Edito : Ecoutez un regard décalé


Par Rédigé le 17/11/2010 (dernière modification le 17/11/2010)

Temps gris et humide depuis hier à Strasbourg – la capitale européenne française - pour accueillir la quatrième édition des Assises du journalisme organisé par Jérôme Bouvier. Multitudes d'ateliers, rencontres toutes aussi diverses, et autres débats sont au menu. A mi-parcours de ces trois jours consacré au journalisme et à l'information, nous vous livrons nos premières impressions.


Mardi, 9h15, rendez-vous au Palais du Conseil de l'Europe. Il faut faire la queue pour récupérer son badge, système de sécurité complètement inutile face à quelqu'un déterminé à faire du mal. Mais bon... on joue le jeu. D'ailleurs, mon inscription n'a pas été enregistrée, sans conséquence. Distribution du programme et occasion de faire un choix définitif de ce que j'ai envie d'écouter. Je me lance dans la première salle où l'on s'interroge sur "Faut-il former les journalistes au personal branding" ? Question que je trouve évidemment intéressante, d'où mon choix, toutefois, très vite, les interventions tournent en rond malgré a priori, la qualité des intervenants que je connais pour certains, à travers leurs blogs. Constat saisissant : "il faut pratiquer le personal branding, mais ne pas faire que cela et surtout ne pas tout miser dessus", sinon attention aux déceptions. Pour une partie des intervenants, le personal branding est un outil marketing, permettant d'informer en direct, sans contrôle il est vrai. Une information qui s'incarne à travers des personnes et non plus à travers des thèmes.

Une heure après je me sauve et me glisse dans l'atelier "ménages, partenariat et qualité éditoriale". Il s'agit de prendre les débats en cours. J'ai l'impression d'avoir échappé à un discours très langue de bois de la part d'un représentant d'un réseau d'intervenants, j'entends par là, vivier où les entreprises piochent pour trouver des orateurs, souvent des visages connus des médias, payés grassement. J'ai entendu que la compétence comptait beaucoup plus que la notoriété en perte de vitesse. Je veux bien adhérer à cette réflexion, partant du principe que les entreprises ont besoin de faire des économies. Mais delà à nous faire croire que les journalistes s'intéressent au monde de l'entreprise, alors là quand même, il ne faut pas exagérer, j'ai de gros doutes.
C'est néanmoins dans cet atelier que j'ai eu le plus d'intérêt à écouter l'intervention de la représentante de Télérama à l'occasion d'un débat entre la responsable de la communication des Francofolies et l'hebdomadaire culturel. La première nous a exposé les conditions de partenariat des différents contrats passés avec les médias pour faire la promotion de l'événement. Rien que de bien classique, cela le devient un peu moins quand on entend que des organes de presse commencent à réclamer de l'argent sonnant et trébuchant. Décidément cela ne va pas fort dans la profession. Sauf chez Télérama qui lui n'accepte même pas les échanges de marchandises et porte haut ses critères de collaboration, une sorte d'Ayatollah de l'intégrité des médias dans ce type d'accords.

Le dernier atelier d'hier fut celui sur les "modérateurs/animateurs de communauté : des métiers pour les journalistes" animé par Philippe Couve, très présent sur les sites des médias sociaux. Attraper le fil de la conversation fut encore plus difficile. Toutefois, j'ai apprécié le discours du représentant du site «rue 89» qui a fait une intervention très pertinente sur le "monde des experts", dont la spécificité est parfois mal traité par les journalistes. Cela rejoint tout à fait les commentaires entendus dans un atelier de ce matin sur le désintéressement des étudiants en journalisme pour les questions de culture générale.
Suite et fin demain jeudi.





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