Ca s'est passé ces derniers jours en Tunisie


Par Islem Salmi Rédigé le 07/12/2011 (dernière modification le 07/12/2011)

Cette semaine en Tunisie la faculté de la Manouba a fermé face à la pression des islamistes, une "mini-constitution" a été examinée par l'assemblée constituante et devrait calmer le stress. Le pluralisme se veut renforcé par le congrès d'une centrale syndicale de gauche.


La faculté de Manouba a fermé ses portes

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Visiblement la pression était trop forte pour la faculté de Manouba non loin de Tunis, car celle-ci a pris la décision de fermer "jusqu'à l'évacuation des agitateurs qui perturbent la vie de l'établissement depuis plusieurs jours", rapporte RFI. Depuis 9 jours, des islamistes occupaient les lieux dans le but de protester contre l'interdiction du niqab à l'université. Dans les manifestations, un enseignant a été frappé et hospitalisé, d'autres ont été insultés voire même menacés. Suite à cela, la faculté a préféré fermer ses portes.
Les enseignants de la Manouba ont déclaré avoir en avoir eu "assez d'être humiliés par les jeunes de la mouvance salafiste qui occupent leur établissement".


L'assemblée constituante tunisienne envisage une 'mini-constitution'

Une "mini-constitution" aurait été examiné par l'assemblée constituante de Tunisie dans le but de permettre "un démarrage des institutions et la formation d’un exécutif". Apparemment la situation presse parce que les députés craignent des "risques d’explosion sociale".

Il semblerait que les 217 députés de l'assemblée constituante verraient cette idée de "mini-constitution", comme "un premier pas pour calmer les esprits des Tunisiens qui s’échauffent." En effet, les Tunisiens veulent du concret. Le temps commence à se faire long... "Le peuple en a marre d'attendre! Commençons à travailler, assez d'atermoiements" aurait déclaré un des députés du parti Ennahda, Amar Larayedh.

En effet, la Tunisie s’impatiente. Les grèves et les manifestations se multiplient. Les jeunes tunisiens se disent fatigués de cette situation. Certains en sont même venus à dire qu'"à la limite ils se foutaient de qui sera au gouvernement", a informé Jeuneafrique.
La situation se veut effrayante en Tunisie surtout dans un climat où la crise économique et le chômage ne font que s’amplifier.

Un pluralisme se veut renforcé grâce à la centrale syndicale de gauche

Le pluralisme syndical s'est vu renforcé en Tunisie grâce à la naissance ou à une renaissance de la confédération générale tunisienne du travail (CGTT), une centrale syndicale de gauche, prohibée sous le régime de Ben Ali. C'est une première pour le peuple tunisien car la CGTT, ayant vu le jour en 2006, n'a jamais "gagné" face à l'Union générale tunisienne du travail (UGTT, centrale historique unique), qui lui interdisait toute forme de légalisation.

Habib Guiza, le fondateur et secrétaire général de la CGTT parle de celle-ci comme "un contre-pouvoir totalement indépendant et démocratique avec des orientations modernistes". Elle aurait pour objectifs principaux de "lutter contre l’exclusion et le chômage, la promotion d'un syndicalisme moderne et démocratique, et la révision des relations professionnelles dans le cadre du pluralisme".

Un congrès a été organisé par celle-ci et pour la première fois, 30000 adhérents y auraient participé selon Jeunafrique. Ce rassemblement a eu pour but de rappeler notamment "l’absolue nécessité d’un fonds pour le chômage, qui touche près de 18% de la population et concerne particulièrement les régions pauvres de Tunisie".

Le peuple tunisien espère du concret...





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