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Interview avec Eric Azanzi, étudiant de Master 1 en droit à l’université de Douala et chrétien catholique


Par Rédigé le 29/07/2011 (dernière modification le 29/07/2011)

"Ce sont les vendeurs d’illusion".


Illustration (c) Art-Stok
Illustration (c) Art-Stok
M.F : Monsieur Eric Azanzi, bonsoir.

E.A : Bonsoir Martin.

M.F : Que pensez vous des églises réveillées ?

E.A : les églises réveillées ? Ce sont les vendeurs d’illusion. Je ne comprend ni à quoi elles servent, ni leur façon de fonctionner. Ce sont des choses qu’il faut interdire.

M.F : Vous le dites si amèrement !

E.A : Pourquoi ne pas ? Il y a quelques années les adeptes d’un église réveillée ici à Douala ont battu à mort une fillette de six ans en prétextant qu’elle est possédée.

M.F : Quoi ? Racontez nous l’histoire.

E.A : En fait la petite fille était très malade et sa mère l’a emmené chez "mala’ah*", après la prière la vieille femme (mala’ah) a demandé qu’elle soit bastonnée avec un chapelet pour la déposséder. Malheureusement la séance de délivrance a tourné à autre chose. Les bourreaux de la fille l’ont battu à mort.

M.F : La suite ?

E.A : L’enfant est mort et les auteurs ont voulu s’enfuir. Quelques uns ont été arrêtés mais mala’ah, elle-même et ses principaux complices auraient pris fuite pour les États-Unis.

M.F : Et les parents de l’enfant ?

E.A : La mère a été arrêtée et séjourne depuis lors à la prison centrale de New bell. S’agissant du père, il a été surpris comme tout le monde car il était au boulot au moment des faits.

M.F : Si je vous comprends bien, il n’était donc pas au courant.

E.A : C’est exactement cela. Il était au boulot quand tout se passait et n’avait donc pas été prévenu par sa femme. D’ailleurs il parait qu’il n’était pas au courant de son appartenance à ce genre de secte.

M.F : Au delà de tout, ne pensez vous pas qu’il soit nécessaire de distinguer les bonnes et les mauvaises églises réveillées ?

E.A : Quelle distinction ? Je vous dis qu’elles sont toutes diaboliques et par conséquent à interdire. Je peux vous donner plusieurs autres exemples de méfaits de ces églises.

M.F : Allez y !

E.A : En 2006, trois étudiants ont été exclus de l’université de Ngaoundéré pour pratique de sorcellerie et secte. En effet pour débarrasser une jeune fille d’un serpent qui serait dans elle et la rendant stérile, il l’ont correctement battue presque à mort.
Les pasteurs d’églises réveillées sont là pour distraire le peuple et se faire plein les poches.

M.F : Mais est-ce que deux exemples anodins suffisent à décrédibiliser toutes les églises réveillées?

E.A : Je vous dit que dans ces églises il y a une mie en déroute de l’Homme. Au lieu d’enseigner la parole de Dieu, on passe le temps à opérer des faux miracles.
Je vous donne d’ailleurs un autre exemple: A Biyem-Assi (quartier de Yaoundé) en mai 2010, un enfant nommé Joseph Victoire NKO, âgé de 2 ans seulement est mort d’épuisement et de déshydratation pendant que le reste de sa famille était hospitalisé après 33 jours de jeûne imposé par le chef de famille. En effet, déçu par le gourou d’une église dénommée "RENA" dont il est membre, il a décidé de fonder sa propre église. Et pour trouver l’inspiration divine du nom de l’église, qu’il envisageait de créer et d’en être le maître, il a imposé un jeûne de 40 jours à toute sa famille.

M.F : Monsieur Azanzi merci d’avoir accepté de vous livrer à cet exercice sur une question aussi sensible.


* Le nom "mala’ah" désigne à la fois une église et le nom du propriétaire de l’église, une vieille dame résidant à Douala au Cameroun.




Correspondant du Podcast Journal au Cameroun En savoir plus sur cet auteur




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