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ACTUS DE HONGRIE


Par Colette Dehalle Rédigé le 22/03/2009 (dernière modification le 22/03/2009)

Tour d'horizon de quelques événements en Hongrie


Comtesse de Castiglione
Comtesse de Castiglione
Un scénario déjà vu
Mais peut-être pourrions-nous le revoir un jour sur les écrans... L'histoire se passe ces jours-ci à Budapest. Un fourgon blindé transportant pour une vingtaine de milliers d'euros circule dans une rue de la capitale hongroise quand soudain il est heurté, assez violemment sans doute, par un véhicule dans lequel se trouvaient des détenus que l'on transférait probablement.

Le choc a quand même dû être assez rude puisqu'un incendie s'est déclaré et qu'il a nécessité l'intervention des pompiers. Quand ceux-ci eurent éteint le feu, on s'aperçut que la somme transportée s'était volatilisée ou peut-être était-elle tout simplement partie en fumée... Certains ont quand même trouvé cette disparition suspecte. Les passagers du véhicule ont été interrogés dans un commissariat mais prétendirent n'avoir aucun lien avec cet accident. Cependant, la banque à laquelle appartenaient les fonds n'en est absolument pas convaincue, elle s'avoue troublée par cette coïncidence et souhaite l'ouverture d'une enquête. Et un de ses représentants de déclarer "De tous les véhicules qui auraient pu entrer en collision avec ce fourgon, il a fallu que ce soit celui qui transportait des braqueurs de banque". Effectivement c'est quelque peu étrange. Il se trouvera même de mauvais esprits pour prétendre qu'ainsi sont vengés les clients floués par les établissements bancaires !

Double reconnaissance
L'écrivain suisse d'origine hongroise Agota Kristof est particulièrement à l'honneur en ce moment. L'Institut neuchâtelois lui a remis le Prix 2009 et «Quarto», la Revue des archives littéraires suisses lui a consacré son numéro 27 de décembre dernier.
Née le 31 octobre 1935 à Csikvand dans le département hongrois de Györ-Moson-Sopron, Agota Kristof a fui son pays en 1956 avec son mari et sa fille de quatre mois pour se réfugier en Suisse. Elle s'installe d'abord à Zurich puis se fixe définitivement à Neuchâtel où elle occupe dans la vieille ville un modeste appartement qu'elle ne quitte pratiquement plus en raison de son état de santé. Ce sont d'ailleurs deux de ses trois enfants qui sont venus chercher le prix destiné à leur mère à l'Aula de la Faculté des lettres de l'Université de Neuchâtel, une cérémonie comportant des lectures de textes, des intermèdes musicaux et la projection d'un film à eu lieu à cette occasion.
Agota Kristof a commencé à écrire en français au début des années 1970, d'abord des pièces de théâtre puis des récits et des poèmes. En 1986, «Le Grand Cahier» paru aux Editions du Seuil lui a conféré une célébrité mondiale. Son oeuvre, assez noire, inspirée par l'exil a été publiée en 37 langues et a reçu de nombreux prix littéraires.
Pour Thierry Béguin, président de l'Institut neuchâtelois, qui met en valeur le patrimoine scientifique et artistique du canton de Neuchâtel, la ville est fière de cette citoyenne dont les écrits font maintenant partie des classiques de la littérature du XXe siècle. Marie-Thérèse Lathion, responsable du fonds de l'écrivain a précisé qu'Agota Kristof avait déposé en 2003 ses archives à la Bibliothèque nationale à Berne.

