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Masdar: une cité écologique au cœur d’un royaume polluant


Par Rédigé le 13/01/2014 (dernière modification le 10/01/2014)

Connus pour être peu portés sur l’écologie, les Émirats Arabes Unis semblent pourtant décidés à changer de cap. Tout le monde a à l’esprit les ravages des fonds marins occasionnés par la construction de La Palme de Dubai, sans compter les ressources en or noir dont disposent les ÉAU et qui sont estimées à 150 années d’extraction. Aux antipodes de cette image de pollution, le projet de ville 100% durable de Masdar à 30 km d’Abou Dhabi, s’érige en exemple planétaire de progrès écologique. Véritable défi technologique, cette première ville verte se veut aussi le futur épicentre des énergies renouvelables.


Photo (c) Jan Seifert
Photo (c) Jan Seifert
masdar.mp3 Masdar.mp3  (1.8 Mo)

Comme un mirage dans le désert, il aura fallu 5 années aux Émirats Arabes Unis pour sortir les premiers bâtiments de la nouvelle cité arabe nommée Masdar, bientôt symbole mondial du progrès technique dans le domaine des énergies renouvelables. Car en dépit de leurs réserves pétrolières, les Émirats Arabes Unis ont bien compris l’inexorabilité des technologies vertes et leur enjeu au niveau planétaire.

Masdar ne se veut pas seulement une ville construite avec les procédés écologiques les plus poussés actuellement, pouvant accueillir jusqu’à 50.000 habitants, presque 100.000 travailleurs et 1500 entreprises. Masdar se veut aussi le pendant de la Silicone vallée pour les matières grises dédiées aux énergies du futur. Au programme de construction: une université, créée en partenariat avec le Massachusetts Institute of Technology (MIT) dédiée aux programmes de recherche sur le développement durable, équipée de laboratoires, de bibliothèques, de commerces, de restaurants et de logements pour les étudiants.
La ville est dotée d’une tour à vent, technique héritée des Perses, pour ventiler l’air et climatiser les rues. Les balcons sont créés de sorte à protéger du soleil tout en laissant passer l’air. La largeur des ruelles a été pensée pour préserver l’ombre et abriter les passants. Même l’orientation des bâtiments a été savamment étudiée pour faire barrière aux vents du désert.

La ville est auto-énergétique. Des panneaux photovoltaïques ainsi que des éoliennes marines et terrestres fourniront l’énergie nécessaire aux futurs résidents et travailleurs. Une centrale solaire de 22 hectares complètera les besoins en énergie.
Ville écologique et futuriste, Masdar se construit petit à petit depuis l’acceptation en 2008 du projet exposé par le cabinet britannique d’architecture Foster & Partners. Son aboutissement est prévu pour 2020. Le développement durable doit être poussé à son maximum, l'objectif étant d’atteindre le niveau zéro carbone et zéro déchets. Transports urbains totalement novateurs, recyclage, réutilisation optimum des eaux usées, technologies de pointe… rien n’est trop beau pour cette cité de 6,5km² sortie tout droit du désert et qui défie les conditions climatiques. Mais à quel prix? Le projet est estimé à plusieurs milliards de dollars. Le Sultan Ahmed Al Jaber, directeur général du projet, avoue vouloir en faire un modèle planétaire en matière d’énergies renouvelable.

Outre la construction, la création de Masdar va s’avérer pourvoyeuse d’emplois dans de nombreux secteurs. Des ingénieurs du monde entier sont déjà sollicités.
Le chiffre avancé par l’International Renewable Energy Agency (IRENA, Agence pour les énergies renouvelables) serait d’environ 110.000 postes par an dans la région du Golf d’ici 2030. Le chiffre de 6 millions de créations de postes circule également.
Le plus étonnant réside dans le fait que cet effort technologique émane de pays dont la richesse repose sur l’énergie fossile la plus utilisée. Déterminés à regarder en avant, les Émirats Arabes Unis ne sont-ils pas en train de donner un bon coup de vieux aux Occidentaux, notamment aux Américains, cramponnés à l’or noir et au gaz de schiste, aux Français, qui ne veulent pas sortir du nucléaire car trop d’emplois en dépendent ou plus globalement aux Européens, qui veulent tendre vers les énergies renouvelables mais ne se donnent pas véritablement les moyens de changer les choses?










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