe ou de croire en la possibilité, même en déroulant le tapis rouge élyséen, d’amener le régime syrien à résipiscence.

Dans ce jeu de dupes avec la Syrie, les puissances occidentales ont pressé Damas -sans y croire un seul instant- de mettre au plus vite ce plan arabe en application: histoire sans doute de se donner un peu de temps avant d’être obligé de constater que Bachar Al-Assad lâcherait d’autant moins du lest qu’il se sait définitivement perdu. Et de devoir en tirer les conséquences, à terme probablement militaires en cas de crise avec l’Iran. Comble d’une sanglante ironie, l’appel du pouvoir adressé aux opposants et les invitant à déposer les armes "au poste de police le plus proche" afin d’obtenir une amnistie a, aussi malicieusement que courageusement, été dénoncé par Washington: la porte-parole du Département d’État "ne conseillerait à personne de se rendre aux autorités du pays en ce moment", rappelant qu’il s’agissait de "la quatrième offre d’amnistie depuis qu’elle avait pris ses fonctions il y a cinq mois".

Peut-être les fausses tergiversations occidentales visaient-elle à retarder les risques d’un "séisme régional" promis par Bachar Al-Assad dans son entretien avec un journal britannique. Ce n’est pas pour rien que l’on reparle d’une vague d’assassinats au Liban comme celle qui a frappé le pays du cèdre à partir de 2005. Très critique sur les violences en Syrie, partisan déclaré du financement du Tribunal Spécial pour le Liban, le leader druze Walid Jumblatt semble à nouveau rejoindre la coalition pro-occidentale du 14 mars au détriment du gouvernement Mikati soutenu par le Hezbollah et la Syrie. Obligé de consulter à Damas le président syrien sur la contribution financière libanaise au TSL à laquelle il est opposé, le Hezbollah n’est pas revenu conforté dans sa démarche: un gouvernement vitrine est préférable au vide institutionnel, lui a-t-on expliqué: cela permet en outre de mieux organiser les enlèvements de réfugiés et d’activistes syriens au Liban. La perspective d’un débat au Conseil de sécurité de ce sujet placé sous le chapitre VII des Nations Unis coince davantage une équipe gouvernementale libanaise déjà sous tension.

Une option militaire à prendre au sérieux

Bien qu’ils commémorent à leur manière la prise d’otage de l’Ambassade américaine de Téhéran, les responsables iraniens, déjà profondément divisés entre partisans du Guide et soutiens au président Ahmadinejad, ne peuvent, eux non plus, ignorer les difficultés à venir: malgré des tentatives russes et chinoises d’en édulcorer le contenu, le rapport de l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique qui sera rendu public cette semaine devrait confirmer "l'existence possible en Iran d’activités nucléaires non divulguées, liées au nucléaire militaire, y compris les activités de développement d'une charge nucléaire pour un missile": nouvelle usine à Qom, passage à l’uranium enrichi à 90% utilisable pour les armes nucléaires et achèvement, estimé au printemps 2012 par les services occidentaux de renseignement, de deux à quatre bombes avec une capacité réelle d’effectuer un essai nucléaire.

Confirmée par Moscou, la vente à l’Iran de systèmes mobiles de radars très avancés, capables notamment de brouiller les instruments électroniques de guidage des missiles d'attaque, a eu comme résultat de relancer l’option, débattue pour la première fois publiquement en Israël, d’une attaque préventive. Un signe du "sérieux" de cette alternative militaire pour un familier de la Knesset au regard de ses "conséquences sur la population". Une option militaire "plus proche" que les discussions diplomatiques, selon le président israélien et ce, malgré la visite éclair, début octobre, du Secrétaire américain à la défense Léon Panetta, soucieux d’obtenir des alliés israéliens un engament de coordonner leur éventuelle action avec Washington. En vain. Malgré quelques hésitations dues aux échéances électorales, celle-ci semble d'ailleurs rencontrer un écho désormais plus attentif aux États-Unis et en Grande Bretagne. C’est dire si l’axe du mal, malgré ses considérables capacités de nuisance, a sans doute fini de manger son pain blanc.









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