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TRIBUNE - Mali mélo africain...

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Par François de Martino Rédigé le 07/04/2012 (dernière modification le 06/04/2012)

Hip! Hip! Hip! Hourra! Un nouveau pays est né! Il est né le divin pays, sonnez hautbois résonnez musette... Toutes mes excuses c’est un pays plus près de l’Islam que du Christianisme... Mais réjouissons-nous tout de même, on va bientôt atteindre le nombre de 200 contrées différentes membres de l’ONU, cela ne sert à rien mais ça fait tellement plaisir...


Illustration proposée par l'auteur
Illustration proposée par l'auteur
Pendant que les comiques candidats aux "pestilentielles" françaises continuent de s’envoyer leurs programmes qu’ils ne respecteront pas, leurs comptes qui ne le seront pas plus, leurs bons mots et phrases assassines qui ne font rien avancer mis à part le niveau du ridicule qui les touche, pendant tout cela disais-je, l’Afrique n’enorgueillit d’un nouvel État, enfin, sous réserve d’entérinement par les vrais chefs, les grands, les beaux, les durs, les tatoués, je veux parler de la bande des cinq, les membres permanents du Conseil de Sécurité. En fait, comme tout un chacun le sait, seul l’avis des Américains est nécessaire, les autres opinions sont consultatives mais ils sont tellement contents de participer à cette pantomime que les USA ne peuvent pas leur refuser ça.

Donc l’alléluia que je chantais était réservé à la future république de l’Azawad. Dans sa "Déclaration d'indépendance", le MNLA proclame "l'adhésion totale à la charte des Nations unies" et son "engagement ferme à créer les conditions de paix durable, à initier les fondements institutionnels de l’État basés sur une Constitution démocratique de l'Azawad indépendant". Comme je le susurrais, réjouissons-nous, encore un état démocratique de plus. Notre "sinistre" de la défense se rua devant les micros pour nous asséner que toute indépendance, pour être valable, doit absolument être validée par les autres états africains. Et plus si affinité... Mais le fait est là, par le combat, la violence et à la force on a créé (on essaye de créer serait plus exact) un espace où la démocratie va pouvoir s’établir, se développer et devenir ce qu’elle est devenue partout, la péripatéticienne des multinationales et de la "finance internationale".
De toute façon, la France vient de rejeter cette déclaration d’indépendance comme le feront tous les anciens états colonisateurs... Rien de plus normal à bien y réfléchir... Comment ces anciens colonisés s’arrogent-ils le droit de faire ce que nous avons fait (et ce que nous faisons toujours mais de façon subreptice), hein, dites-moi comment peuvent-ils faire cela?
Ils tirent ce droit présomptueux de la déclaration de l’homme et du citoyen qui dit:
"De la liberté qu’ont tous les peuples à disposer d’eux-mêmes et de se choisir librement un modèle de société qui leur convienne..."
Un de nos problèmes est que nous mêlons religion, politique et économie.

Petit résumé historique de ma façon

Depuis l’avènement du Christianisme, pas un siècle ne peut se targuer de n’avoir pas connu de guerre de religion et même de nos jours, entre chrétiens eux-mêmes, entre musulmans eux-mêmes, entre juifs eux-mêmes, pas de répit... Sans compter les luttes inter-religieuses qui opposent tantôt l’Islam à la Chrétienté, le Judaïsme à l’Islam, la Chrétienté au Judaïsme et évidemment le Judaïsme à l’Islam... L’homme est peut-être un roseau pensant mais en matière de religion il n’est certes pas un "roseau" tolérant. Les premiers chrétiens ont voulu imposer l’église à Rome, alors que Rome était un empire tolérant où chacune de ses dépendances ou provinces pouvaient cultiver les religions autochtones pour peu qu’ils acceptassent les religions romaines et leur myriade de Dieux tout aussi puissants que les leurs. C’est la justification des martyrs chrétiens qui ne voulaient en aucun cas accepter que d’autres Dieux que le leur ne puissent coexister pacifiquement. Leur refus, ou plutôt leur intolérance, engendra les tueries qui émaillèrent les débuts du catholicisme, ce qui par ailleurs fût un excellent choix marketing puisque sans ces "saints innocents" l’église de Rome n’aurait jamais existé. La puissance de l’Église fût démultipliée par l’adhésion de l’empire romain et byzantin au culte du Christ... Ce qui donna le "droit" à ces adeptes de la charité belliqueuse, de l’amour roi, d’inventer de belles choses, comme l’inquisition, les croisades, j’en passe et des moins bonnes.

