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QUATRIEME CONCERT D'ETE AU PALAIS PRINCIER DE MONACO


Par Rédigé le 01/08/2011 (dernière modification le 01/08/2011)

AU BÉNÉFICE DES ŒUVRES DE MALTE ET REHAUSSE PAR LA PRÉSENCE DU COUPLE PRINCIER


On ne se lasse pas d’écouter ou redécouvrir la Cinquième Symphonie de Beethoven. Cette symphonie que l’on croyait du domaine public Jaap van Zweden la paraphe en signe d’appropriation et plie, enchaîne l’Orchestre Philharmonique de Monte Carlo, à la jeunesse militante, dans une obsédante éloquence dramatique pour propulser, avec un étonnant sens dynamique, la musique à son terme.
Le concert donné hier au soir au bénéfice des œuvres de l’Ordre de Malte résumait en quelque sorte toutes les richesses que l’on peut découvrir dans l’œuvre de Beethoven, telle une mosaïque d’instants parfaits, dont aucun n’est négligeable, et dont la juxtaposition forme un tout. Comme un hymne à l’humanité d’une confondante noblesse, d’une prodigieuse et constante élévation.
On connaît le tempérament du Chef, son amour de la bravoure et des crescendos spectaculaires. Violence et fatalité dans l’Allegro, solennité et tendresse (en lieu et place d’un traditionnel bucolisme de mauvais aloi) de l’Andante, douleur et chaleur communicative du Scherzo, hymne à la force et à l’espace dans le Finale… affirmant ainsi la liberté, la prééminence, la détermination de l’Homme face aux forces obscures qui voudraient le terrasser !
Il n’est pas certain par contre que la longue ouverture du Cyrano de Bergerac de Johann Wagenaar (1862-1941) restera ancrée dans nos mémoires. Y voir plutôt un hommage entre compatriotes. Estimable compositeur dont la renommée n’a guère dépassé les frontières de son pays, un temps enregistrée par Willem van Otterloo, cette musique souffre trop des influences d’un Richard Strauss. La partition ressemble comme à s’y méprendre à Don Juan. Elle s’écoute néanmoins avec plaisir avec ses relents wagnériens et mahlériens et trouve dans l’interprétation brillante, presque hollywoodienne de notre Philharmonique un éclat inattendu, solaire, une absolue justesse de ton, une alchimie sonore réjouissante.
Changement d’atmosphère avec le célébrissime Concerto pour violon de Max Bruch. On sait Bruch fut tout au long de sa vie influencé par Brahms, puisant aussi son inspiration dans le folklore écossais, gallois ou germanique, sans toutefois parvenir à s’affranchir d’un académisme et d’un style aux accents franchement post-romantiques.
Plaisir de retrouver dans cette page l’encore très jeune Joshua Bell. Chacune de ses apparitions, chacun de ses disques n’ont cessé de nous surprendre et encore une fois, le violoniste prend le parti d’une lecture qui fuit toute originalité déplacée.
Son chant est conduit avec un lyrisme majestueux et aéré et l’on ne peut qu’être admiratif devant une telle cohérence de phrasé, une telle autorité d’archet. Pourra peut-être irriter un vibrato soutenant de façon parfois trop nourrie certaines lignes qui perdront un rien de leur spontanéité. Mais devant cette approche fouillée, ce jeu translucide, sensuel, un brin sophistiqué, hédoniste, l’on atteint une sorte d’introspection onirique qui renouvelle intelligemment l’écoute de cette partition rabâchée. Et c’est tant mieux. D’autant que le chef et sa phalange, en parfaite osmose avec le soliste, apportent un soutien généreux, un concentré de soleil, de santé, de foi rustique et d’exaltation généreuse.








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