Cameroun-Guinée équatoriale : Tension dans les airs


Par Idriss Linge Rédigé le 25/08/2009 (dernière modification le 25/08/2009)

Les autorités camerounaises par réciprocité ont interdit d’atterrissage un avion de la compagnie équato-guinéenne.


Une nouvelle affaire Obiang Nguéma contre Fotso Victor

Après quelques vols effectués par Air Leasing, les autorités équato-guinéennes lui auraient sans préavis de desservir leur pays le 17 août dernier. Aucune raison officielle n’a été donnée à cette décision. Air leasing appartient au groupe d’affaire camerounais Fotso Victor. D’après le journal la nouvelle expression, qui a rapporté l’information, une source proche de la compagnie affirme qu’elle remplissait toutes les conditions requises par la législation locale, pour exploiter cette ligne. Les autorités camerounaises ont observé la situation quelques jours. Mercredi de la semaine dernière, elles ont en vertu du principe de la réciprocité interdit l’atterrissage des avions équato-guinéens au Cameroun. Particulièrement les avions de sa compagnie nationale, la CEIBA.

Retrait injustifié de l’autorisation d’exploitation

D’après des sources introduites, au moment où elles délivraient l’autorisation d’exploitation, les autorités guinéennes ignoraient que la compagnie Air Leasing appartenait au camerounais Fotso Victor. Il y a environ deux ans, un contentieux est né du refus des autorités de Malabo de délivrer l’autorisation de s’installer à la filiale guinéenne de la banque CBC appartenant elle aussi au groupe Fotso. Celle-ci avait aussi suivi la procédure requise par l’autorité régionale compétente, la Commission bancaire de l’Afrique centrale, COBAC. Saisit de l’affaire, la Cour commune de justice et d’arbitrage après avoir entendu toutes les parties, a donc prononcé le jugement condamnant la Guinée équatoriale au titre de réparation du préjudice matériel.

Conflit de leadership sous-jacent

Les observateurs avertis s’accordent à dire que les considérations dans cet ultime litige ne sont plus seulement économiques. La guinée équatoriale aspire à jouer un rôle à la mesure de son nouveau poids financier. Elle détient 60% des dépôts et 40% des réserves de la Banque des Etats de l’Afrique centrale. Elle a déjà obtenu l’augmentation du nombre des directeurs généraux pour en disposer de trois. Cette situation coïncide avec une période durant laquelle Malabo a souvent pris des décisions en marge des conventions politique(CEMAC) et juridiques (OHADA) de la sous-région. Une situation qui n’est pas pour plaire à tout le monde.

Des passagers lésés

La Cour Commune de Justice et d’Arbitrage s’est jusqu’ici montrée rigoureuse face aux Etats qui violent les conventions sous-régionales. Le litige entre la Guinée équatoriale et la compagnie camerounaise n’est pas le premier opposant un pays et une entreprise privée. La Cour commune de Justice et d’Arbitrage de l’OHADA a eu à connaître d’un cas similaire. Une procédure d’arbitrage opposant le Mali à une société de leasing et de transport à l’aéroport de Bamako Sénou. Cette fois là, l’Etat avait perdu et été condamné à environ 2 milliards de francs CFA. Une voie que pourrait suivre encore le groupe Fotso.
Pour le moment, les passagers en subissent les conséquences. Certains d’entre eux ont été débarqués d’un vol de la CEIBA en partance de Malabo vers Douala. Ce n’est que bien après qu’ils ont été informé de la situation réelle





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