Coronavirus : la chasse au matériel médical est ouverte


Par Rédigé le 02/05/2020 (dernière modification le 23/04/2020)

Depuis un certain temps, la "guerre des masques" est déclarée entre pays avec l’arrivée du covid-19. C’est la course à qui misera le plus pour obtenir le matériel médical honteusement manquant dans certains pays. Une situation qui n’est pas sans conséquences.


Aujourd’hui, l’une des priorités pour les 185 pays touchés par le coronavirus est de s’approvisionner par tous les moyens en masques, gants, respirateurs, lunettes, désinfectants et combinaisons intégrales. Du matériel qui se fait rare vu le nombre de personnes atteintes de la maladie dans le monde.

La Chine, où le nouveau coronavirus est apparu demeure le plus grand pourvoyeur de la plupart de ces équipements et les gouvernants semblent se démener, dans ce contexte où la demande à l’échelle mondiale à augmenté. La concurrence est rude et la chasse aux équipements de protection a commencé.
 

Cas de détournements de cargaisons

Plusieurs pays ont fait les frais de ce marché parallèle qui s’est mis en place dans la lutte contre la pandémie. Tous les coups semblent permis. Pour preuve, en mars dernier, la cargaison de masques achetée pour le Québec, qui transitait par l'Europe, serait curieusement arrivée plus petite que prévu.

Dans le même mois, l'Italie s'est plainte du fait que la République tchèque ait saisi des centaines de milliers de masques qui lui étaient destinés.

N’étant pas en reste, la Suède aurait été victime d'une saisie de millions de masques par la France, toujours dans le mois de mars.

S’il est vrai que l’on assiste à des détournements de cargaisons en provenance de Chine, on ne sait pour l’heure qui en est coupable.




 

Les Américains pointés du doigt

Des officiels français et allemands sont les derniers en date à accuser les États-Unis de détourner leurs commandes de matériel médical. Certains accusent les États-Unis de tricher.

Fureur des autorités berlinoises, suite à la confiscation d’un lot de 200 000 masques chirurgicaux à l’aéroport de Bangkok. Le maire de Berlin affirme que les masques, qui ont été commandés pour la police, ont été détournés par les Américains.

Accusations immédiatement rejetées par les Américains. Ils dénoncent "des campagnes de désinformation" pour susciter des divisions.
Les officiels français pointent également du doigt les États-Unis, déclarant que ces derniers ont surenchéri en payant en liquide, sur le tarmac de l'aéroport, pour s'approprier la cargaison de masques qu'ils avaient commandés.

Quid des mesures prises par les Etats

Ils sont nombreux les gouvernements à avoir imposé des limites sur l'exportation d'équipement de protection individuelle et de masques en dehors de leurs frontières.

Le 3 avril, le président américain Donald Trump annonce l'interdiction d'exporter les respirateurs artificiels, masques et autres équipements médicaux.
L’Allemagne a également interdit l’exportation de matériel médical de protection, notamment de masques. Nous nous sommes rendu compte qu’ils n’allaient pas là où ils sont nécessaires mais là où on paie le plus cher. C’est pourquoi nous avons eu recours à cette mesure imparfaite a tenté d’expliquer le ministre allemand Jens Spahn.

La République tchèque a de son côté décidé de bannir l’exportation de masques et partiellement de désinfectants.

Du côté de la France, dans un décret, elle autorise la réquisition des équipements produits ou importés sur son territoire pour les propres besoins de son système de santé. Les autorités affirment avoir constaté une multiplication du prix de certains matériels et de la revente sur des marchés secondaires en dehors de l’Union européenne. Par ailleurs, dans un discours, Emmanuel Macron déclare que la France va investir quatre milliards d'euros pour augmenter sa production de masques et de respirateurs pour lutter contre la pandémie.

Le Canada elle aussi a annoncé un investissement à hauteur de 2 milliards de dollars dans l'achat d'équipements médicaux en plaidant pour que des entreprises nationales les produisent dorénavant afin de garantir un approvisionnement.

 






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