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Gloire aux Étalons

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Par Marc Aicardi de Saint-Paul Rédigé le 09/03/2013 (dernière modification le 08/03/2013)

L'équipe burkinabè des Étalons a déjoué tous les pronostics lors de la CAN 2013. Retour sur un parcours exemplaire.


Ce n’était pas gagné, loin de là et pourtant…
Lorsque l’équipe du Burkina débute son parcours du combattant, qui se terminera en apothéose, les commentateurs sportifs aux jugements aussi péremptoires qu’infaillibles ne donnent pas cher des chances de l’équipe nationale.
Mais les Étalons vont mettre à mal leurs convictions.
Dès les qualifications l’équipe emmenée par l’entraineur belge Paul Put bat 3 à 1 la République Centrafricaine au Stade du 4 août à Ouagadougou le 14 octobre 2012.
Ensuite, lors des matches de poule, en décembre, les Étalons font jeu égal avec le Nigeria et se paient le luxe d’écraser l'Éthiopie 4 à 1. Alain Traoré, dont le but sera retenu comme le plus beau de la CAN 2013, se distinguera à cette occasion.
Puis les choses commencent à devenir sérieuses: en quart de finale face au Togo, c’est contre toute attente, l’équipe nationale qui l’emporte.
Alors toute une Nation se met à rêver! Mus par un orgueil national admirable, les Burkinabè, jeunes et moins jeunes, s’enflamment et s’agglutinent aux postes de télévision jusque dans les localités les plus reculées du pays. Lors de cette rencontre riche en rebondissements, la victoire a failli échapper aux Étalons à cause d’une erreur caractérisée d’arbitrage. Mais qu’à cela ne tienne, les tirs au but ont raison de l’adversaire.
A partir de cet instant, tout le Burkina est sur un petit nuage. Et si l’on gagnait contre les Eagles Nigérians? David contre Goliath, ça s’est déjà vu. Alors pourquoi pas nous?
De passage à l’Ambassade de Burkina Faso à Paris, je fais comme d’habitude le tour des bureaux pour échanger avec les responsables. Vu l’ambiance "footballistique", je suis moi-même gagné par la fièvre communicative des Étalons. Une quête est improvisée pour "supporter" les nouveaux Dieux du stade. "Ils vont gagner, c’est sûr!"
Le sort en décidera autrement au stade de Johannesburg, puisque le Burkina s’inclinera finalement devant le Nigeria pour un tout petit but. L’émotion est à son comble, non seulement au pays, mais partout où il y a un Burkinabè. Une fois les larmes séchées, c’est la fierté qui reprend le dessus.
Fierté d’avoir démenti tous les pseudos prophètes ès sciences football; fierté de s’être battus jusqu’au bout avec un courage et un fairplay qui ont forcé l’admiration de tous; fierté de compter dans les rangs de cette fantastique équipe des joueurs comme Jonathan Pitroipa, Alain Traoré, Aristide Bancé, Bakary Koné et tous les autres…
Mais si l’on y réfléchit bien, dans quelques temps que retiendra-t-on de la Coupe Africaine des Nations 2013? La victoire du Nigeria par 1 à 0 ou la deuxième place des Étalons acquise chèrement contre toute attente?
En tous les cas, l’équipe nationale n’a pas démérité: les autorités burkinabè et toute la population ne s’y sont pas trompées. Nous en voulons pour preuve, l’accueil enthousiaste qu’elles lui ont réservé à l’aéroport, sur la route qui les conduisait à leur hôtel et au stade du 4 août.
Après avoir été élevés au grade d’officiers de l’Ordre National, ils ont reçu un accueil des plus chaleureux de la part du Président Compaoré au Palais de Kosyam. Le chef de l’État, lui-même passionné de football les a accueillis par un "Merci d’avoir brisé la fatalité" qui résume à la perfection ce que la Nation burkinabè doit à son équipe.

Car cette performance n’est pas seulement un exploit sportif; elle est beaucoup plus que cela. Elle fait du "Pays des Hommes Intègres" celui des hommes valeureux qui savent relever les défis.
En ces temps de crise à la fois régionale et mondiale, il est bon de savoir qu’il y a des exemples à suivre pour conjurer le mauvais sort qui semble parfois s’acharner sur des pays comme le Burkina qui n’ont pas la chance, comme d’autres, d’être nés "une cuillère en argent dans la bouche".
Gageons que l’exemple des Étalons contribuera à faire des émules.








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