ARSENIC ET EAUX MINERALES


Par Rédigé le 11/04/2010 (dernière modification le 11/04/2010)

Il ne s'agit nullement d'une reprise du célèbre film de Frank Capra mais d'une affaire qui a opposé un magazine hongrois à une enseigne de la grande distribution. En mars dernier, la publication Interpress Magazin a fait analyser 19 eaux minérales et 7 sortes d'eau du robinet. En Hongrie, la consommation d'eau minérale en bouteilles n'a cessé d'augmenter, détrônant le soda.


Eau minérale légèrement gazeuse. Photo (c) DR
D'après un sondage de l’Union des eaux minérales hongroises, il s'en consomme annuellement 1058 millions de litres, soit 100 litres par personne et par an. En Hongrie, il existe environ 150 sources d’eau minérale, et on en importe un même nombre de variétés. Un office médical spécialisé les contrôle et donne l'autorisation de les distribuer. Le magazine évoqué ci-dessus a examiné les composants chimiques, la concentration d'impuretés et la qualité des eaux. Le prix de ces dernières varient du simple au trentuple, la meilleur marché coûte 25 HUF au litre et la plus chère 758 HUF. Un litre d’eau du robinet qui contient parfois du chlore, du fer vaut de 0,5 à 1 HUF le litre. Le laboratoire a vérifié que ces eaux commercialisées correspondent aux indications inscrites sur la bouteille. Ont été analysées les eaux plates suivantes : Szentkirályi ásványvíz, Theodora Kékkúti, Jana Baby, Evian, Ave, Zafír. Puis des eaux minérales légèrement pétillantes : Nestlé Aquarel, Natur Aqua. Et des eaux minérales très pétillantes Perrier Szentkirályi (gazeuse), Emese, San Benedetto, Margitszigeti kristályvíz, Visegrádi, Theodora Kereki, Fonyódi forrásvíz (eau de source), Nestlé Aquarel, Natur Aqua, Auchan Super Aqua. Quant à l’eau du robinet, elle a été analysée à Kecskemét, dans le 2e arrondissement de Budapest, les 9e et 14e. Ainsi qu'à Iváncsa, Felsőpakony et Szigetszetmárton.

Des résultats qui laissent assez rêveurs

Il ressort de tout cela qu'on note une concentration d’arsenic dans les eaux, particulièrement dans la grande plaine, les départements de Bács-Kiskun et Békés, où il peut atteindre 30 mg/litre. Une forte concentration est toxique et cause des dommages, des maladies  du rein et du foie. L’organisme humain peut s’y accoutumer, mais à la longue il attaque les cellules et peut entraîner des cancers. La présence d'arsenic a des causes géologiques, la tourbe par exemple en contient beaucoup. Les eaux recèlent aussi des nitrates, du fluoride, du fer et également des bactéries : eschericia coli, enterococcus, clostridium perfringens. L'eau Auchan Super Aqua contient le double de la valeur permise pour l’arsenic et les bactéries coliformes et autres microbes sont en surnombre. Il en est de même cas avec l’eau du robinet de Szigetszentmárton. Ces deux eaux ne sont pas vraiment propres à la consommation. En revanche, Szentkirályi (plate), Perrier, Szentkirályi (gazeuse), San Benedetto, Emese (gazeuse), Jana Baby, Fonyódi (gazeuse), l’eau du robinet du 2 arrondissement de Budapest sont d’excellente qualité. Evian, Natur Aqua (gazeuse), Nestlé Aquarel, l’eau du robinet des 9e et 14e arrondissements de Budapest, l’eau du robinet de Felsőpakony et d’Iváncsa sont de bonne qualité. Quant à Margitszigeti (gazeuse), Theodora (plate), Zafír ( gazeuse), Natur Aqua (plate) et Ave (plate), elles sont de qualité médiocre. La conclusion de cette étude révèle que l'eau minérale n'a rien de plus que celle du robinet, celle-ci a pour avantage d'être peu chère et présente partout en Hongrie. Au vu des résultats de cette étude, le magasin Auchan a poursuivi Interpress Magazin pour préjudice subi mais la justice a écarté tout procès. Par la suite, Interpress Magazin a fait refaire les analyses dans un autre laboratoire accrédité, ceci parce qu'Auchan se réfère à ses propres analyses faites il y a quelques années et qui prouvaient que l’eau en question ne contenait pas d’arsenic. Ces nouvelles analyses ont prouvé une concentration élevée d’arsenic dans trois eaux minérales commercialisées sous la marque Auchan. La société a écrit à Interpress Magazin une lettre lui demandant de faire paraître une rectification. Kossuth Rádió et Inforádió se sont aussi penchées sur cette affaire des eaux peu recommandables.





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