Les aléas d'un prix

Le Hongrois Imre Kertész prix Nobel de littérature 2004 et Ingrid Betancourt que des raisons autres que littéraires ont rendue célèbre, risquent de ne pas recevoir le prix Grinzane Cavour pour lequel ils avaient été retenus. En effet, son créateur Giuliano Soria, linguiste réputé, est en prison depuis le 12 mars, jour où il fut arrêté à Turin dans le cabinet de son avocat.
Le Prix Grinzane Cavour fondé en 1982 avait pour but de rapprocher les jeunes de la lecture. Son siège se trouve au château de Grinzane Cavour, qui fut au XIXe siècle la demeure de l'artisan de l'unité italienne, Camillo Benso comte di Cavour. Cette commune de la povince de Cuneo dans le Piémont, s'appelait tout simplement Grinzane à l'origine. Ayant démissionné de l'armée en 1831, le jeune Cavour se consacra à la gestion du domaine paternel de Grinzane et fut élu maire de cette commune qui lui en a été reconnaissante.
Le prix est décerné par un double jury, critiques et étudiants. Ont notamment été déjà récompensés, Julien Green, Günter Grass, Czeslaw Milosz, Carlos Fuentes, Bohumil Hrabal, Oe Kenzaburo, Yves Bonnefoy, Jean Starobinski, Vidiadhaur S. Naipaul, Manuel Vázquez Montalbán et Doris Lessing. En outre, iI avait attiré l'attention sur Wole Soyinka, Nadine Gordimer, José Saramago et Günter Grass bien avant que le Prix Nobel ne leur fût décerné.
Au fil des ans, le prix est devenu une fondation culturelle au service de la littérature et des jeunes et ne se limite pas à féliciter des auteurs mais organise aussi rencontres, tables rondes ou congrès internationaux. Par exemple, le 13 décembre 1999, à l'occasion du centenaire de la mort de la comtesse de Castiglione, cousine de Cavour, qui avait tant contribué à rapprocher Napoléon III de la cause italienne... le Prix Grinzane Cavour a organisé un congrès à Paris et s'est même chargé de la restauration de la tombe de la Castiglione au Père-Lachaise.
En mars 2001, l'Unesco a signé avec le Prix Grinzane Cavour une convention lui octroyant le titre de "structure d'excellence du panorama culturel international".
Comment au vu de telles activités et de cette reconnaissance élogieuse a-t-on pu incarcérer Giuliano Soria? Celui-ci aurait traité son domestique de "sale nègre" et ce dernier l'a dénoncé en septembre dernier pour "maltraitance et abus sexuels". Et last but not least, l'enquête a révélé aussi que Soria et son entourage n'aimaient pas que les belles lettres... Les policiers ont découvert un détournement à des fins personnelles d'environ un million d'euros provenant des subventions de la région du Piémont et de l'Union européenne. Soria a dû démissionner et nommer un comité de sages, composé entre autres de l'écrivain Tahar Ben Jelloun et de la cinéaste Cristina Comencini, pour s'occuper du Grinzane Cavour. Mais ils y ont renoncé le 12 mars se désolidarisant de Soria qui a un système de défense assez surprenant. Au sujet des propos racistes, il répond que c'était un jeu avec son domestique. Quant au détournement de fonds publics, il déclare qu'il s'agit d'erreurs comptables... Reste à savoir si ces arguments seront de nature à convaincre les juges.

Les déboires de L'Oréal en Hongrie
Tour le monde connaît l'empire fabuleux que constitue cette grande marque de cosmétiques fondée en 1907 par Eugène Schüller et dont a hérité sa fille Liliane Bettencourt, une des plus grosses fortunes mondiales. Le groupe est aussi en Hongrie depuis 1994 et une amende de 150 millions de HUF, soit quelque 500 000 €, lui a été infligée pour publicité mensongère. C'est ce qu'a révélé l'organisme hongrois chargé de la concurrence. D'après celui-ci, les information qu'avait publiées L'Oréal Hongrie durant la période comprise entre le 1er janvier et le 18 juillet 2007, au sujet d'une série de produits de sa marque, étaient de nature à induire le public en erreur. Le groupe français a 30 jours pour faire appel. L'Oréal devra également acquitter 1,17 million de HUF, environ 3 900 €, pour frais de procédure.

Un jeune pianiste conquiert le public

Ces jours-ci, Marouan Benabdallah, pianiste hungaro-marocain, a donné à la résidence de S E Aziz Mekouar, ambassadeur du Maroc à Washington, un recital de piano où figuraient Bartok, Rachmaninov aussi bien que Saint-Saëns. Le parterre de diplomates, de responsables du département d'Etat et de la Maison-Blanche et d'hommes d'affaires a été impressionné par son talent et sa technique. Né à Rabat en 1982, il a pris à 4 ans ses premiers cours de piano avec sa mère hongroise, professeur de musique. A 13 ans, il quitte le Maroc pour faire ses études musicales au Conservatoire Béla Bartok, puis à l'Académie Franz Liszt de Budapest. Premier prix en 2007 avec la plus haute distinction et quatre autres premiers prix, musique de chambre, solfège, harmonie et pédagogie. Auparavant, il avait remporté en octobre 2003 le deuxième Prix du Concours de la Radio hongroise et en novembre de la même année le Grand Prix du Concours international de piano d'Andorre.
Puis ce fut une série de distinctions et des récitals à Paris, Cannes, Hambourg, Cleveland, Minneapolis, Pékin et Shanghai. Et des concerts avec des orchestres philarmoniques en Hongrie, Chine, France, d'Italie, Roumanie et au Maroc. Il doit se rendre prochainement en Inde, France et Hongrie où nous ne manquerons pas d'aller l'écouter.




Tags : actus, Hongrie





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