Sous couvert de la divulgation de la parole d’amour divine qui, soit disant, leur appartenait, ces empereurs, rois, et autres puissants, ont parsemé la terre des cadavres de toutes couleurs, de toutes religions, de toutes origines dont parfois les plus nobles et les plus développées, de leurs opposants.
Il était une fois un philosophe de mes amis qui se grattait le nombril en disant que seules les religions monothéistes avaient survécu au temps... Raisonnement creux s’il en est... La seule raison de leur survie provient du fait que ces religions monothéistes ne toléraient pas d’autres religions que la leur et ont décimé toutes les autres. Il est vrai qu’il est plus facile de massacrer des gens tolérants, ouverts à d’autres points de vue et qui ne s’attendaient pas à une telle conduite de la part de personnes de foi que de se heurter à des défenseurs des mêmes concepts basés sur "hors mon Dieu point de salut". Raison pour laquelle aucune des trois religions majeures que sont le Judaïsme, le Christianisme et l’Islam n’ont réussi à faire disparaître aucune d’elles par leurs combats incessants. Toutes les autres religions sont bel et bien éliminées du jeu ou mises hors d’état de nuire.

Mais en fait, il ne s’agissait pas tant de religion que de richesses économiques, de matières premières, de main d’œuvre bon marché voire d’esclaves. La religion était, et est toujours, un instrument du pouvoir pour galvaniser les troupes, les mettre au travail et permettre un enrichissement national de toutes les manières disponibles y compris la plus basse, la guerre. Les ennemis étant des hérétiques, nous avons bonne conscience. A y regarder de plus près ceci est vrai même pour la seconde guerre mondiale où le culte d’une race supérieure a été porté à son paroxysme par l’industrialisation d’un mode d’extermination d’une population hors norme et faite de juifs, de partisans, de communistes, d’homosexuels, etc.

Donc, la religion a justifié la colonisation, et maintenant que nous avons nos petits prés carrés, nous ne supportons pas que d’autres emploient nos méthodes pour s’émanciper et se libérer du joug que nous leur faisons porter depuis trop longtemps.
En détruisant la Libye de Kadhafi on a aussi détruit tous les équilibres que ce petit roi avait établi en Afrique tout en protégeant sans le savoir (ou en le sachant) nos avantages. Le colonel inondait l’Afrique de ses pétrodollars et garantissait par son autorité et son armement la sécurité de nos biens dans ce grand continent. On en est aux guerres seigneuriales de notre Moyen Âge et il faudra du temps pour rétablir un ordre perdu mais qui ne sera plus jamais le même que l’antérieur.

Alors que l’Islam réclame son droit à bâtir sa société modèle et qu’il commence maintenant son parcours africain par le Mali, pourquoi pas, ils ne font que nous copier. Fort que nous sommes de notre société, qui se croit parfaite pour donner des leçons de démocratie ou de droits de l’homme, nous estimons que notre méthode doit rester nôtre et que seul notre mode de vie est acceptable, pour tous et partout.

Il existe des solutions, mais, elles ne seront jamais appliquées car elles reposent sur un mot vide de sens tellement il a été et est toujours galvaudé, la tolérance. Elle n’existe plus, c’est une des conséquences de nos comportements excessifs et égoïstes encouragés par une société dont les fondations ne reposent que sur le sable mouvant de l’avoir et de la consommation. Le matérialisme a exclu toute spiritualité de nos réflexions et de nos décisions et sans spiritualité la tolérance ne peut vivre ni survivre.
Conclusion: le Mali a accouché de l’Azawad dans la douleur et nous sommes témoins impassibles de nouveaux massacres au nom d’une religion elle-aussi bâtie sur le respect et l’amour.

Amen.







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