CRISE ECONOMIQUE: Actions internationales

CP


Par Podcast Journal Rédigé le 12/02/2009 (dernière modification le 16/02/2009)

Communiqué conjoint de la Chancelière Angela Merkel, du Secrétaire général de l'OCDE, du Directeur général de l'OMC, du Directeur général du BIT, du Directeur général du FMI et du Président de la Banque mondiale. Angela Merkel, Angel Gurría, Pascal Lamy, Juan Somavia, Dominique Strauss Kahn, Robert B. Zoellick proposent 5 domaines d'action.


Le ralentissement de l'activité économique mondiale appelle des actions déterminées et coordonnées de la part des responsables publics au niveau international. C'est une crise planétaire qui exige des solutions planétaires. Nous nous réjouissons de l'effort majeur qui a été engagé, dans un premier temps, au plan international, pour lancer le redressement du secteur financier international et adopter des mesures tangibles destinées à stimuler l'économie. Les économies émergentes, qui ont de plus en plus de poids dans l'économie mondiale, prennent part au processus et sont prêtes à faire davantage pour trouver des solutions aux défis mondiaux. Dans le cadre du processus du sommet financier du G20, les économies industrielles et émergentes, avec les organisations internationales, travaillent intensément pour réorienter l'architecture financière globale. À l'avenir, il importera d'encourager le renforcement de la coopération et le travail en réseau entre gouvernements nationaux, organisations internationales et autres parties prenantes, et de développer davantage ces capacités sur un plan institutionnel. Les cinq organisations internationales renforceront leur coopération pour favoriser le développement d'une économie plus forte, plus propre et plus juste. À cet effet, nous travaillerons à des progrès durables, en particulier dans les cinq domaines d'action ci-après :

Seul le développement effectif de l'économie sociale de marché peut continuer de garantir la croissance économique. Pour cela, nous avons besoin d'un cadre général, soutenu par les États et les organisations internationales, qui prévienne les excès sur le marché et aide à éviter les crises à l'avenir. Les instruments existants de l'OCDE, notamment visant le gouvernement d'entreprise, la lutte contre la corruption ou la coopération en matière fiscale, pourraient servir de base à une nouvelle charte pour une gouvernance économique durable. L'Agenda pour le travail décent de l'OIT apporte des éléments complémentaires concernant l'emploi et le développement des entreprises, la protection sociale, des conditions de travail humaines, des relations professionnelles saines et les droits au travail. Une charte générale pourrait aussi inclure l'acquis des autres organisations internationales et pourrait être lancée par les pays du G20. Elle devrait être ouverte, pouvant recevoir le soutien d'autres pays.

Nous nous réjouissons des progrès accomplis jusqu'à présent dans le cadre du processus du sommet financier du G20. Maintenant, il importe de mettre véritablement en oeuvre le plan d'action formulé lors du sommet de Washington et de prendre conjointement des mesures clés pour renforcer l'architecture financière internationale lors du sommet de suivi qui aura lieu à Londres, au début du mois d'avril. La réunion doit aussi traiter des besoins des pays pauvres et des populations vulnérables. Nous nous réjouissons de l'engagement du FMI de stabiliser les économies en difficulté, ainsi que des efforts nationaux visant à renforcer le secteur bancaire.

En dépit de l'état actuel de l'économie mondiale, tous les pays doivent résister aux tendances protectionnistes, oeuvrer à la poursuite tangible des échanges mondiaux et veiller à ce que les plans de relance n'entravent pas les échanges. Des échanges ouverts et l'ouverture aux investissements internationaux sont la condition du retour de la dynamique économique à l'échelle mondiale. Nous regrettons que les modalités n'en aient pas été adoptées dans le cadre du cycle de Doha de l'OMC, l'an passé. Il importe plus que jamais de parvenir à ce résultat en 2009.

La lutte contre le changement climatique au niveau mondial doit demeurer une priorité majeure. La Conférence des Nations Unies sur le changement climatique qui se tiendra cette année à Copenhague doit jeter les bases des efforts mondiaux nécessaires pour lutter contre le changement climatique. Cela nécessite un engagement partagé vis à vis d'objectifs climatiques mondiaux ambitieux sur la base de responsabilités communes mais différenciées. De plus en plus, la protection du climat trouve sa place dans les programmes de travail des organisations internationales ; c'est pourquoi, sur cette question, il est fondamental de construire un réseau efficace entre organisations et avec les gouvernements.

La crise financière et le ralentissement économique au niveau mondial ont eu des effets de vaste portée, surtout pour les pays en développement. Dans ce contexte, il importe plus que jamais que la communauté internationale reste déterminée à oeuvrer à lutter contre la pauvreté et à promouvoir le développement économique dans les pays pauvres, s'employant ainsi, résolument, à assurer la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement, en particulier. Nous nous félicitons des nouvelles facilités anticrise lancées par le Groupe de la Banque mondiale en faveur du financement des échanges, des infrastructures, de la recapitalisation des banques et de la microfinance, et appuyons les efforts constants du Groupe pour faire en sorte que toutes les régions du monde participent à la croissance mondiale à long terme.

Pour garantir le développement durable de l'économie mondiale à long terme, il est fondamental que le dialogue fondé sur la confiance entre les pays développés et les économies émergentes, ainsi que l'OCDE, l'OMC, l'OIT, le FMI et la Banque mondiale, soit encore intensifié. Nous demandons à la Présidence italienne du G8 de consacrer une attention spéciale à cette préoccupation.





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