Drame à l'Opéra de Nice


Par Rédigé le 16/02/2012 (dernière modification le 15/02/2012)

Trois grands dramaturges espagnols des années 1830, quand triomphait dans toute l'Europe le drame romantique, sont restés célèbres par une seule œuvre, bien que le reste de leur production ne soit pas négligeable.


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L'un d'eux, Antonio García Gutiérrez, né le 4 octobre 1813 près de Cadix, mort à Madrid le 26 août 1884, et qualifié parfois d'obscur écrivain, a connu un grand succès dès la première de son drame, en vers et prose, "El Trovador", au Teatro del Principe de Madrid, le 1er mars 1836. Au point que ce traducteur d'Alexandre Dumas que ses travaux nourrissaient certainement mal et s'était engagé dans la milice nationale, avait dû le soir de la première, quitter son uniforme et endosser en toute hâte une redingote, tant il était réclamé par le public. Le succès fut tel que l'auteur en fit lui-même une parodie en vers quelques années plus tard et qu'un écrivain tira de l’œuvre un énorme roman. Le drame qui se passe en Aragon au XVe siècle, censé se dérouler dans le palais fortifié de la Aljafería de Saragosse où l'on trouve encore la Torre des Trovador, raconte la vengeance de la gitane Azucena qui laisse le Conde de Luna tuer Manrique. Elle est la seule à savoir que les deux sont frères et amoureux de Leonor, qui elle n'aime que Manrique et finit par s'empoisonner. Sujet dont s'empara le librettiste Salvatore Cammarano, né et mort à Naples, 19 mars 1801-17 juillet 1852, qui avait beaucoup collaboré avec Donizetti et même déjà avec Verdi en 1849 pour "La battaglia di Legnano" et "Luisa Miller". Cammarano étant mort subitement, le livret fut terminé par quelques ajouts de Leone Emaniele Bardare. Créé au Teatro Apollo de Rome le 19 janvier 1853 et au Théâtre italien de Paris, le 23 décembre 1854, "Il Trovatore", on prologue et quatre actes, est un chef-d’œuvre. Entre "Rigoletto" créé le 11 mars 1851 à "La Fenice de Venise" et "La Traviata", créée au même endroit le 6 mars 1853, et avec ces deux opéras, "Il Trovatore" constitue une trilogie d’œuvres les plus populaires de Verdi, les plus représentées aussi sans doute, les ingrédients utilisés, tant musicaux que de l'intrigue, ayant tout pour séduire le public de toutes les époques. Il ne faut donc pas hésiter à braver le froid nocturne ou retenir son dimanche après-midi, pour aller assister à ces aventures incroyables servies par une musique superbe.
Un célèbre librettiste de Verdi, Francesco Maria Piave, s'inspirera d'une autre œuvre d'Antonio García Gutiérrez pour "Simon Boccanegra" créé le 12 mars 1857 à Venise. Et le même recourra pour "La forza del destino" créée au Théâtre Marinsky de Saint-Petersbourg à un illustre drame romantique "Don Álvaro o la fuerza del sino", d'Ángel de Saavedra duc de Rivas.

"Il Trovatore" de Giuseppe Verdi

Livret de Salvatore Cammarano, d'après le drame espagnol d’Antonio Gracia Gutiérrez 

Direction musicale: Fabrizio Ventura 

Mise en scène: Lorenzo Mariani

Décors et costumes: William Orlandi

Lumières: Christian Pinaud 

Il conte di Luna: Dimitris Tiliakos 

Leonora: Kristin Lewis

Azucena: Dolora Zajik

Manrico: Walter Fraccaro

Ferrando: Giorgio Giuseppini

Ines: Claudia Cesarano

Ruiz: Frédéric Diquéro

Un vecchio zingaro: Dario Luschi

Jeudi 16 février, mardi 21 février, jeudi 23 février à 20h et dimanche 19 février à 15h

Opéra de Nice
4 et 6, rue Saint-François-de-Paule
06300 Nice
Tél: 04 92 17 40 00
www.opera-nice.org





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