Chirurgie esthétique, phénomène de mode

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Par hodhodmedia@hotmail.fr Rédigé le 01/04/2009 (dernière modification le 02/04/2009)

Houda Belabd, journaliste au journal "Le Matin" (Maroc) pour les rubriques: Société, éducation, santé, a souhaité publier son article dans le Podcast Journal aussi. Afin d'éviter le 'duplicate content', ces contenus dupliqués qui prolifèrent sur le web et qui ne sont pas franchement bien appréciés dans le domaine des référencements, notre équipe rédactionnelle a dû ajouter quelques éléments comme ces lignes et aussi une vidéo... En gardant la qualité de l'article original.


Voici la vidéo, ajoutée par l'équipe rédactionnelle du Podcast Journal, avec une pointe d'humour...

L'article original: Ces hommes adeptes du bistouri

Révolue l'ère où la chirurgie esthétique était l'apanage de la gent féminine. Aujourd'hui, beaucoup de dandys veulent avoir, à tout prix, les corps de ces stars de cinéma et ces mannequins qui défilent en boucle sur les chaînes de télévision.

De nos jours, beauté rime si bien avec masculinité, et les apparences ne sont plus trompeuses, car un homme qui «se fait beau» est assurément un homme «branché». "L'émergence de cette multitude de publicités de produits masculins a fait en sorte que l'homme est devenu complètement hanté par son physique et veut désormais avoir un corps parfait. Les temps ont changé, et la chirurgie esthétique est enfin là pour répondre aux attentes de ces hommes en quête de grâce", affirme Loubna Lemseffer, psychologue.

Pour Pr Salaheddine Slaoui, chirurgien esthétique, nos compatriotes de sexe masculin s'adonnent à la chirurgie plastique beaucoup plus que nous ne pouvons le croire. S'il s'agissait du pourcentage qu'occupent sa clientèle masculine, ces hommes bien de chez nous, cela serait d'environ 25%. Le titulaire de la première qualification de cabinet de chirurgie esthétique délivrée au Maroc, nous livre son avis : "Indéniablement, les hommes désireux de subir une opération esthétique sont pour le moins nombreux, et nous ne sommes pas loin de l'exemple libanais, car les standards masculins de beauté se sont modernisés". Et d'ajouter : "La quasi-totalité de mes clients de sexe masculin sont des artistes, des hommes politiques ou alors des fils de riches…"

Décidément, il y a à peine quelques décennies de cela, la gent masculine était plutôt attirée par la chirurgie réparatrice, qui était, elle-même, un luxe. De nos jours, les nouveaux concurrents des femmes ne se contentent plus d'être intellectuels et riches mais veulent surtout, un corps qui soit à la hauteur de leur statut social, chose que renchérit Abdelkrim Belhaj, sociologue : "Cet entretien corporel et esthétique, montre que les hommes intellectuels ont, eux aussi, le droit d'exhiber leurs silhouettes de stars". De même, il augure : "Je pense que dans les décennies à venir, l'homme irait chez son chirurgien comme il irait chez son dentiste, et je ne vois pas pourquoi la société n'accepterait pas ce choix. Il est pertinent de rappeler que l'homme a lui aussi, son côté narcissique et esthétique". Certainement, ces hommes de leurs temps n'hésitent pas à s'offrir un regard à la George Clooney, ou un torse à la Daniel Craig et ce, pour quelques dizaines de milliers de dirhams, voire un peu moins (le prix dépend du cabinet et de l'expérience du chirurgien).

De même, l'implantation des cheveux, qui est assurément le remède le plus amène face aux ravages de la calvitie, est de loin, l'une des opérations les plus prisées par ces gentlemen. Une autre chirurgie, pas moins banalisée, est la rhinoplastie (chirurgie esthétique du nez) qui génère, elle aussi, une clientèle assez importante. Outre ces transformations, d'autres, encore plus raffinées, génèrent un grand nombre d'adeptes. C'est le cas de la gynécomastie (réduction du volume des seins), le rajeunissement frontal ou facial, ainsi que la liposuccion sous toutes ses formes.

Si l'élite semble s'adonner en toute quiétude à ce phénomène, d'autres restent sceptiques et hostiles à l'idée de se faire refaire la moindre petite partie du corps. Comptable au sein d'une multinationale, Achraf se dit catégoriquement opposé à la chirurgie plastique au masculin, selon ses mots : "Dieu m'a donné une image et j'en suis plus que satisfait. De plus, je trouve efféminés ces hommes qui se font refaire le nez ou les seins ou peu importe…".

Pour Latifa, fonctionnaire publique, la chirurgie masculine n'est tolérable que quand elle est réparatrice : "Je comprendrai parfaitement qu'un homme veuille refaire son nez après avoir eu un accident de la route ou de guerre. Mais un homme qui veut juste «parfaire» son apparence est à mon sens, quelqu'un qui a commis un acte contre nature", médite-t-elle.Quoi qu'il en soit, le phénomène demeure persistant et génère ainsi de plus en plus d'adeptes.

En revanche, la chirurgie plastique au masculin reste encore taboue, preuve en est que les clients de ces cabinets demandent l'anonymat total. Chirurgien à Casablanca, Dr Taha Rhounim Elidrissi atteste, dans ce sens, que «les hommes ont et auront toujours honte de parler de gynécomastie». Par ailleurs, il se souvient que l'un de ses clients qui a subi cette opération a eu le courage de lui avouer ne jamais avoir mis les pieds dans un hammam. "Même si les hommes semblent avoir coupé l'herbe sous les pieds du sexe faible, ils n'oseraient pas pour autant afficher leur poitrines refaites au grand jour, alors qu'une femme parlerait sans gêne de ses implants mammaires", conclut Dr Elidrissi.

Souffrir pour être beau!

Comme le remarque le sociologue Abdelkrim Belhaj, la chirurgie esthétique au masculin est en train de devenir une tendance générale même si elle est taboue et risque de devenir, dans les décennies à venir, un phénomène national à l'instar du cas libanais. De même, les moyens financiers sont là pour réaliser les caprices des hommes de la nouvelle génération. Toutefois, si les prix des opérations esthétiques risquent d'être vus comme des fortunes pour les uns, ils demeurent modiques pour les autres. Ainsi, le prix d'une gynécomastie varie entre 15.000 et 22.000 dirhams. Un lifting facial coûte entre 18.000 et 25.000 DH. Quant à la rhinoplastie, elle demeure l'opération la moins chère et nécessite entre 5.000 et 10.000 DH. A vous la beauté, jeunes messieurs!

Et les Orientaux?

"Mon chirurgien esthétique est mon meilleur ami", cette déclaration est sortie tout droit de la bouche d'un Libanais lors d'une émission arabe de talk-show. Décidément, les hommes orientaux osent mieux corriger leurs petites imperfections, en comparaison avec les Maghrébins. De ce fait, rhinoplastie, lipo aspiration, ou implants capillaires... ce sont devenus des termes qui font partie de la vie de tous les jours, à l'autre bout du monde arabe, car la beauté au masculin est une valeur qui monte en Orient ! Au Liban, les clones du chanteur Jad Chwayri ne font que pulluler, preuves en sont les témoignages collectés lors des émissions arabes diffusées en prime time sur les chaines satellitaires. Ce qui est bien dommage, c'est que les Orientaux finiront un jour par se ressembler tous, à l'instar de ces Libanaises qui veulent à tout prix posséder le visage et le corps de Haïfa Wehbi.

Houda BELABD
Le Matin





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