Droit d’auteur


Par Max Dominique Ayissi Rédigé le 29/04/2010 (dernière modification le 29/04/2010)

Trois mois après la fin de son mandat, la PCA refuse d’organiser les élections pour renouveler le Conseil.


Photo (DR)
Personne ne veut vraiment croire que Élise Mballa Meka ait la bénédiction de madame le ministre de la culture dans cette obstination qui commence à ne plus se démentir à garder les rênes de la Sociladra. Pourtant c’est ce que clame son entourage. Preuve en a encore été donnée le 26 mars dernier. Ce matin-là, les locaux de la Société Civile de la Littérature et des Arts Dramatiques sont restés fermées, suite à l’annonce d’un setting organisé par le CAES (Collective des Artistes Écrivains de la Sociladra). Ces derniers revendiquent l’organisation d’une Assemblée Générale pour mettre fin à « la mascarade financière orchestrée par l’équipe à Élise Mballa ».
« La sérénité, nous affirme-t-on, ne fait plus partie du quotidien des employés et des dirigeants de cette société depuis le 27 janvier dernier »
. Ce jour-là, le mandat du Conseil d’Administration conduit par Élise Mballa Meka est arrivé à son terme. Devant le refus affiché de se conformer aux textes de la société, le Cas a initié un calendrier d’activités répressives qui prévoyait, le 26 mars dernier, un setting devant les locaux du carrefour Bastos.

Un courrier devait être au « PCA sortant ». Informé de cette initiative et « par crainte de représailles » indique-t-on, Élise Mballa Meka a décidé de bloquer l’accès des locaux. Convaincu plus tard du caractère non violent de la manifestation, le Directeur Général, Mbombogo Alphonse, sous l’œil vigilant des gendarmes, appelés en renfort, est sorti, accompagné et sa collaboratrice Émilienne Ambassa, pour réceptionner le courrier et discuter avec les manifestants. Devant la presse qui s’est déplacée en masse, il a affirmé que, malgré les dispositions statutaires qui les fixent à quatre par an, les distributions sont tributaires de l’état des caisses qui pour le moment, a-t-il indiqué, « sont vides ». En 2009 par exemple, la société a du procéder à 2 séances de rattrapage de l’année 2008. Pour l’année en cours, les distributions de l’exercice précédent seront rattrapées, pour un bilan de trois répartitions sur douze, en trois ans. Pour ce qui est des détournements de fonds tant décriés, ils relèveraient « tout simplement de l’imagination de ceux qui en parlent ».

Pour monsieur le Directeur Général, les cartes pour des frais d’adhésion payés depuis quatre ans, mais jamais distribuées, ne constituent en rien un problème. Il se déclarera par contre incompétent pour annoncer la date de la prochaine Assemblée Générale. A la question de savoir si Madame le Pca a été informée de la manifestation, le Dg indiquera que celle-ci étant très certainement en réunion avec Madame le Ministre de la Culture, « ne mériterait pas d’être dérangée pour si peu ». Choqués par ces propos « méprisants », les membres du collectif ont laissé éclater leur colère.
Pour André Mbang, « il est inconcevable que, dans une société de droit comme la Sociladra, les membres fondateurs que nous sommes soient reçus au trottoir comme des vulgaires trouble-jouissance. On nous dit qu’il n’y a pas d’argent mais sur le terrain, les usagers nous brandissent des reçus de paiements qui prouvent que d’énormes sommes sont collectées ». Don Pedro de renchérir : « Moi, je vais m’adresser directement au chef de l'État, pour lui dire que nous sommes fatigués. Tous ceux qu’il envoie nous servir se servent plutôt et il faut que cela cesse ».

Craignant des débordements, devant cette atmosphère surchauffée, le collectif a suspendu la manifestation tout en promettant d’utiliser toutes les méthodes légales nécessaires pour obtenir gain de cause. L’on apprendra par la suite que la même manifestation était organisée simultanément à Douala. Élise Mballa Meka, que nous avons essayé de joindre en vain, semble donc avoir choisi d’utiliser le ministre de la Culture et les manifestations du cinquantenaire comme bouclier et continuer à régner, avec l’opacité tant décriée sur la Sociladra. Un parrainage dont pouvait bien se passer ma Tutu Muna, dans un domaine du droits d’auteurs qui lui cause déjà bien des tourments.





Autres articles dans la même rubrique ou dossier: