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"Je suis le fils de Beethoven"


Par Rédigé le 16/12/2020 (dernière modification le 16/12/2020)

Il ne s’agit nullement d’une révélation fracassante au moment où l’on célèbre le 250e anniversaire de la naissance du génial compositeur, 15 ou 16 décembre 1770, mais du titre du dernier livre de Stéphane Malandrin paru au Seuil en août dernier.


Ce mois de décembre clôt une année consacrée aux commémorations virtuelles liées aux 250 ans du grand musicien (c) portrait de Joseph Karl Stieler de 1820
Ce mois de décembre clôt une année consacrée aux commémorations virtuelles liées aux 250 ans du grand musicien (c) portrait de Joseph Karl Stieler de 1820
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Un vieil homme reclus dans sa bibliothèque dévoile le secret de sa naissance, il s’appelle Italo Zadouroff et descend d'un soldat de Pierre le Grand, Dimitri Zadouroff qui fuyant la police du tsar, s'arrête en Hongrie. Il rencontre Zsuzsika, fonde une famille et sera le père de Rosza. Italo Zadouroff raconte que Ludwig van Beethoven, dont on croyait qu'il était mort sans descendance, avait été l'amant passionné de sa mère Rosza, une domestique au service du comte Franz von Brunswick au château de Martonvásár, à une quarantaine de km au sud-ouest de Budapest. Un enfant naît en 1807, les Brunswick s'en occuperont. Ce dernier sera moins talentueux que son père, cependant il devint un bon pianiste de concert surnommé le petit Mozart magyar.

La réalité a beaucoup de points communs avec cette histoire pleine de fantaisie et de rebondissements. Le 2 novembre 1792, le jeune Beethoven quitte la paisible cité rhénane de Bonn qui l'a vu naître pour Vienne, capitale incontestable de la musique. Il y rencontre le compositeur hongrois Miklós Zmeskall qu’on lui a recommandé. Celui-ci natif de Dolný Kubín dans l'actuelle Slovaquie est son aîné de onze ans. Zmeskall lui fait connaître des membres de l'aristocratie et Beethoven lui dédicacera un quatuor op 95. En 1799, la comtesse Brunswick confie à Beethoven l’éducation musicale de ses deux filles aînées, il leur donnera des cours de piano. Thérèse et Joséphine qui avaient alors respectivement 24 et 20 ans. On imagine aisément les relations qui se tissent entre Beethoven et les deux sœurs. Il est d’abord très proche de Thérèse, puis de Joséphine dite „Pepi”, veuve à 25 ans en 1804, qui échange avec lui une tendre correspondance. Elle se remariera en 1810, une union malheureuse, Beethoven est son confident et peut-être plus...

Franz, leur frère, excellent musicien fut l’ami du compositeur qui lui dédia l'Appassionata, sonate pour piano no 23 en fa mineur, op. 57, composée entre 1804 et 1805. Beethoven séjourna à plusieurs reprises au château des Brunswick à Martonvásár. Ce souvenir est actuellement célébré par des manifestations musicales chaque été. 

Beethoven fut un grand amoureux, évidemment ce n'est pas tout à fait le célèbre catalogue de Leporello dans le don Giovanni de Mozart auquel on a affaire, mais la liste est longue de ces femmes qui entretinrent avec lui de tendres relations, surtout épistolaires, élèves, cantatrices, Italiennes, aristocrates. Même si l'homme était plutôt du genre bougon et bientôt atteint de surdité. Nous nous contenterons de la Hongrie...

A partir de 1803 Beethoven est très proche de Mara von Erdody, d’une famille de la noblesse de Transylvanie, excellente pianiste et une de ses plus ferventes admiratrices. Elle a 25 ans et n’est pas en bons termes avec son mari… Elle participe activement à la recherche de riches mécènes pour Beethoven et surtout elle le retint à Vienne en 1810 quand il voulut prendre un poste en Whestphalie. Il lui dédiera les trios op.70 et les sonates pour violoncelle op.102. En 1815, elle quitte Vienne pour s'installer définitivement à Munich en 1824. Elle reste en correspondance avec le compositeur jusqu'à la mort de ce dernier le 26 mars 1827. Et lui survivra dix ans.

