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Le prix de la paix

L'édito de la semaine


Par Rédigé le 06/08/2017 (dernière modification le 06/08/2017)

Au moment où la Banque africaine de développement publie un rapport sur les "Perspectives économiques en Afrique", le président rwandais vient d’être réélu avec plus de 98% de voix.


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Même si le score d’Emmanuel Macron face à la menace de l’épouvantail d’extrême droite n’était pas aussi impressionnant que celui de Jacques Chirac en son temps, il reste très honorable. Mais ce n’est évidemment rien face à celui de la nouvelle victoire de Paul Kagame aux élections présidentielles rwandaises. 98% des presque 7 millions d’électeurs ont mis dans les urnes un bulletin pour le Front Patriotique rwandais qu’il dirige, comme le pays d’ailleurs, depuis 23 ans. L’homme à la réputation plus que controversée réussit semble-t-il sans problème à convaincre ses concitoyens de l’intérêt de sa politique. Les Rwandais sont tout simplement heureux d’être vivants. Non seulement d’être vivants, mais en plus de vivre décemment et avec des perspectives d’avenir. Comment peut-on reprocher à des hommes et à des femmes de faire le choix de la vie et du confort physique et mental alors que la mort rôde encore à leurs frontières? Ces hommes et ces femmes connaissent la fragilité de la paix et le prix de son maintien qu’ils acceptent de payer. Pour l’instant.

Et pour confirmer ce choix rien de tel que de lire le rapport que vient de publier la Banque africaine de développement sur les perspectives économiques en Afrique. On peut y lire que le Rwanda a enregistré le plus de progrès dans la lutte contre la pauvreté depuis 2005 avec semble-t-il un programme d’assurance maladie communautaire qui protège près de neuf habitants sur dix. Les espaces les plus fragiles aujourd’hui sont l’Afrique subsaharienne et l’Afrique de l’ouest, principalement d’anciennes zones coloniales françaises, riches en velléités et prétentions démocratiques. Modèles qui manifestement ne font pas rêvés.

Le président rwandais avait fait modifier la constitution de son pays pour lui permettre de prétendre à un troisième mandat. Cet acte avait évidemment fait couler beaucoup d’encre en Occident mais aussi en Afrique, nombreux lui reprochant à juste titre de ne pouvoir passer la main à un autre, pensant peut-être que personne ne saurait mieux que lui, mener son pays vers un avenir plus serein. Par cet acte, Paul Kagame se rapproche de nombreux autres hommes forts et de pouvoir africains. Avec toutefois une différence notable, celle de la réussite économique et sociale de son pays. Alors que nombre d’autres semblent se remplir allègrement les poches des richesses de leurs États, lui, s’il le fait, ne le fait pas sans oublier ses concitoyens qui eux de leur côté, lui en sont reconnaissants. Alors oui, la démocratie n’est certainement pas respectée comme elle le devrait au Rwanda, mais pour l’heure, pour ceux qui ont vécu l’indicible, cela ne semble pas être une priorité et comment pourrait-il en être autrement?

Nombreux sont les États qui aujourd’hui jouent sur la peur pour gagner des élections. La peur et/ou la promesse d’un plus grand confort matériel lié évidemment au système capitaliste. Que ce soit en Afrique où en Europe, c’est exactement la même chose, seuls les épouvantails changent. Dans de nombreux pays, la démocratie a des racines très ténues et n’est pas forcément le régime politique de référence historique ou contemporain. En effet, la mondialisation médiatique permet aux citoyens du monde de voir ce qui se passe ailleurs et particulièrement dans les pays régit par un régime démocratique. Peut-on penser qu’aujourd’hui, cela reste l’Eldorado? Pas vraiment. Ce qui fait rêver aujourd’hui c’est tout simplement un pays où on ne meurt pas, où on est éduqué et soigné, où on gagne de l’argent pour soi et sa famille. C’est déjà beaucoup. Et force est de constater que c’est possible dans certains pays à caractère autoritaire voire dictatorial encore une fois en Afrique mais aussi en Europe ou ailleurs. Une guerre, une crise économique sont les bases de telles convictions de la part d’hommes et de femmes qui ayant soufferts à des degrés divers sont prêts à abandonner certaines libertés pour vivre ou survivre tout simplement. Personne ne peut les juger, personne ne peut le leur reprocher. Il y a un temps pour tout. Aujourd’hui au Rwanda, c’est celui de la paix retrouvée.









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