Gabon: la dépénalisation des délits de presse au menu de la journée mondiale de la liberté de la presse


Par Rédigé le 06/05/2013 (dernière modification le 06/05/2013)

Les journalistes gabonais, regroupés au sein de l’Union gabonaise des professionnels de la communication (UGPC) ont remis aux autorités un manifeste pour la dépénalisation des délits de presse ce 3 mai lors des manifestations à Libreville, marquant la commémoration de la journée mondiale de la liberté de la presse.


Ida Reteno Assonouet et Françoise Assengone Obame, respectivement ministre de la Justice et ministre déléguée à la Communication. Photo (c) JPND

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Organisée sous le thème "Parler sans crainte: assurer la liberté d’expression dans tous les médias" par le Ministère gabonais de la Communication et le bureau multi-pays de l’UNESCO au Gabon, la journée mondiale de la liberté de la presse a été marquée par plusieurs manifestations à Libreville. Les professionnels gabonais de la communication se sont d’abord retrouvés le 2 mai à la faveur d’une journée de réflexion. Il s’est agit, pour ces derniers, de faire une évaluation sur les conditions d’exercice du métier de journaliste dans le pays. Les travaux de cette journée de réflexion ont été sanctionnés par la rédaction d’un manifeste portant sur la dépénalisation des délits de presse. Ce document a fait l’objet, ce 3 mai, d’une remise officielle au gouvernement gabonais. La cérémonie s’est déroulée à l’auditorium de la première chaine de télévision publique, RTG, en présence de mesdames Ida Reteno, ministre de la Justice, et Françoise Assengone, ministre déléguée à la Communication et Alain Godonou, représentant de l’UNESCO au Gabon.

Pour les journalistes gabonais, ce support écrit est une interpellation des pouvoirs publics pour supprimer les peines d’emprisonnement pour l’ensemble des délits de presse. Le défunt Président de la République, Omar Bongo Ondimba, l’avait déjà préconisé en novembre 2003, lors de la tenue à Libreville des Assises de la Presse Francophone. Ceci, a indiqué Sylvestre Moundounga, président de l’UGPC, permettra de mettre la législation gabonaise en phase avec les orientations de l’UNESCO, qui considère la dépénalisation des délits de presse comme l’un des points clés des Indicateurs de Développement des Médias.
Cette requête des journalistes gabonais à l’endroit des autorités vise à offrir aux médias un contexte sociologique et juridique propice à leur éclosion. Parler sans craindre d’être privé de liberté permettra de renforcer l’État de droit, de revitaliser l’expression démocratique avec, par extension, le renforcement de la bonne gouvernance et le développement du pays.

Répondant aux journalistes, les ministres de la Justice et de la Communication ont dit prendre acte de cette requête. Elles ont en outre rendu hommage à tous les journalistes qui ont donné de leur vie dans l’exercice de leur profession, avant d’exhorter ceux encore en exercice, de continuer à jouer ce rôle exaltant de sentinelle d’une société meurtrie par plusieurs contingences. Elles ont par ailleurs affirmé l’encrage du Gabon pour une presse libre, cohérente, objective et responsable.
Le représentant de l’UNESCO au Gabon, relayant le message du Secrétaire général des Nations Unies et de la Directrice générale de l’UNESCO, a indiqué que la liberté d’expression fait face chaque jour à de nouvelles menaces. Du fait que les journalistes contribuent à garantir la transparence et la responsabilité dans les affaires publiques, ils sont souvent la cible des violences.

Alain Godonou a énuméré un total de 600 journalistes tués au cours des dix dernières années dans le monde. Reconnaissant que la crainte de parler librement subsiste encore au sein de nombreux médias gabonais, il a également interpellé les autorités à véritablement s’investir dans l’aboutissement de la requête formulée par l’Union gabonaise des professionnels de la communication.


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