On ne saurait passer sous silence Almerie -Françoise-Ursule, comtesse Esterházy de Galantha. Pianiste talentueuse, elle serait "l’immortelle inconnue" de Ludwig van Beethoven, sa muse, elle dont il fut follement amoureux et qu’on appelait sa "maîtresse immortelle". A la mort du compositeur on trouva dans un tiroir secret de son bureau trois lettres d'amour et un portrait en miniature.
Cette femme était née en France, en 1789, et son père était un général proche de Louis XVI. La famille s’installe à Vienne… ils étaient voisins du frère cadet de Beethoven. Puis Almerie doit épouser le comte Murray de quinze ans son aîné le 8 septembre 1815  et rompt tout contact avec le compositeur. Il n'acceptera jamais cette rupture. "Je peux soit vivre avec toi, soit ne pas vivre du tout", lui avait—il écrit un jour.

Beethoven et la Hongrie

Le 10 février 1812, le théâtre allemand de Pest était inauguré après quatre ans de travaux. August von Kotzebue auteur alors réputé, le plus joué d'ailleurs en Hongrie, fut chargé d'écrire deux pièces tirées de l'histoire hongroise. Il faut préciser qu’un premier théâtre allemand avait déjà été ouvert à Pest en 1774 et en 1790 se constitue la première troupe de langue hongroise, le premier théâtre national hongrois ne sera fondé qu'en 1837. Cette soirée du 10 février 1812 s'ouvrit donc avec Le Roi Etienne, König Stephan, qui racontait la vie d'Etienne Ier, fondateur de la Hongrie en l’an 1000, couronné par le pape Sylvestre II le jour de Noël. Elle s'acheva avec Les Ruines d'Athènes, Die Ruinen von Athen. On avait demandé à Beethoven, le plus illustre des musiciens du temps, d'écrire les musiques de scène. Il était alors en cure à Teplitz, en Bohème. Il les composa entre le 20 août et le 13 septembre 1811. Ce sont de petites pièces, des sortes de Singspiels, des opéras où la musique est mêlée de textes parlés, comme on en trouve dans son Fidelio ou Die Zauberflöte de Mozart. Il est bien certain que les neuf parties de la musique de scène du Roi Etienne chantaient plus les louanges de l’empereur d'Autriche François Ier que celles de ce lointain héros hongrois. Seule l'ouverture fut publiée du vivant de Beethoven, en 1826 par Steiner à Vienne, elle seule a survécu et se joue encore, mais rarement….

Les Ruines d'Athènes se composaient de huit parties. Outre l'ouverture, la pièce la plus célèbre de cette musique de scène est la 4e Marcia alla turca. Elle reprend un thème, très inspiré du troisième mouvement Alla Turca de la Sonate K. 331 de Mozart. L'éditeur Steiner publia également l'ouverture seule en 1823, on la joue beaucoup plus que la précédente.

Beethoven appelait ces deux oeuvres "mes petits opéras", il était parfaitement conscient que ce n'étaient que des pièces de circonstance mais le succès obtenu l’incita à demander à Lotzebue un nouveau livret pour l’année suivante, lequel ne vit jamais le jour. Enthousiasmé par la guerre d’indépendance de la Grèce, il s'adressa à plusieurs dramaturges de son temps pour
reprendre le texte des Ruines d'Athènes alors qu'il retravaillerait la partition, cela non plus n’aboutit pas.

En 1807, Bethoven réside à à Eisenstadt chez le prince  Nicolas II Esterházy et compose la Messe en ut majeur, op. 86, qui lui est dédiée. Elle ne fut publiée qu'en 1812 chez Breitkopf & Härtel à Leipzig. Cette messe avait été commandée début 1807 par le prince pour la fête de son épouse Maria Josepha Hermengilde et fut créée le 13 septembre de cette même année. Elle n’eut pas l’heur de plaire et donna même lieu à une brouille entre les deux hommes. Par la suite, l'œuvre fut dédiée au Prince Kinský. Beethoven ne serait allé qu’une seule fois à Buda, pour un récital de piano au théâtre du château. C’était le 7 mai 1800 à l’occasion du récent mariage du Palatin Joseph avec grande duchesse de Russie Alexandra Pavlovna et de leur installation au Château de Buda. Au programme de ce récital qui avait attiré de nombreux admirateurs, figurait une sonate pour piano et cor en fa majeur op. 17. Elle avait été composée en quelques heures en avril 1800 lors d’un passage à Vienne du célèbre corniste Giovanni Punto, et jouée précédemment dans cette même ville.



 








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