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TRISTAN ET ISOLDE AU TEATRO CARLO FELICE DE GENES


Par Christian Colombeau Rédigé le 02/05/2010 (dernière modification le 01/05/2010)

UN SPECTACLE PHARE DE LA SAISON GÉNOISE


Agréables surprises sur le plan vocal et scénique

© Teatro Carlo Felice
© Teatro Carlo Felice
Spectacle-phare de la saison génoise, la nouvelle production maison de "Tristan et Isolde" de Richard Wagner réserve d’agréables surprises sur le plan vocal avec en prime une approche séduisante de la mise en scène, confiée, sauf erreur de notre part, pour la première fois, au chef Gianluigi Gelmetti.
Ce chef-d’œuvre absolu du romantisme wagnérien s’accommode mal - sauf cas de génie - à une quelconque modernité dans sa présentation.

Sur la scène du Carlo Felice, Gianluigi Gelmetti respecte au mieux le livret, propose une dramaturgie forte en laissant simplement la place à la musique et au chant. Les personnages évoluent dans un unique décor imposant boisé, de fort bon aloi, car devenant au fil des trois actes, navire cercueil des sentiments, jardin secret ou caveau oppressant… pour un jeu animé de la passion amoureuse, mais hélas morbide car fatale.
Comme pour mieux faire ressortir l’intemporalité des lieux et l’épreuve des amants maudits, humains, tellement humains…
En faisant éclater cet immense poème de l’amour, de la mer et de la mort dans une imagerie très proche du populaire, le maestro démontre tout simplement, encore une fois, l’universalité du mythe de Tristan, son éternelle jeunesse, l’insoutenable dilution de la vie.

Les plus exigeants wagnérophiles auront été comblés par les extraordinaires prestations d’Elaine McKrill (Isolde) et Ian Storey (Tristan).
Hautaine, superbe de drapé tragique, la soprano, d’un instrument puissant et clair domine, sans l’ombre d’une fatigue, son imposant rôle. Excellente actrice, son geste juste ne fait qu’ajouter à l’évidence de son chant sublime.
A ses côtés, le ténor gallois modère et contrôle au mieux une générosité artistique rare, déchire superbement le voile orchestral (Doch stürbe nie seine Liebe !) et éclate forcément aux derniers tableaux au point de rentre inhumaine sa très longue agonie.
Protagoniste de qualité Jukka Rasilainen, impose grâce à un jeu scénique investi et une qualité vocale continue, un bienveillant Kurwenal.
Grandiose Roi Marke de Frode Olsen, maternelle Brangäne d’Hermine May. Ses appels au II resteront longtemps dans les mémoires.

Avec un sens superbe de la dynamique, grâce aussi à un Orchestre en grande forme, Gianluigi Gelmetti transfigure l’immense et vénéneux poème. Une architecture sonore grandiose, des teintes sombres, de fulgurantes tensions abruptes, un envol de l’âme constant. Saisissante conception. Jamais musique ne fut si belle.
Si maintenant Gênes devient une annexe de Bayreuth, "où allons-nous Marina ?"…









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