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Hommages à un grand chef d'orchestre

La chronique culturelle de Colette


Par Rédigé le 19/01/2017 (dernière modification le 18/01/2017)

Samedi 7 janvier 2017, à Navès, petit village de 720 habitants dans le Tarn, à environ 5 km de Castres, avaient lieu les obsèques de Georges Prêtre décédé le mercredi 4 à 92 ans.


georges_pretre.mp3 Georges Prêtre.mp3  (720.75 Ko)

Elles se sont déroulées sans musique et dans la plus stricte intimité selon les vœux du défunt. Le père Vincent Cabanac en lui rendant un dernier hommage dans l'église Saint-Jean où deux cents personnes étaient présentes, déclara "Georges Prêtre estimait que le silence était le seul digne de Dieu". Et de poursuivre "Georges Prêtre était donné à ses passions: sa femme, la musique et aussi à sa famille". "Sa vie a sonné juste". Le cercueil était entré sous une haie d'honneur des parachutistes du 8e Régiment d'infanterie marine de Castres, en hommage au grand officier de la légion d'honneur que fut Georges Prêtre. Selon Marc Cousinié, maire de Navès "c'était un grand personnage, l'ambassadeur de la commune", il y vivait plusieurs mois par an au château de Vaudricourt qu'il avait acquis dans les années 50 et son mariage avec Gina. En poste à Marseille en 1946, il y avait en effet épousé la fille de celui qui en était alors le directeur, le ténor Jean Marny, une union qui dura 66 ans...
En présence de la seule famille, le corps de Georges Prêtre a été porté dans le caveau où il reposera à côté de son fils Jean-Reynald décédé en 2012 à l'âge de 57 ans. Parmi les nombreux messages laissés sur le livre à l'entrée de l'église, on pouvait lire: "C'était une belle personne"; "Merci pour la musique"; "Bravo maestro". "C'était un remarquable ambassadeur du répertoire français" selon Pierre-Jean Dupuy, directeur régional adjoint des affaires culturelles, répétant ainsi le communiqué diffusé par le ministre de la Culture, Audrey Azoulay.
La carrière de Georges Prêtre l'avait mené à l'Opéra de Paris, au Metropolitan Opera de New York en passant par la Scala de Milan et l'orchestre philharmonique royal de Londres, jusqu'à la célèbre Philharmonie de Vienne. Il en était membre d'honneur, et on avait pu lire au moment de sa mort: "La Société philharmonique de Vienne est endeuillée par la disparition de son membre d'honneur, Georges Prêtre". Il avait été le chef d'orchestre préféré de Maria Callas, celui qui accompagnait le compositeur Francis Poulenc au piano, dont il avait d'ailleurs créé "La Voix humaine" en 1959 à la tête de Orchestre de l'Opéra-Comique. Pour Stéphane Lissner directeur de l'Opéra de Paris "c'est un géant de la musique qui disparaît".
Au cours d'une carrière de plus de 70 ans, il a été le seul Français à diriger le célèbre concert de Nouvel An à la tête de la Philharmonie de Vienne, en 2008 et 2010. Orchestre qu'il conduisit pendant un demi-siècle, depuis la première invitation que lui avait faite Herbert von Karajan le 2 juin 1962, pour Capriccio de Richard Strauss au Staatsoper de Vienne. Il avait l'habitude de dire: "L'orchestre, c'est un pur-sang. Face à lui, il faut avoir l'audace du jockey"...
Georges Prêtre, né le 14 août 1924 à Waziers dans le département du Nord, avait commencé par apprendre la trompette et le piano au conservatoire de Douai puis à celui de Paris. Il appartenait encore à cette catégorie de chefs qui n'avaient pas été recrutés par concours. Il avait appris le métier sur le tas et avait fait ses classes dans de nombreux théâtres où il avait dirigé toutes sortes de musiques et il avait reçu les conseils du grand chef franco-belge que fut André Cluytens et du compositeur Olivier Messiaen. On l'entendit à Marseille, Lille et Toulouse puis à l'Opéra comique de Paris en 1956 où commença vraiment sa carrière internationale. Il se plaisait à raconter qu'un dimanche à l'Opéra de Marseille, il avait dirigé La Walkyrie, de Wagner en matinée et Tosca, de Puccini, en soirée. Et comme cette dernière œuvre paraissait un peu courte pour le public marseillais, on l'avait complétée par "Les Noces de Jeannette" de Victor Massé.
C'était aussi un adepte de plusieurs sports, ce qui sans doute lui avait permis de rester dans une forme excellente jusqu'à un âge avancé. Et de se produire encore ces dernières années dans les plus grandes maisons en y suscitant chaque fois ce qu'on appelle en bon français une "standing ovation"...









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