États-Unis: Mettre un terme à la campagne de vengeance que subit Albert Woodfox

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Par J.N.B.L. Rédigé le 07/01/2014 (dernière modification le 06/01/2014)

Les autorités de l’État de Louisiane doivent mettre un terme à leur campagne de vengeance contre Albert Woodfox et le libérer après presque 40 ans d’isolement cellulaire cruel, a déclaré Amnesty International à la veille d’une audience de la cour fédérale d’appel sur cette affaire.


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"L’action de l’État de Louisiane ne sert pas l’intérêt de la justice. Son insistance à garder Albert Woodfox derrière les barreaux après des décennies d’isolement cellulaire ressemble fort à une campagne de vengeance, payée par l’argent des contribuables. Il est incompréhensible que l’État continue de le maintenir derrière les barreaux. Sa déclaration de culpabilité a été annulée à trois reprises dans le cadre de cette affaire entachée de graves irrégularités; pourtant, la Louisiane s’est opposée à tous les recours ordonnés par les tribunaux", a indiqué Tessa Murphy, chargée de campagne sur les États-Unis à Amnesty International.

Ce 7 janvier, la cour d’appel du cinquième circuit (cour fédérale qui supervise les appels en Louisiane et dans d’autres États) décidera si elle confirme ou non la décision rendue par un juge fédéral de district en février 2013 qui a annulé la condamnation d’Albert Woodfox. L’État de Louisiane a fait appel de cette décision et demandé à la cour fédérale de rétablir la sentence.

Albert Woodfox a été détenu à l’isolement pendant plus de 41 ans dans le pénitencier d’État de Louisiane connu sous le nom de prison d’Angola. Durant cette période, il a été enfermé dans une cellule exiguë 23 heures par jour, privé de toute interaction sociale véritable et d’un accès à des programmes de réinsertion.
Les registres de la prison montrent qu’Albert Woodfox n’a commis aucune infraction disciplinaire grave en plusieurs décennies et précisent qu’il ne représente aucune menace ni pour lui-même, ni pour autrui.

Albert Woodfox et Herman Wallace ont tous les deux été déclarés coupables du meurtre d’un gardien de prison, Brent Miller, en 1972. Aucune preuve matérielle ne les reliait au crime, et leur culpabilité présumée reposait essentiellement sur la déclaration douteuse d’un seul témoin, qui a bénéficié d’un traitement de faveur en échange de son témoignage. Fondées sur des éléments de preuve douteux, les poursuites engagées à leur encontre ont été émaillées d’erreurs de procédure qui ont été amplement documentées au fil des ans.
Les deux hommes ont toujours fermement nié toute participation à ce crime. Ils pensent avoir été impliqués à tort dans cette affaire du fait de leurs activités militantes en prison, en tant que membres du Parti des Panthères noires.

Herman Wallace a été libéré en octobre 2013, quelques jours avant de mourir d’un cancer du foie. Un juge fédéral a annulé sa condamnation au motif de l’exclusion systématique des femmes dans le grand jury qui l’a condamné lors de son procès en 1974.
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