Enquête sur la pauvreté et l’exclusion sociale


Par Podcast Journal Rédigé le 28/10/2009 (dernière modification le 27/10/2009)

Dans l’Union européenne, près de 80 millions de citoyens, soit 16 % de la population, vivent actuellement en dessous du seuil de pauvreté. Nombre d’entre eux se heurtent dès lors à de sérieux obstacles en termes d’accès à l’emploi, à l’éducation, à un logement ainsi qu’aux services sociaux et financiers. Selon la définition commune de l’UE, toute personne dont les revenus sont inférieurs de 60 % au revenu moyen des ménages du même pays est considérée comme exposée à la pauvreté.


Cette enquête Eurobaromètre, menée en septembre de cette année, a levé le voile sur les nombreuses facettes de la pauvreté et de l’exclusion sociale. Elle a notamment examiné à quel point les citoyens étaient conscients de l’étendue de la pauvreté au sein de l’UE; quelles étaient, à leurs yeux, les causes personnelles et sociétales associées à la pauvreté et qui, selon eux, était le plus exposé. L’enquête a également cherché à savoir si les citoyens se sentaient menacés, d’une manière ou d’une autre, par le spectre de la pauvreté; comment la pauvreté pouvait les empêcher de profiter pleinement des avantages qu’offre la société et s’ils percevaient l’accès aux services financiers comme aisé ou difficile, et dans quelle mesure. Enfin, l’enquête s’est penchée sur la perception des citoyens quant à l’urgence d’une action gouvernementale de lutte contre la pauvreté ainsi que sur le niveau de pouvoir perçu comme le principal responsable.

Au total, près de 27 000 citoyens, issus de tous les États membres et sélectionnés de manière aléatoire, ont été interrogés en face à face entre le 28 août et le 17 septembre 2009.

Taux de risque (en pourcentage de la population) et seuils (en normes de pouvoir d’achat) de pauvreté pour l’UE-27

Les citoyens européens ont pleinement conscience du problème de la pauvreté et de l’exclusion sociale, qui touche la société d’aujourd’hui: trois européens sur quatre (73 %) estiment que la pauvreté est répandue dans leur pays. Cependant, la mesure dans laquelle la pauvreté est considérée comme répandue diffère fortement d’un pays à l’autre. Dans trois des nouveaux États membres, au moins 90 % des citoyens perçoivent la pauvreté comme répandue (Hongrie: 96 %; Bulgarie: 92 % et Roumanie: 90 %). À l’inverse, au Danemark (31 %), à Chypre (34 %) et en Suède (37 %), moins de quatre citoyens sur dix partagent cette perception.

Un taux de chômage élevé (52 % des répondants) et une insuffisance des salaires et des traitements (pour 49 %) sont les explications «sociétales» les plus souvent avancées en matière de pauvreté, suivies d’une insuffisance des prestations sociales et des pensions (29 %) et du coût excessif des logements décents (26 %). Quant aux causes «personnelles», le manque d’éducation, de formation ou de qualifications (37 %), la pauvreté «héritée» (25 %) ainsi que la dépendance (23 %) sont les plus souvent cités.

Qui est le plus exposé à la pauvreté?

Pour plus de la moitié des Européens (56 %), les chômeurs représentent le groupe le plus exposé à la pauvreté, tandis que 41 % estiment que les personnes âgées sont les plus vulnérables. Enfin, 31 % des répondants considèrent les citoyens peu éduqués, formés ou qualifiés comme ceux courant le plus grand risque. Les personnes en emploi précaire; handicapées et souffrant d’une maladie de longue durée sont autant d’autres catégories sociales perçues comme vulnérables par les Européens.

Près de neuf Européens sur dix (87 %) estiment que la pauvreté entrave l’accès à un logement décent. Pour huit répondants sur dix, la pauvreté limite l’accès à l’enseignement supérieur ou à la formation pour adultes et 74 % considèrent que la pauvreté compromet les chances de trouver un emploi. La majorité des Européens (60 %) pense que la pauvreté affecte également, de manière négative, l’accès à une éducation de base correcte. Pour 54 %, le maintien d’un réseau d’amis et de connaissances s’en trouve également contrarié.

Si la majorité des Européens ne fait pas état de difficultés d’accès aux services financiers, la situation est tout autre pour les plus vulnérables.

Les chômeurs: selon les résultats de l’enquête, sept chômeurs européens sur dix rencontrent des difficultés d’obtention d’un prêt hypothécaire, la moyenne européenne des personnes connaissant des problèmes en la matière atteignant 49 %. Pour 58 % des chômeurs, contre 34 % de moyenne européenne, il est également difficile d’obtenir un prêt et pour 47 % d’entre eux, l’obtention d’une carte de crédit est également entravée (la moyenne européenne étant de 27 %).

Près de trois quarts d es Européens ayant des difficultés à joindre les deux bouts (72 %) ont du mal à obtenir un prêt hypothécaire, 64 % un prêt et 55 % une carte de crédit.

Aux yeux de 89 % des Européens en moyenne, leur gouvernement national doit agir de toute urgence contre la pauvreté. Dans l’ensemble de l’Europe, 53 % des répondants estiment qu’il incombe avant tout au gouvernement national de prendre des mesures pour enrayer la pauvreté. Si les Européens ne considèrent pas l’UE comme la première instance dans la lutte contre la pauvreté, son rôle dans ce combat est néanmoins perçu comme important pour beaucoup (28 % des Européens le considèrent comme «très important» et 46 % comme «relativement important»).


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