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TRIBUNE: Le rebelle modéré ou le terroriste clément

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Par Dr. Omar Chaalal Rédigé le 19/10/2014 (dernière modification le 18/10/2014)

Je commence ce débat par la belle phrase d’Hervé Gourdel: "Pourquoi chercher ailleurs alors que l’ailleurs des autres, c’est ici même". Cette phrase donne une idée de la personnalité de cet homme. Dommage! C’est ailleurs qu’il s’est éteint.


Son assassinat est une énigme qui a plusieurs interprétations. Un citoyen de Tizi Ouzou exprime sa tristesse: "Je suis meurtri par l’exécution d’un ressortissant français alors que nous sommes une terre d’accueil où les gens sont ouverts et tolérants. Cet acte barbare nous replonge dans l’horreur des années quatre-vingt-dix". En France, les Verts ont rendu hommage à cet homme dans le respect et la dignité: "Gardons-nous des réactions guidées par la haine ou par la peur, que les terroristes recherchent à travers leurs actes cruels. La France, l’Europe et la communauté internationale doivent tout mettre en œuvre pour neutraliser ces groupes et retrouver une stabilité durable au Moyen-Orient et en Afrique".

Par contre, certaines personnalités politiques ont utilisé l’assassinat d’Hervé Gourdel pour faire surface dans une eau troublée de sang et retourner dans le décor politique macabre. Les opportunistes de la politique de guerre ont saisi cette occasion barbare pour renaitre dans le sang d’un innocent nommé Hervé Gourdel.

L’assassinat d’Hervé Gourdel nous donne une image sombre de ce qui se déroule dans le monde et au Moyen-Orient en particulier. Les choses au Moyen-Orient sont très compliquées. Elles sont gouvernées par l’unique règle des renseignements: "Ceux qui savent ne parlent pas et ceux qui parlent ne savent pas".

David McCandless est l’auteur du site "Information is beautiful". Voici comment il voit le Moyen-Orient: "Pas facile d’y voir clair au Moyen-Orient. A moins d’être un spécialiste de la région, il est complexe de saisir les relations entre les États, les différentes organisations et groupes djihadistes, ainsi que les affiliations liées à la confession religieuse, chiite ou sunnite". Dans le même sens, Kaïd Ahmed disait presque la même chose dans un discours à la place des Martyrs devant une foule d’Algériens après sa visite au Moyen-Orient, quelques mois après la guerre des six jours en 1967: "Après ma tournée au Moyen-Orient, j’ai constaté que tout le monde driblait comme Lalmas, la vedette du CRB. Je n’ai rien compris. J’ai constaté que les gens de là-bas ne voient pas les choses comme nous les voyons ici. Chacun a sa manière de définir l’ennemi. Nous avons perdu trop de temps en essayant de concevoir la vérité chez eux".

Pour mieux comprendre ce qui se passe au Moyen-Orient, je commence mon analyse avec les paroles de Dominique de Villepin: "La coalition formée par Obama, s’engageant vers une troisième guerre d’Irak, est une décision absurde et dangereuse. On se précipite sous le coup de l’émotion et sous la pression de la politique intérieure. On voit la situation politique de la France et on peut s’inquiéter de voir un président s’engager dans cette affaire avec la crise intérieure. Il serait temps que les pays occidentaux tirent les leçons de l’expérience. Depuis l’Afghanistan, nous avons multiplié les interventions militaires, pour quel résultat? Il y avait en 2001 un foyer de terrorisme central. Aujourd’hui nous une quinzaine. L’État islamique, ISIS, c’est l’enfant monstrueux de l’inconstance et de l’arrogance de la politique occidentale…"

Pour vérifier la sincérité dans les paroles de Dominique de Villepin, je me réfère aux paroles du général Wesley Clark. L’ex-commandeur suprême de l’OTAN, le général Wesley Clark, a bien dit en 2007, lors d’une interview télévisée, que la décision de faire la guerre à la Syrie a été prise par le président George W. Bush et ses faucons deux semaines après les attentats de New York et Washington. Le plan de guerre a été débattu lors de la réunion à Camp David, le 15 septembre 2001. Dans ce même lieu on a parlé d’intervenir militairement simultanément en Libye et en Syrie pour montrer l’aptitude d’action et la force militaire états-unienne.

Dix ans après les attentats de New York et Washington une autre réunion s’est tenue au Caire en février 2011. La réunion était présidée par John McCain. Bernard-Henry Lévy était parmi les délégués français présents dans ce rassemblement. La réunion a donné le signal des opérations secrètes pour commencer les manifestations du Printemps arabe à la fois en Libye et en Syrie (le 15 février à Benghazi et le 17 à Damas). Dans cette réunion, des personnalités libyennes comme Mahmoud Jibril (alors numéro 2 du gouvernement de la Jamahiriya) et des personnalités syriennes comme Malik al-Abdeh et Ammar Qurabi se tenaient autour d’une table avec John McCain, Joe Lieberman et Bernard-Henry Lévy. Ce dernier n’a jamais caché ses intentions expliquant que "le Printemps arabe est bon pour Israël".

