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Deux tableaux au destin différent

La chronique culturelle de Colette


Par Rédigé le 16/02/2017 (dernière modification le 16/02/2017)

Le premier appartenait à un Allemand qui en fut spolié au début de la IIe Guerre et a finalement été remis à ses héritiers. L'autre, un des premiers de Salvador Dalí, avait quasiment disparu. Après quelques péripéties, il se retrouvera prochainement dans une vente aux enchères…


chronique_culturelle_160217.mp3 Chronique culturelle 160217.mp3  (476.25 Ko)

Jan Franse Verzijl était un portraitiste néerlandais né à Gouda en 1599 et mort dans cette ville en 1647. Une de ses œuvres "Le jeune homme en Bacchus" représente un éphèbe coiffé d'une couronne de feuilles de vigne buvant un verre de vin. L'on y note l'influence du Caravage. Cette toile appartenait au galeriste allemand Max Stern. Elle lui fut confisquée à Düsseldorf en 1936 par le régime nazi. La plupart des autres toiles qui lui avaient été enlevées se sont retrouvées dans une quinzaine de maisons de vente aux enchères d'Allemagne au cours des 30 dernières années. Après un périple à travers l'Europe qui l'a conduit à New York, le tableau a été restitué par la justice américaine aux héritiers de Max Stern. Ce dernier s'était établi au Canada en 1941 et était devenu propriétaire de la galerie Dominion, fort renommée au centre de Montréal.
En mai 2015, le bureau de traitement des plaintes en rapport avec l’Holocauste du département des Services financiers de l’État de New York recevait une information anonyme l'avisant que le "Jeune homme en Bacchus" était exposé au salon d'art Spring Masters, à New York. Par ailleurs, la galerie Luigi Caretto de Turin, où l'œuvre était consignée, accepta de céder son droit de propriété. Elle a "fait preuve d'une grande générosité en renonçant volontairement et gracieusement à son droit de propriété sur l’œuvre" souligne un communiqué de la Fondation Max et Iris Stern. L'opération avait été rendue possible par une décision de la justice américaine en 2007 lors d'une autre affaire en rapport avec Stern, les œuvres concernées lui ayant été sans doute aucun volées. C'est la 16e toile récupérée par la Fondation qui regroupe également l'université McGill de Montréal et l'université hébraïque de Jérusalem. Ces institutions défendent l'héritage de Max Stern qui avait été évincé de l'Académie des beaux-arts du IIIe Reich et contraint par les nazis d'écouler plus de 400 tableaux pour pouvoir fuir vers l'Angleterre et gagner le Canada. Le transfert du tableau a eu lieu mardi 7 février 2017 au Museum of Jewish Heritage de New York, en présence de représentants de la Fondation et de ses trois établissements bénéficiaires, les universités montréalaises Concordia et McGill ainsi que l’Université hébraïque de Jérusalem. Depuis sa création en 2002, le Projet de restitution des œuvres de la collection Max Stern, géré par l'Université Concordia, a permis de retrouver 16 tableaux ayant appartenu au marchand d'art. Un premier tableau a été récupéré en 2006, et un deuxième l'année suivante. À sa mort, Max Stern a légué l'essentiel de ses biens aux trois établissements bénéficiaires de sa Fondation.


Un tableau qui réapparaît

Le 2 mars 2017, une œuvre de Salvador Dalí sera mise en vente chez Bonhams, maison londonienne sur New Bond Street qui est en troisième position, après Sotheby's et Christie's. Le tableau qui représente la sœur du peintre, de quatre ans sa cadette, n'était vraiment connu jusqu'à nos jours que par une photo en noir et blanc de 1929. Il n'y a aucune erreur selon Nicolas Descharnes qui fait autorité dans le domaine dalinien. Le catalogue de Bonhams révèle que le peintre offrit le tableau à sa sœur, plus tard celle-ci le vendit 500 pesetas au pharmacien Joaquim Cusí Fortunet, ami du père de Dalí. Il le revendit dans les années 1950 à un collectionneur de Barcelone dont les descendants l'avaient conservé jusqu'à maintenant. L’œuvre est estimée entre 920.000 et 1.400.000€. Et selon le catalogue raisonné de la Fondation Gala-Salvador Dalí, c'était un tableau "d'une technique inconnue, de dimensions inconnues, sans signature ni date". En réalité, la signature était dissimulée et indique "Salvador Dalí 1925". L’œuvre faisait partie des 17 tableaux et cinq dessins figurant dans la toute première exposition personnelle du peintre, alors âgé de 21 ans, qui s'était tenue à la Galerie Dalmau de Barcelone du 14 au 27 novembre 1925. Avec grand succès d'ailleurs et l'on dit même que Picasso la visita. Le tableau de 74,2cm x 50cm représente Ana María, la sœur du peintre, assise de profil, face à une fenêtre. Il en a réalisé plusieurs portraits avec toujours la côte en fond. Sur "Portrait de profil" le paysage que l'on aperçoit est une partie de la péninsule de Es Sortell, à Cadaqués, "de loin le plus bel endroit au monde" comme aimait à le répéter Dalí. Le portrait est réalisé depuis le premier étage de la maison familiale des Dalí, sur la plage du Llané. Entre 1924 et 1926 Dalí peignit sa sœur treize fois.
India Phillips, directrice du département Impressionnisme et Art moderne de la maison Bonhams précise: "Ce qui rend ce tableau remarquable, c'est sa rareté - seule une poignée d'œuvres datant de cette période existe hors collections publiques". Ajoutant: "Dalí était un peintre circonspect dans les années 1920, choisissant ses sujets avec grande attention et travaillant de manière méticuleuse".

Vidéo archive: rencontre avec Dali dans son appartement









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