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Quand les politiques courtisent les marabouts!


Par Rédigé le 10/08/2011 (dernière modification le 09/08/2011)

Les enjeux électoraux de 2012 installent le Sénégal dans une campagne présidentielle prématurée, pourrait-on dire ! Les actes quotidiens posés par ceux qui aspirent à gouverner ce pays ou leurs thuriféraires ne nous démentent pas. Et pour preuve, le récent ballet du pouvoir et de l’opposition dans la ville sainte de Touba.


Poster du mouvement du 23 juin (C) Elhadji Babacar MBENGUE
Poster du mouvement du 23 juin (C) Elhadji Babacar MBENGUE
En emboîtant le pas au Président Wade pour rencontrer le Khalife général de la confrérie mouride, Serigne Maty Lèye Mbacké, les leaders du mouvement du 23 juin ont voulu, sans doute, l’éclairer davantage sur la situation politique du pays. Cette visite qui cache mal une allure de rectification démontre jusqu’où le pouvoir en place peut aller pour en découdre avec l’opposition. En témoigne, les propos de la CAP21, partis de la mouvance présidentielle, accusant le M23 d’être à la solde de lobbies maçonniques et homosexuels. Des déclarations osées et excessives sur des sujets très éloignés des préoccupations de survie des populations. Si la ville sainte de Touba a été le théâtre de cette dérive verbale, il reste entendu que cette cité religieuse sait garder ses distances avec une certaine façon de faire de la politique. L’on se souvient de la fatwa du khalife y interdisant toute manifestation politique. Qui plus est, les fidèles musulmans sont de plus en plus outrés par le sombre dessein des politiques d’instrumentaliser leurs guides religieux à des fins électoralistes. Ce qui, d’ailleurs, laisse penser que les politiques devraient repenser leur action pour être en cohérence avec les valeurs religieuses et culturelles du pays. La proximité des pouvoirs temporel et spirituel au Sénégal n’est plus à redire. L’histoire politique en garde un beau souvenir. Juste pour cela ! Car, de nos jours, l’enjeu est ailleurs. Et cela, les Sénégalais l’ont démontré en 2000 en réalisant une alternance douce et exemplaire. Si hier les bénédictions ou ndigueul (appel à voter) d’un marabout pouvaient peser sur la balance électorale, ce n’est plus le cas maintenant. Aujourd’hui, l’urgence est de mobiliser l’électorat sénégalais, un acteur devenu majeur et insaisissable. Passée de mode, l’allégeance religieuse. Les cités religieuses ont mieux à faire que de suivre des pouvoirs éphémères, de surcroît, d’individus qui ne leur parlent que d’eux-mêmes. Le temps est donc arrivé pour les acteurs politiques de rompre le cycle infernal de l'affairisme politique. Sinon, ce sera aux cités religieuses de revoir la nature de leur relation avec ces derniers. Ceci se pose en urgence au moment où des acteurs nouveaux émergent sur la scène politique. Une pluralité de postures qui ne reconnaissent au dessus d’elles que l’autorité de la loi, de l’éthique et de la responsabilité.
En tout état de cause, l’incursion du politique dans le religieux doit faire être analysée par les familles religieuses en ses implications les plus profondes et immédiates.
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