Argentine: Hymne à la liberté


Par Rédigé le 18/05/2015 (dernière modification le 18/05/2015)

En 1813, peu après la révolution argentine du 11 mai, le poète et homme politique Vicente Lopez y Planes écrivait sa "marche patriotique" qui deviendra par la suite l'hymne national argentin. Si la version actuelle est toujours empreinte de sentiment de liberté et d'indépendance, ses passages les plus violents ont néanmoins été écartés.


Statue de Vicente López y Planes. Photo (c) Sking

Hymne argentin.mp3  (148.16 Ko)

La version jouée lors des Jeux Olympiques est seulement la partie instrumentale précédant l'hymne argentin actuel, qui lui même est l'introduction d'une plus longue et plus dramatique version datant de 1813. Celle-ci, témoignant d'une Argentine en pleine révolution, décrit en détail la détermination d'un peuple et d'un continent tout entier écrasés par un combat sanglant pour l'indépendance contre l'Espagne.

Lopez y Planes avait personnellement participé à la révolution de mai qui avait conduit l'Argentine à l'indépendance officiellement déclarée en 1816. Le morceau, qui décrivait des Espagnols crachant leur "bile pestilentiel" et "dévorant tels des animaux toute personne se trouvant autour d'eux", fit très vite sensation. La grande popularité de la chanson à l'époque, rappelle les relations plus que tendues entre l’Espagne et l'Argentine au XIXe siècle. Dans l'histoire, cette période reste marquée par la lutte de l’Amérique du Sud et Centrale pour leur indépendance. Cet hymne n'est d'ailleurs pas seulement un appel au peuple argentin mais à toute l'Amérique latine.

Les paroles particulièrement violente racontent le deuil, les bains de sang, les morts, les tragédies causées par les Espagnols à Mexico, Quito la Paz et Caracas. Le texte mentionne aussi "les Incas morts tremblant dans leurs tombes et ravivant la flamme qui fait renaitre les enfants du pays et son ancienne splendeur".

Ironiquement, c'est l'Espagnol Blas Parera qui, en 1813, composa la musique de l'hymne. Néanmoins, certainement inquiet de se retrouver au beau milieu d'un pays où le peuple chante fiévreusement et à l'unisson ce[ "clairon de guerre"]i encourageant "l'illustre union aux bras robustes à détruire l'arrogant lion ibérique", Papera retourna en Espagne.

A partir du début du XXe siècle, la tension entre les deux pays retomba et de nombreux Espagnols commencèrent à immigrer en Argentine. C'est alors que le président argentin de l'époque, Julio Argentino Roca, commanda une version raccourcie de l'hymne, coupant les détails sanglants de l'original.

Bien que moins violente, cette version, toujours utilisée aujourd’hui conserve la notion de "cri sacré" émanant d'un peuple uni ayant pour seul but sa liberté.







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