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Quand la photographie rend compte de la danse !


Par Rédigé le 03/01/2011 (dernière modification le 02/01/2011)

En marge de l’exposition sur la photographie et la danse qui se tient à la maison de la culture Douta Seck de Dakar, nous avons rencontré l’auteur avec qui nous sommes revenus sur le thème "Dansons. Dansez" et sur ses objectifs dans le cadre du troisième festival mondial des arts nègres (Fesman).


Extrait de l'exposition (C) Elhadji Babacar MBENGUE
Extrait de l'exposition (C) Elhadji Babacar MBENGUE
Elhadji Babacar Mbengue : Monsieur Vieux Sané, vous êtes l’auteur et le gérant de l’exposition sur la photographie et la danse, pouvez-vous revenir sur les objectifs de cette exposition?

Vieux Sané : C’est en fait une exposition sur la photographie et la danse, sur la photographie de danse. Mais quelle danse ? Il s’agit de danse contemporaine. C’est une sorte de balade dans les méandres de la danse contemporaine. L’expo est intitulée "Dansons, Dansez". Ce n’est pas une invite à la danse du corps mais plutôt à la danse de l’œil. Voilà, une façon justement de camper l’expo et ses objectifs.

Elhadji Babacar Mbengue : Pourquoi avoir choisi la danse réellement ?

Vieux Sané : La danse parce que c’est un sujet avantageux et à la fois attachant. Personnellement, je suis attiré par la danse depuis une quinzaine d’années. L’expo que vous voyez ici, ce n’est pas l’intégralité. C’est un extrait de celle qui était prévue au centre culturel Blaise Senghor. Pour des raisons de chantier non achevé, elle n’a pu se tenir dans les délais. Maintenant, ce que nous avons fait c’est présenter quelques images représentatives sur un panneau fait de natte toilée. Les photos sont présentées sous forme de mosaïque. Pour moi, cela représente bien l’exposition dans son ensemble.

Extrait de l'exposition (C) Elhadji Babacar MBENGUE
Extrait de l'exposition (C) Elhadji Babacar MBENGUE
Elhadji Babacar Mbengue : Quel lien pouvez-vous faire entre «la renaissance africaine», thème du festival et votre exposition ?

Vieux Sané : En préparant cette exposition, j’avais déjà pensé à cela. La plupart des photos que j’ai exposées ici renvoient à des pièces mises en scène par des Européens et Germaine Akogni qui fut collaborateur de Maurice Béjart. C’est aussi un hommage à ce dernier. Pour moi, l’art photographique, ce n’est pas le thème qui fait l’esthétique ou l’artistique. Pourquoi pas des danses de chez nous comme le "ndawrabin" dans un festival des arts nègres à la place de danses contemporaines. Je pense simplement, j’arrive à déconnecter celui qui danse de la danse. Moi, je vois le corps humain, les lumières impacter sur le corps humain, leurs mouvements. A partir de ces mouvements, j’essaie de les évaluer et de les traduire. Vous savez quand on parle danse, généralement, les gens pensent tout de suite mouvement. Moi c’est mon cas. Comme vous l’avez vu avec les photos, le mouvement est bien rendu mais aussi le travail de l’impact de l’éclairage. J’ai un angle de traitement qui a dominé dans ce travail.

Elhadji Babcar Mbengue : Votre approche découle-t-elle d’une certaine volonté de renaissance de la danse ?

Vieux Sané : Pour renaître, il faut cesser d’être. Nous, on a toujours été. Je ne comprends pas tellement le sens que nous donnons à la renaissance. Si cela signifie ce que je pense l’Afrique n’a jamais été morte.

Extrait de l'exposition (C) Elhadji Babacar MBENGUE
Extrait de l'exposition (C) Elhadji Babacar MBENGUE
Elhadji Babacar Mbengue : Pensez-vous que la photographie figure en bonne place dans la politique culturelle au Sénégal ?

Vieux Sané : On pourrait élargir la question en disant est-ce que la culture occupe la place qu’elle mérite ? La photographie est un petit compartiment de la culture. En effet, c’est un moyen de titiller les émotions. On ne peut pas déconnecter la culture de la photographie en général. Je pense que dans pas mal de pays africains, la culture n’occupe pas la place qu’elle devrait avoir. Et pourtant, ce sont des valeurs sûres aujourd’hui. Nous pouvons nous baser sur la culture pour développer énormément de choses si nous mettons nos intelligences ensemble, si nous essayons de rassembler tout cela pour le rendre cohérent. Je veux parler de politique culturelle.


Elhadji Babacar Mbengue : Qu’attendez-vous concrètement de ce troisième festival mondial des arts nègres ?

Vieux Sané : Ce que j’attends, j’espère que le Fesman va contribuer à cela, c’est le rayonnement du Sénégal. Quoiqu’on puisse dire le festival permet de parler du Sénégal dans les autres pays. Les attentes c’est quoi ? Qu’est ce que cela peut produire ? Nous nous attendons que les artistes africains, en général, puissent rayonner dans le monde, que les artistes africains puissent être considérés dans le monde.

Cette exposition qui se poursuivra au-delà du Fesman sera, sans doute, pour les professionnels de la photographie et de la danse l’occasion de réfléchir à une vision partagée de ce l’auteur lui-même a appelé "la danse de l’œil".
wave0085.mp3 photo_danse.mp3  (904.49 Ko)









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