Dans les Alpes-Maritimes, le grand débat sous toutes ses formes


Par Rédigé le 11/02/2019 (dernière modification le 10/02/2019)

À l'initiative du président de la République, le gouvernement a engagé un grand débat national qui doit permettre aux Français d’échanger sur des questions essentielles. Entamé le 15 janvier 2019, sa mise en œuvre dans les Alpes-Maritimes varie selon les communes et dépend souvent de l’engagement des maires. Premier bilan quinze jours après son lancement.


Comme partout en France, les Maralpins ont jusqu'au 15 mars pour s'exprimer (c) www.granddebat.fr

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"Je ne suis pas la marionnette de Macron", ces propos de Lionnel Luca, maire Les Républicains de Villeneuve Loubet, ont le mérite de la clarté. Celui-ci considère que ce grand débat n’est que "du blabla" et ne prévoit pas de mesures particulières pour faciliter l’expression de ses administrés. Tout comme le maire Divers Droite de La Gaude, Bruno Bettati, pour qui "Monsieur Macron a toujours méprisé les maires. Aujourd’hui, il nous demande d’endosser le costume de réconciliateur. Je ne suis pas là pour faire sa promotion!". Il ira jusqu’à refuser de prêter une salle communale à une Gaudoise, membre de La République En Marche.

Jean Leonetti, vice-président des Républicains et premier magistrat d'Antibes, est sur la même longueur d’onde: "Des sujets tabous, des questions orientées, des maires en première ligne, un flou sur le recueil et l’utilisation des résultats: tous les ingrédients pour un espoir déçu!" explique-t-il.

Comment faire entendre votre voix si vous habitez l’une de ces villes? En vous rendant dans une commune voisine qui déploie des dispositifs spécifiques. À Nice, Christian Estrosi (LR) a d’abord déclaré ne pas être "la boite aux lettres du gouvernement". Puis il a cédé en mettant à disposition du public des formulaires et des urnes disséminés dans plusieurs quartiers. Des débats publics sont bien organisés dans la capitale azuréenne mais à la seule initiative de députés LREM. Par exemple, Alexandra Valetta-Ardisson a récemment animé une discussion autour de la jeunesse, la démocratie et la citoyenneté devant une trentaine de participants, dans un hôtel niçois.


Une première depuis... 1789!

Pour assister à un rassemblement organisé par une municipalité, il faut se rendre à Cagnes-sur-Mer. Son maire LR, Louis Nègre, a d’ailleurs été le premier à agir dans le département. "L’État offre, pour la première fois depuis 1789, la possibilité aux citoyens de s’exprimer sur tous les sujets. Ici à Cagnes, le débat est ouvert à toutes les suggestions!" annonce-t-il. Quatre rendez-vous sont prévus, encadrés par tout autant de "garants" qui animeront une cinquième et dernière réunion de "synthèse".

À Vence, la municipalité organise des rencontres au sein même de la mairie. La première a rassemblé quatre-vingts personnes. "Ici, nous ne représentons pas le gouvernement ni M. Macron, et aucun élu ne participera aux discussions" avertit d’emblée la maire DVD, Catherine Le Lan. Particularité vençoise: d’autres consultations sur des thèmes identiques ont lieu à l’initiative du député local LREM, Loïc Dombreval.
Dans la petite ville de Drap (4.000 habitants), la municipalité a mis en place un cahier de doléances à l’accueil de la mairie. Pour recueillir les demandes des drapois, elle compte aussi s’appuyer sur les permanences d’élus qui ont lieu tous les samedis matin, de même que sur des réunions de quartier.

Formulaires, urnes, permanences, assemblées organisées par les mairies ou initiatives locales: dans les Alpes-Maritimes, le grand débat s’exprime sous toutes ses formes. Reste à savoir si les azuréens répondront présents. Réponse le 15 mars prochain, date de clôture de la consultation nationale.








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