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Carton rouge pour le syndicat des gynécologues


Par Rédigé le 26/06/2016 (dernière modification le 26/06/2016)

Depuis le 5 juin 2016, les sages-femmes sont autorisées à pratiquer une IVG médicamenteuse et prescrire un arrêt de travail de 4 jours suite à l’intervention. Jusque là réservée au seul cadre des médecins, le syndicat national des gynécologues et obstétriciens de France (Syngof) dénonce une pratique qui incite à la délivrance "d’arrêts de travail injustifiés". Une réaction surprenante lorsque la mesure est censée faciliter l’accès à l’IVG aux femmes qui sont nécessairement dans la détresse d’interrompre une grossesse.


Illustration. Photo (c) Jerzy Gorecki
Illustration. Photo (c) Jerzy Gorecki
ivg_sages_femmes.mp3 IVG sages-femmes.mp3  (237.96 Ko)

Tout débute par un communiqué publié sur le site du Syngof dénonçant les risques d’une IVG pratiquée par des sages-femmes.
"Ce décret rendant possible la prescription d’un arrêt de travail, renouvelable une fois, apparaît comme les prémices d’une médecine pleinement exercée par une profession qui ne l’a jamais apprise, avec les risques que cela comporte pour les patientes. "
Et le discours du Dr Élisabeth Paganelli relayée sur la page facebook du même syndicat.
"Si on considère que la femme est l'égale de l'homme au sein du travail et qu'elle puisse enfin être payée comme l'homme et avec égalité, il faut que les professionnels de santé évitent les arrêts de travail injustifiés à leurs patientes."
S'agit-il d'une querelle de corporations? Quoi qu'il en soit le mal est fait. Les propos du Syngof et du Dr Paganelli relancent un débat sur la capacité pour les sages-femmes à pratiquer une IVG médicamenteuse dans un discours qui représente l'IVG comme une pratique dégradante dont les femmes seraient encore une fois les seules et uniques responsables. Est-il nécessaire de rappeler que l’interruption volontaire de grossesse est reconnue comme un droit inscrit dans la poursuite du droit à la vie de la Déclaration des droits de l’homme "Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne"?
Misogyne et réactionnaire, l'offensive d’Élisabeth Pagnelli a été vivement critiquée aussi bien par des internautes que les médecins eux-mêmes. L’écrivain et médecin Martin Winckler l'a justement exprimé en ces mots "Ce que vous écrivez ici montre que beaucoup de gynécologues français(es) n’ont pas pour mission de soigner ou d’assister les femmes, mais d’appliquer des valeurs et des normes qui n’ont rien à voir avec la vie et les besoins des citoyen(ne)s. "

Lors d'une IVG médicamenteuse, l'utérus se contracte, perd du sang et cela peut durer plusieurs jours. Pour de nombreuses femmes l'ayant subi, l’arrêt de travail est nécessaire pour se remettre d’un acte traumatique aussi bien moralement que physiquement.
"Une IVG n’est pas une décision facile à prendre et elle entraîne de nombreuses conséquences qui affectent les capacités à travailler correctement. Pour en avoir vécu une, je peux dire que cela fatiguait énormément et provoquait de fortes douleurs, sans parler des pertes de sang abondantes et surtout le choc émotionnel… Pour moi un arrêt est donc nécessaire", écrit Mélany qui perd ses mots face à l’annonce d’Élisabeth Paganelli.

Mais le débat n'est pas nouveau et a déjà opposé la corporation des médecins à celles des sages-femmes lors de manifestations en 2014. L'IVG semble être un sujet sensible malgré de nombreuses avancées. Une nouvelle génération de médecins se spécialisent d'ailleurs dans le domaine, comme le montre avec émotion ce documentaire en vidéo.










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