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UNIVERSITES CAMEROUNAISES : LES FRUITS D’UNE GREVE CONTROVERSEE


Par Diane Mandeng Rédigé le 23/04/2009 (dernière modification le 23/04/2009)

Les revendications des enseignants du supérieur relatives à l’amélioration des conditions de vie et de travail portent enfin leur fruit. Après de multiples négociations, deux arrêtés viennent apaiser les tensions et mettre un terme à la grève des enseignants.


UNIVERSITES CAMEROUNAISES : LES FRUITS D’UNE GREVE CONTROVERSEE
La semaine écoulée, les enseignants des Universités d’Etat du Cameroun se sont félicités de voir les pouvoirs publics, presque dos au mur, prendre une série de décisions dans le sens de l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Il s’est agi en l’occurrence de la création apparemment improvisée, d’un compte d’affectation spéciale pour la modernisation de la recherche. Le décret du Chef de l’Etat allouant la somme de 4,1 milliards de francs CFA à la recherche dans les Universités d’Etat ouvre le pas à la prise d’autres textes respectivement, les arrêtés du ministre des Finances du 14 avril 2009, portant mandatement d’une somme de un milliard de francs CFA pour l’ouverture à la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC), du compte d’affectation spéciale pour la modernisation de la recherche dans les universités d’Etat, délégation de pouvoir d’ordonnateur au Ministre de l’enseignement supérieur et enfin portant nomination d’un agent comptable chargé des opérations de paie et de gestion courante du compte.

Fruit d’intenses négociations entre l’Etat et les syndicats, notamment le Syndicat des enseignants d’Universités d’Etat (SYNES), ces décisions sont louables et salutaires à bien des égards. D’une part, elles répondent à certaines aspirations profondes et cruciales des enseignants dont les conditions de vie ne favorisent pas la recherche, et d’autre part, elles ont permis la levée du mot d’ordre de grève lancé le lundi 14 avril 2009. Pourtant, le mot d’ordre de grève n’était en rien une surprise, puisque le SYNES l’avait annoncé à la suite d’une précédente levée de mot d’ordre de grève qui a eu lieu en novembre 2008. Entre les deux grèves, comme le redoutaient les syndicalistes, le traitement de leurs revendications n’a connu aucune évolution du côté des pouvoirs publics. L’amélioration substantielle des conditions de vie et de travail, une revendication dont l’acuité n’a d’égale que l’ancienneté puisque commencée en 2001, elle a donné lieu à un programme dit triennal, arrêté d’accord-parties entre les pouvoirs publics et les enseignants et visant l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Faute d’une application assidue de ce programme par l’Etat victime de son propre laxisme, le SYNES a dû, à travers des mots d’ordre de grève rappeler à l’Etat ses engagements pour que les revendications connaissent une telle avancée. Malgré le fait qu’elle ait été controversée, la grève qu’ont connue les sept universités d’Etat que compte le Cameroun ne s’est pas vécue partout avec la même intensité puisque certains enseignants ont décidé de s’exclure de ce combat au nom de certains intérêts corporatistes. On se souvient que lors de la grève de novembre 2008, pour faire échec au mot d’ordre du SYNES, certains enseignants représentant le syndicat de l’enseignement supérieur (SESUP) se sont énergiquement activés pour le boycott de cette action. De même, la semaine dernière, il a été déplorable de constater que le mot d’ordre de grève du SYNES n'a été que partiellement observé, certains enseignants ayant normalement vaqué à leurs cours, au mépris des efforts de leurs collègues engagés dans la lutte pour la valorisation du statut de l’universitaire.

Le passage des enseignants attendus chez l’agent comptable afin de percevoir personnellement le paiement du premier trimestre des frais de financement de la recherche, est la preuve que la grève des enseignants a porté des fruits. Cependant, cette avancée n’aurait jamais été possible sans l’implication acharnée du SYNES. Il est dès lors nécessaire que le pas de géant accompli par les pouvoirs publics ne soient pas un feu de paille et que cette mesure soit définitive afin que la recherche scientifique au Cameroun redore son blason, et l’universitaire recouvre sa valeur et ses lettres de noblesse.









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