Corée du Nord: La ligne de démarcation entre camps de prisonniers et villages voisins s’estompe

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Par J.N.B.L. Rédigé le 10/03/2013 (dernière modification le 17/04/2018)

L’analyse de nouvelles images satellite révèle que le gouvernement nord-coréen brouille les lignes de démarcation entre ses camps de prisonniers politiques et les agglomérations voisines, a déclaré Amnesty International jeudi 7 mars tout en réitérant son appel en faveur de la création, par les États membres des Nations unies, d’une commission d’enquête qui serait chargée de se pencher sur les violations graves, systématiques et généralisées des droits humains commises en Corée du Nord – et parmi lesquelles figurent des crimes contre l’humanité.


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En réaction aux informations faisant état de la possible construction d’un nouveau Kwan-li-so, un camp de prisonniers politiques, contigu au camp n° 14 à Kaechon (province du Pyongan du Nord), le programme Sciences pour les droits humains de la section américaine d’Amnesty International a commandé à DigitalGlob, un opérateur privé de satellites d’observation, des images satellite de cette zone ainsi qu’une analyse de celles-ci.

Les analystes ont déterminé que de 2006 à février 2013, la Corée du Nord a bâti un mur long de 20 km encerclant la vallée de Ch’oma-Bong – à 70 km au nord-nord-est de Pyongyang – et ses habitants, ainsi que de nouveaux points d’accès soumis à un contrôle et plusieurs édifices qui sont probablement des miradors. Les analystes ont également observé la construction de nouveaux bâtiments où semblent loger des travailleurs, sans doute associés au développement de l’exploitation minière dans la région.

Toute cette activité laisse entrevoir un renforcement du contrôle des allées et venues des habitants des agglomérations voisines du camp n° 14, ce qui estompe la différence entre les personnes détenues dans le camp de prisonniers politiques et la population de la vallée. Cela inspire des craintes pour les personnes vivant à l’intérieur de ce périmètre et leurs conditions de vie actuelles, et fait redouter les intentions du gouvernement nord-coréen concernant le futur de la vallée et des personnes qui y habitent.

Amnesty International demande une nouvelle fois aux États membres d’adopter lors de la 22e session du Conseil des droits de l’homme des Nations unies une résolution permettant d’établir une commission d’enquête indépendante qui travaillerait sur les terribles conditions de vie et la situation générale des droits humains en Corée du Nord – qualifiée de "sui generis" par les Nations unies – à la fois dans les camps de prisonniers politiques et à l’extérieur.


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