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La Francophonie, avenir du français?

L'édito de la semaine


Par Rédigé le 15/10/2017 (dernière modification le 17/04/2018)

Depuis 30 ans, les gouvernements français successifs accordaient une place plus ou moins importante à la francophonie, mais néanmoins, celle-ci y avait toujours sa place. Le gouvernement d’Édouard Philippe formé en mai 2017 n’a pas voulu perpétuer cette coutume. L’image de la francophonie était-elle si vieillissante et dépassée aux yeux du président Macron? Son image de startuper jeune et dynamique de la politique impliquait-elle automatiquement une pratique de l’anglais susceptible de ringardiser à jamais la langue française? De multiples raisons peuvent être avancées, il reste que le président français a, heureusement, vite opéré un changement radical de sa politique pour mettre en avant la francophonie.


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En effet, en quelques mois et dès juillet 2017, un virage à 360° a été effectué. Et le président français a saisi l’occasion de la plus importante grand-messe du livre au monde, laquelle se clôture ce soir à Francfort, pour annoncer un plan de promotion du français qui devrait être présenté au printemps 2018. Emmanuel Macron aurait en effet eu tort, de ne pas profiter de l’occasion offerte par les Allemands, de rappeler que le français après l’anglais, est la deuxième langue la plus traduite au monde, entendez dans le langage présidentiel, le français utilisé dans tout l’espace francophone. Car celui-ci a tenu à ne pas limiter l’événement à la seule reconnaissance des auteurs et écrivains français mais à tous ceux de la francophonie, élargissant ainsi intelligemment l’espace français à l’espace francophone, où à cette échelle-là, on peut jouer dans la même cour que l’anglais.

Dès juillet, la secrétaire générale de la Francophonie Michaëlle Jean, reçue à l’Élysée, a fait comprendre dans le pire des cas ou rafraichi la mémoire du président dans le meilleur, sur l’intérêt qu’il y avait de maintenir et développer une évidente force francophone dans le monde. En effet, la Francophonie ce n’est pas seulement celle de vieux barbons discutant sur un point de détail de la langue française. Cette image surannée doit disparaitre à jamais des esprits, de ceux-là mêmes qui limitent la francophonie à la défense de la langue. Une langue qui pour la majorité d’entre eux n’était pas en danger à l’intérieur des frontières de l’Hexagone. Jadis, c’était vrai, mais nous sommes en train de découvrir que l’ennemi est dans les murs et qu’il progresse insidieusement. Les hordes barbares ne sont pas celles que certains croient. Ce serait bien trop facile d’accuser l’autre, l’étranger. Mais c’est un autre débat.

A l’heure actuelle, les batailles ont lieu sur plusieurs fronts et la défense de nos fameuses valeurs dont on se gargarise régulièrement passe concrètement par une stratégie de défense commune. Par exemple dans des régions où l’instabilité est générée par le terrorisme ou encore par un développement économique de ces mêmes espaces, car l’un ne va pas sans l’autre. En cela, l'élection au poste de directrice de l'Unesco d'Audrey Azoulay devrait aller dans ce sens.

Le président aux anglicismes désuets pour ne pas dire parfois ridicules, aurait-il compris l’intérêt de la pluralité des langues dans un monde désormais sans frontières? Plutôt que de se battre pour défendre son territoire comme on le voit à nos frontières, ne ferait-on pas mieux de financer des cours de langue et de culture pour permettre aux uns et aux autres de mieux se connaître pour mieux se respecter? Il faut espérer que les belles déclarations présidentielles iront plus loin que le cirque médiatique fait autour de la restauration du château de Villers-Cotterêts pour en faire le "château de la Francophonie". Plus sérieusement, la promotion du multilinguisme aux États-Unis avec la mise en place de programmes bilingues anglais-français dotés de fonds publics et privés, comme la déclaration du chef de l’État à la Sorbonne sur la nécessité pour chaque étudiant de maîtriser au moins deux langues, rassurent nettement plus.

Encore une fois, ce n’est pas une question de choix mais de survie. Espérons que le président Macron après ses belles déclarations, donnera aux uns et aux autres les moyens de cette admirable ambition.

Les actus vidéos du 9 au 15 octobre 2017









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