Arrestations et intimidations politiques au Congo-Brazzaville


Par Rédigé le 03/08/2015 (dernière modification le 01/08/2015)

À un an de la présidentielle, les arrestations arbitraires et les scènes d'intimidations des membres d'associations et partis politiques sont plus fréquentes dans le pays. Une situation qui intensifie les tensions déjà existantes et qui fait craindre le pire.


Plusieurs personnes ont été arrêtées à Pointe-Noire et Brazzaville au cours du mois de juillet. Il s'agit du directeur de publication d’un journal et de membres de partis et associations politiques. En effet, Guy Milex Mbondzi, directeur de publication au journal La Voix du Peuple, a été arrêté le 19 juillet 2015 et a été relâché le lendemain.

Patrice Lagany, président de la plateforme Association des Amis d'André Okombi Salissa et collaborateur d’Okombi Salissa, a été arrêté puis libéré par les autorités congolaises. Pour rappel, André Okombi Salissa qui est contre le changement de la constitution, est un ancien ministre du président Denis Sassou Nguesso et aussi membre du Parti Congolais du Travail (PCT); le parti au pouvoir.

Destiny Pandi, fils aîné de Bertin Pandi Ngouari, président du Forum pour l’Alternance et la République (FAR), a été arrêté le 16 juillet et relâché le 18 du même mois. Le 21 juillet, il a encore été arrêté par des hommes en civil, puis emmené vers une destination inconnue. Les parents du jeune homme sont sans nouvelles de lui. Brazzaville lui reprochait de préparer une insurrection populaire, afin de renverser le pouvoir.

Selon des témoins ayant souhaité garder l'anonymat, des éléments de la DST (Direction de la Sûreté Territoriale) ont été vus au domicile d’Alphonse Nsimba Ndimbani, président du Front des Patriotes Unis (FPU), le 23 juillet. Aujourd'hui, Nsimba Ndimbani se cache dans un endroit tenu secret et une vidéo dans laquelle il s’exprime circule sur Internet. D’autres arrestations arbitraires ont été réalisées au cours des six dernières mois et certaines ont conduit à la mort, en l’occurrence celle de Régis Batola qui avait été arrêté pour avoir vendu des CD contenant les conclusions d’une réunion politique de la diaspora congolaise en France.

Ces arrestations arbitraires témoigneraient-elles d'une crainte du parti au pouvoir? Il convient de signaler qu'à l'issue du dialogue national organisé à Sibiti du 13 au 17 juillet 2015, il a été décidé de la non-limitation du nombre de mandats présidentiels. En outre, l'âge requis pour accéder à la magistrature suprême a été revu à la baisse (30 ans au lieu de 40 ans).

Le communiqué final de cette réunion a été boudé par l'opposition, qui réclamait un point essentiel à l'ordre du jour, à savoir, la gouvernance électoral, ainsi que le retrait du point portant sur la révision des institutions. Ces demandes sont restées lettre morte, jusqu'à la fin du dialogue, qualifié d'ailleurs de monologue par l'opposition. Aussi, l’opposition a-t-elle décidé d’organiser un dialogue alternatif du 26 au 29 juillet 2015 à Brazzaville. Quelles solutions apportées pour le dénouement de cette crise en gestation alors que les deux ailes les plus opposées dans ce débat politique ne dialoguent pas?





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