Les artisans du Printemps arabe ont décidé de réorganiser le monde arabe. Tous les indices démontrent que la réunion du Caire a lancé le mouvement en Libye et en Syrie. C’est dans ce rassemblement noir que l’extrait de naissance de l’enfant monstrueux ISIS est enregistré.

Chez nos frères égyptiens, ISIS est une reine mythique et une déesse en même temps. Cette déesse est funéraire, rusée, magicienne et épouse exemplaire. Elle revivifie Osiris, son bien aimé, après son assassinat. En Égypte, les frères musulmans pensent que des lettres d’ISIS forment dans une combinaison bizarre le mot SISSI. Même produit sous un nom lui ressemblant. Ils croient qu’ISIS a entouré le corps de son époux assassiné par de bandes pour en faire une momie. Tout le monde témoigne que Morsi a ramené Sissi. Comme ISIS, Sissi veut faire de Morsi une momie politique pour la revivifier au moment opportun. Et le "momiage" politique est connu en Égypte.

Pour les États-uniens, le nom du monstre ISIS est fabriqué de toute pièce en groupant la première lettre des mots composant la suite des mots "Islamic State of Iraq and al-Sham". Le produit ISIS est une marque américaine. Hillary Clinton confirme que l’État Islamique de l’Irak et du Levant DAECH ou ISIS a été créé par l’administration états-unienne! Elle veut dire "Une propriété du gouvernement américain". Les djihadistes de l’État Islamique sont équipés d’armes militaires états-uniennes. Ils utilisent des armes militaires destinées aux rebelles modérés en Syrie. L’expression "rebelle modéré" est vague. Elle est synonyme de l’expression "terroriste clément"! Clément est un prénom français. Il n’a rien avoir avec la clémence de Dieu. Il est mentionné dans les paroles de la chanson de Michel Fugain: "Un certain Clément Jean-Baptiste. Qui habitait rue Saint-Vincent. Voulant écrire un compliment. Trempa sa plume dans le sang. Qu’elles étaient rouges les cerises. Que nous chantait Monsieur Clément."*

Comme monsieur Clément, les États-uniens ont toujours qualifié l’Émirat islamique ISIS de "combattants de la liberté" en Syrie avant d’inventer la résistance modérée. Le même scenario se répète. Ils ont inventé al-Qaida en Afghanistan. Une fois sa mission terminée, ils l’ont remplacé par ISIS. Les groupes terroristes sont comme les produits consommables. Ils changent d’emballage pour être mieux vendus. Chez nous, ISIS a remplacé OMO. Même produit dans un emballage diffèrent et sous un autre nom. Quel que soit leur usage, les terroristes procèdent aux mêmes abus: viols, tortures, décapitations, crucifixions.

Pour les Algériens de la rue ISIS est un nettoyant. Ce détergent est souvent utilisé pour laver le linge sale des politiciens qui mènent le monde vers le désordre et le chaos. Chacun de nous a lu la publicité: ISIS lave avec la force des vagues. Après l’assassinat du guide de haute montagne Hervé Gourdel, nous remarquons qu’ISIS ne lave plus avec la force des vagues. Il utilise le couteau et les balles comme monsieur Clément. L’acte de Clément est barbare, monstrueux, lâche, ignoble et inhumain. Tous les Algériens le condamnent.

L’histoire de monsieur Clément n’est pas une imagination. Je rappelle aux Algériens, qu’en mai 2013, le sénateur John McCain se rendait illégalement près d’Idleb en Syrie, via la Turquie, pour y rencontrer des leaders de l’"opposition armée". Son voyage n’était rendu public qu’à son retour à Washington. Le sénateur McCain a rencontré le proclamé Khalifa, Abou Bakr Al Baghdadi. Le hasard a voulu que les ravisseurs d’Hervé Gourdel aient cité l’ami de McCain, après leur acte criminel.

En conclusion: la stabilité chez nous crée un grand malaise au pays des marchands de stupéfiants où vit monsieur Clément. Soyons vigilants! Nos soi-disant amis veulent nous draguer vers le chaos. Nous devons serrer nos rangs et s’aligner derrière notre armée. Fini les querelles politiques internes. Unissons-nous pour relever les défis de ce siècle. Les actes terroristes et l’assassinat d’Hervé Gourdel sont les empreintes des malfaiteurs qui prennent monsieur Clément pour un clément.

* Jean Baptiste Clément (1836-1903), chansonnier communard, auteur du "Temps des cerises", "La semaine sanglante" qui dénonce la violente répression contre les communards, et de … "Dansons la capucine"










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