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PRÉSIDENCE FRANÇAISE DE L'UNION EUROPÉENNE - Conférence internationale 'Evènement Arctique'


Par Eva Esztergar Rédigé le 10/11/2008 (dernière modification le 10/11/2008)

"L’ARCTIQUE : un observatoire pour relever les défis des changements environnementaux", conférence ministérielle co-organisée par la Présidence française du Conseil de l’Union européenne et la Principauté de Monaco a eu lieu les 9 et 10 novembre 2008 au Sea Club du Méridien Beach Plaza à Monaco, avec la participation de Jean-Louis Borloo et de nombreuses personnalités du monde politique et scientifique internationale.


L’Arctique : un observatoire pour relever les défis des changements environnementaux

La conférence de presse ce midi - Photo (c) CAP 3D
La conférence de presse ce midi - Photo (c) CAP 3D
L’Arctique est une zone-clé au sein du système climatique planétaire et un acteur essentiel de l'équilibre physique, chimique et biologique de la planète. Son environnement est particulièrement vulnérable aux conséquences globales des activités humaines. C’est également un champ privilégié pour l’observation de l’évolution et des effets des changements environnementaux.Dans le cadre de la Présidence française de l’Union européenne, Jean-Louis BORLOO, ministre d’État, ministre de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de l’Aménagement du territoire, a souhaité donner un signal fort à la poursuite des efforts de recherche scientifique en Arctique.

Fortement engagée avec ses partenaires européens dans la lutte contre le changement climatique, la France souhaite contribuer à la mobilisation internationale sur le sujet, aux côtés des pays du Conseil Arctique et des États menant des activités de recherche scientifiques dans les hautes latitudes.
La Principauté de Monaco souhaite également ré-affirmer l’intérêt de longue date qu’elle témoigne pour les régions polaires dans la continuité de la décision du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) sur le développement durable de la région Arctique de février 2008, qu’elle a initiée.
La Conférence internationale associe, aux côtés des responsables politiques, des experts issus de la communauté scientifique internationale et des personnalités engagées sur le sujet. Alors que l’Année Polaire Internationale va achever ses travaux, il s’agit pour les ministres de faire le bilan, avec les scientifiques et les experts, des travaux engagés dans le cadre des importants programmes de recherche dans cette zone et de souligner l’importance de l’intensification de la recherche scientifique et des échanges interdisciplinaires. De nombreuses stations d’observation font un travail considérable dans toutes les disciplines scientifiques, mais cette somme de connaissances reste insuffisamment prise en compte.

Suite à cette conférence, la région arctique doit faire l'objet d'une communication de la Commission européenne à la fin de l'année 2008.

Discours de SAS le Prince Albert II

Monsieur le Ministre d’Etat en charge de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement Durable et de l’Aménagement du Territoire,

Madame et Messieurs les Ministres,

Mesdames les Secrétaires d’Etat,

Messieurs les Ambassadeurs,

Mesdames et Messieurs,

Chers amis,

L’Arctique, nous le savons tous ici, est un enjeu déterminant pour notre avenir : c’est pourquoi je suis heureux qu’il occupe aujourd’hui l’agenda européen, signe d’une prise de conscience nécessaire et d’un investissement fort de l’Union en plein cœur de l’Année Polaire Internationale.

Je voudrais remercier Monsieur Jean-Louis Borloo, dont je connais l’engagement personnel pour l’Arctique, et qui est à l’origine de cette réunion.
L’Arctique est un sujet majeur, je le disais à l’instant. Mais c’est souvent un sujet lointain pour la plupart de nos contemporains.
Ceux qui y sont allés ont pu y mesurer de leurs propres yeux les ravages du réchauffement climatique. Leurs témoignages demeurent pour beaucoup des vérités abstraites, sans autre enjeu apparent que la survie des ours blancs ou la protection des baleines…

L’agenda international regorge hélas de drames plus urgents, de crises aux effets plus immédiats. La tragédie de l’Arctique reste condamnée au silence des déserts blancs. Elle demeure pour beaucoup une préoccupation de luxe pour défenseurs de la nature, au mieux un souci pointilleux pour esprits alarmistes.

Face à ces réflexes inévitables, je crois que notre devoir, et l’un des objectifs de la réunion d’aujourd’hui, est de faire prendre conscience à tous de l’importance directement humaine des enjeux de l’Arctique.


Notre responsabilité est de faire comprendre à chacun que les problèmes de l’Arctique ne concernent pas seulement les ours blancs et les mammifères marins, mais qu’ils touchent l’humanité.

L’humanité de l’Arctique, ce sont d’abord les peuples autochtones, ces peuples que nous avons trop longtemps ignorés.

Victimes d’un environnement dégradé, de conditions de vie plus que précaires et de problèmes sanitaires graves, ces peuples dont le cadre de vie et l’organisation sociale ont été bouleversés par notre faute ne doivent pas être passés par pertes et profits.

