Cancer: la double peine

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Par Lydia Chabert Dalix Rédigé le 25/05/2012 (dernière modification le 24/05/2012)

Aline Duchemin est infirmière. Elle est aussi maman de quatre enfants. Aline Duchemin lutte contre un cancer du sein métastasé. Et se bat pour faire reconnaître les droits des personnes malades.


Avoir cotisé durant 20 ans à la Sécurité Sociale ne suiffit pas, encore faut-il tomber malade 'au bon moment'!

C'est un véritable élan national qui fait jour grâce au Net et aux réseaux sociaux afin de soutenir et porter haut la voix, la vie d'Aline Duchemin.
Infirmière durant toute sa carrière, Aline décide à la naissance de son quatrième enfant de prendre un congé parental. Puis, à nouveau elle renoue avec ce métier qui est sa passion: infirmière.
A quelques temps de là - dirait la fable qui hélas vire au cauchemar - Aline fait face à un diagnostic de cancer du sein. Elle avance, se bat. Chirurgie, chimiothérapie, radiothérapie, cette amoureuse de la Vie et des autres ne se pose aucune question pour sa protection sociale. Elle vit en France, pays où la solidarité est censée jouer à fond. Or, après six mois d'interruption de travail, la CPAM l'informe qu'elle n'a plus de droits ouverts pour prétendre aux indemnités journalières.
Aline s'étonne, hausse légèrement le ton - ce qui est inhabituel pour cette femme douce - rien n'y fait. En France, pour prétendre toucher des indemnités journalières au-delà de 6 mois il convient - selon un article du code la sécurité sociale - d'avoir cotisé plus de 800 heures, dont 200 heures DANS LES 3 PREMIERS MOIS de l'année qui précède le diagnostic! Ainsi, par exemple une femme qui est malade le 31 décembre 2011, qui a cotisé plus de 800 heures devra AUSSI prouver qu'elle a cotisé au moins 200 heures durant les mois de janvier+février+mars 2011! Une loi inadaptée aux contrats précaires, aux boulots qui se suivent de mois en mois. Concernant Aline, durant ces mois "fatidiques" au regard de la loi elle était en congé parental. Donc pas au travail. Et toutes ses cotisations d'avant ou d'après ne servent à rien.
Aline a protesté, a tenté d'alerter les élus de son département. Sans succès.
Aujourd'hui plus de 2000 personnes soutiennent son combat. Les élus "curieusement" découvrent Aline. Une échéance électorale est proche. Le député en charge de la circonscription où vit Aline a - enfin - accepté de recevoir les représentantes du groupe des "fourmis d'Aline"...

Le cas d'Aline est loin d'être isolé. D'autres malades atteints d'un cancer ou d'une grave maladie sont mis ainsi au ban de la société française oublieuse des valeurs de la République: égalité, fraternité, solidarité.
Face au bloc qui se constitue et fait monter l'indignation, les politiques semblent ne plus faire la sourde oreille. Un espoir pour tous ces condamnés à la double peine: maladie grave et précarité?







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