Notre exigence à tous doit être de prêter attention à leurs appels. Nous devons les intégrer davantage à la prise de décision, reconnaître leurs aspirations et leurs droits.

Parlant des enjeux humains liés à l’Arctique, je veux aussi évoquer les scientifiques, pour lesquels la préservation de ces régions est une source majeure d’information, un sujet inépuisable de recherche. Grâce à leurs travaux, c’est à la fois la connaissance de notre passé et la prévision de notre avenir qui se trouvent enfouies dans les glaces arctiques.


C’est pourquoi, en Arctique plus qu’ailleurs, nous devons prêter attention aux messages d’alerte que nous adresse la communauté scientifique. Et nous devons veiller à respecter, avec l’éclairage des scientifiques, un nécessaire principe de précaution.

Car les menaces qui pèsent sur l’Arctique sont graves. Elles ne concernent plus seulement la dégradation du biotope, la fonte des glaces par l’effet de lointaines pollutions. Il s’agit des conséquences possibles d’enjeux stratégiques très clairs.

Enjeux économiques, bien sûr, éveillés par des estimations scientifiques qui situent en Arctique un cinquième des ressources énergétiques non découvertes mais techniquement exploitables de la planète.

On parle de milliards de barils de pétrole et de gaz naturel liquéfié, de gisements d'or, de diamants, de fer ou d'étain. On évoque la perspective de nouvelles routes maritimes ouvertes par la fonte des glaces…
Ces perspectives économiques se doublent comme souvent d’activités militaires.
Face à ces risques potentiels, nous devons agir. L’importance des ressources en jeu ne fera que dégrader la situation dans les années qui viennent. C’est pourquoi une solution internationale pérenne, doit être trouvée au plus tôt, prenant en compte l’intérêt de tous.
Tous, c’est non seulement les cinq Etats directement présents sur place, mais l’ensemble de la communauté internationale, car, je le répète, l’avenir de l’Arctique est un enjeu pour l’humanité tout entière.
Tous, c’est aussi les peuples autochtones, dont le cadre de vie doit demeurer pour nous non seulement un témoin de l’évolution concrète de la situation sur place, mais davantage encore un impératif moral.
Pour cela, il est indispensable que nous agissions concrètement dans le seul cadre approprié à un tel enjeu : celui des Nations Unies.
Nous savons que l'Arctique, au contraire de l'Antarctique, n'est pas protégé par un traité international. C’est donc la convention des Nations unies sur le droit de la mer de 1982 qui doit servir de base aux travaux internationaux. C’est d’ailleurs sur cette base que, en mai dernier, les cinq pays côtiers, réunis au Groenland, se sont "engagés à prendre des mesures (...) pour assurer la protection et la préservation du fragile environnement marin de l'océan Arctique".
Et je me réjouis de pouvoir compter, dans ce combat, sur la détermination du Président élu des Etats-Unis d’Amérique, Barack Obama.

Le Président Obama a pris des engagements résolus en faveur d’une gestion multilatérale des problèmes de la planète. Il a affirmé sa conscience très forte des enjeux environnementaux, aussi bien au niveau national qu’international. Il incarne désormais pour nous tous, sur ces sujets, un grand espoir.

A l’heure où les Etats-Unis ouvrent une nouvelle page de leur histoire, je veux saluer le courage et la détermination de Barack Obama, dont la campagne présidentielle a fait souffler sur les Etats-Unis et sur le monde un grand vent d’optimisme.

Cet optimisme, inscrit dans la tradition de l’Amérique généreuse et ouverte que nous aimons, nous sera très utile face aux défis de l’Arctique comme face à l’ensemble des enjeux liés à la protection de notre planète.

Mesdames et Messieurs, Chers amis, Il y a deux ans, j’ai eu la chance de conduire une expédition en Arctique. Marchant sur les traces de mon trisaïeul, qui s’y était rendu il y a plus de cent ans, j’ai fait ce voyage pour porter témoignage des dangers qui nous menacent.

J’en suis revenu avec la certitude que notre devoir est de replacer les hommes au cœur de ces enjeux, de convaincre les opinions du monde entier que leur avenir se joue dans le destin de ces étendues blanches et des peuples qui les parcourent.

C’est en ce sens que j’entreprendrai au mois de janvier un voyage en Antarctique.

L’avenir des pôles n’est pas un sujet lointain. Voilà ce que nous devons marteler pour que chacun comprenne l’importance de ce qui s’y joue. Pour que l’Arctique ne devienne pas la mauvaise conscience de notre planète, victime sacrifiée de notre inconséquence…
Notre rencontre contribue utilement à cet objectif. Je remercie la Présidence française de l’Union européenne d’en avoir pris l’initiative et je vous remercie tous d’œuvrer à son succès.

Extrait de la conférence de presse en vidéo

D'autres photos dans la galerie photo du Podcast Journal

Écoutez Jean-Louis Borloo en mp3



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